Démocratie
Décision de justice et mobilisation de l’Education nationale contre le RN : « Nous sommes entrés dans une phase où les libertés publiques sont menacées », selon Jean-Sébastien Ferjou
Jean-Sébastien Ferjou, le directeur de la publication d'Atlantico, était l’invité de CNews ce vendredi. Il a notamment été invité à s’exprimer sur la pétition signée par des professeurs et des membres de l’Education nationale contre le RN de Jordan Bardella et de Marine Le Pen.
Des cadres de l'Education nationale ont en effet décidé de se mobiliser contre le Rassemblement national et son arrivée au pouvoir lors des élections législatives. Dans une pétition, lancée le 14 juin, des fonctionnaires et des chefs d'établissement assurent qu'ils n'appliqueront pas la politique du Rassemblement national.
Ces chefs d’établissements, ces inspecteurs pédagogiques, d’académie et généraux ont signé une pétition dans laquelle ils disent craindre pour les valeurs de l’école en cas d’arrivée du RN au pouvoir.
Le RN a aussi été au cœur de l’actualité cette semaine dans un dossier judiciaire. Dix ans après la publication d’un guide prônant la « priorité nationale », le parquet de Nanterre a requis jusqu’à six mois de prison avec sursis contre deux cadres et une ex-membre du RN pour complicité de provocation à la discrimination, dix ans après la publication d’un « Guide de l’élu FN » prônant la « priorité nationale ».
Le procureur a requis six mois d’emprisonnement avec sursis et 10 000 euros d’amende contre deux des prévenus, le maire d’Hénin-Beaumont, Steeve Briois, et l’ancienne-secrétaire nationale du Front national chargée des élus Sophie Montel, qui a quitté la formation en 2017. Selon Jean-Sébastien Ferjou, ce climat traduit une phase « où les libertés publiques sont menacées » :
« Il y a 10 ans, Steeve Briois, qui fait partie du Rassemblement national, avait évoqué la préférence nationale sur du matériel électoral. Cela faisait partie du programme traditionnel du RN et du FN avant lui. Six mois de prison avec sursis ont été requis cette semaine pour avoir évoqué dans un tract électoral la préférence nationale. Cette question de la préférence nationale, elle existe à Monaco, au Luxembourg. Elle existe de facto dans le droit de vote. Il faut avoir la citoyenneté française pour voter. La préférence nationale existait lorsque le RMI a été créé en 1988 puisqu’il fallait des conditions de résidence sur le territoire afin de pouvoir y prétendre. Il y a un certain nombre de choses qui sont liées à la détention juridique de la nationalité française. Personne n’est obligé de partager le programme du Rassemblement national. Evidemment que si, dans l’autre sens, il s’agissait par principe d’interdire aux étrangers tout accès à l’école républicaine ou à des services publics, cela serait choquant. Mais le simple fait que la justice requiert six mois de prison avec sursis pour avoir évoqué la préférence nationale sur un tract, je ne sais pas si on mesure à quel point nous sommes entrés dans une phase où les libertés publiques sont menacées. Et elles sont menacées par certains cadres de l’Etat », a déclaré Jean-Sébastien Ferjou sur le plateau de CNews.
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