Un diamant blanc à 800 000 euros le gramme, des capteurs pas gourmands et une Lune qui se la joue pas milliardaire : c'est l'actualité des montres<!-- --> | Atlantico.fr
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Ce chronographe est la Rolex la plus chère jamais vendue aux enchères (890 000 euros chez Christie’s, lundi dernier, à Genève). Rolex s’annonce aujourd’hui comme la marque la plus « chaude » pour les collectionneurs de montres vintage, mais le marché ne p
Ce chronographe est la Rolex la plus chère jamais vendue aux enchères (890 000 euros chez Christie’s, lundi dernier, à Genève). Rolex s’annonce aujourd’hui comme la marque la plus « chaude » pour les collectionneurs de montres vintage, mais le marché ne p
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Et aussi : de l'or couleur de trench-coat et le retour de la montre du commandant Cousteau...

Grégory Pons

Grégory Pons

Journaliste, éditeur français de Business Montres et Joaillerie, « médiafacture d’informations horlogères depuis 2004 » (site d’informations basé à Genève : 0 % publicité-100 % liberté), spécialiste du marketing horloger et de l’analyse des marchés de la montre.

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• CASIO : Trente années d’avancées technologiques incessantes...

Lancée en 1983, la Casio G-Shock est une des icônes horlogères de la fin du XXe siècle. Cette année, la Swatch avait révolutionné l’univers d de la montre en choisissant de s’instituer en accessoire de mode. La G-Shock a choisi l’option technologique de l’innovation permanente, jusqu’à devenir, aujourd’hui et plusieurs centaines de millions de montres plus tard, le meilleur concentré de high-tech multifonctionnel au meilleur prix. Cas unique sur le marché : la G-Shock est un mythe générationnel très prisé des créateurs de mode (qui la personnalisent à tout va) et la montre-outil des forces spéciales à travers le monde – ce qui n’est pas exactement le même univers, quoique l’engouement procède d’une même passion. Pour son 30e anniversaire, la G-Shock persiste et signe dans son virage analogique (des aiguilles plutôt que des chiffres), avec un Sensor Chronograph (GW-A1100) qui démontre que les ingénieurs de Casio maîtrisent à la fois la technique des micro-capteurs (Sensor : 95 % plus petits et 90 % moins gourmands en énergie) en plus du radio-pilotage (heure ultra-précise captée dans le monde entier grâce aux signaux d’une horloge atomique) et de l’énergie solaire (cette montre fonctionne à la lumière, sans pile). Sans parler du boîtier ultra-résistant aux chocs et aux vibrations, mais étanche à 200 m. Les fonctions proposées sont épatantes, avec un accès ergonomique optimisé par la couronne : heures classiques, heures universelles (fuseaux horaires), réajustement automatique des aiguilles, chronographe au 1/20e de seconde avec « retour en vol » (flyback), boussole, compte à rebours, calendrier automatique, alarme et on en oublie (voir la vidéo de démonstration)...

• BURBERRY : De l’or couleur de trench-coat...

Tout le monde fait des montres en or, mais Burberry présente cet or dans une couleur « trench » proche de la teinte de ses fameux trench-coats. Il suffisait de trouver le bon dosage d’or jaune, de palladium et de divers métaux précieux ! Ce qui prouve, en tout cas, que Burberry prend son nouveau métier d’horloger très à cœur, avec un incroyable souci de bien faire, comme en témoigne l’édition limitée de cette année : un chronographe automatique de belle taille (47 mm : ci-dessous), soigneusement travaillé dans les moindres détails en Suisse et « à la suisse » (mouvement automatique et boîtier or/titane), avec une version féminine sertie (34 mm et 165 diamants pour paver le cadran) et un résultat surprenant de maturité. Le prix reste raisonnable pour une montre qui ne s’auto-proclame pas « de haute horlogerie » alors qu’elle pourrait y prétendre ! Au poignet : une montre très élégante en dépit de son volume affirmé, dont l’œil se plaît à apprécier les jeux de lumière favorisés par l’alternance des surfaces polies, brossées ou satinées...

• BLANCPAIN : Une « plongeuse » rétrostylée Bathyscaphe...

La montre Fifty Fathoms (« 50 brasses », mesure anglaise) de Blancpain est, historiquement, la première montre de plongée moderne : portée dès 1953 par les nageurs de combat français, on la verra au poignet du commandant Cousteau dans Le monde du silence (film Palme d’or à Cannes en 1956). La montre fête donc cette année ses soixante ans et s’offre un lifting régénérant avec une Bathyscaphe d’inspiration vintage (pour le style) et d’exécution contemporaine (pour la mécanique). Par exemple, on a gardé l’allure de la lunette tournante des montres originales, et même la pastille luminescente qui sert de repère en plongée, mais en les travaillant en céramique et en « Liquidmetal » (ce qui rend cette lunette inrayable, alors que c’est en général la partie la plus exposée de la montre). De même, le mouvement est toujours mécanique, mais il est aujourd’hui automatique et additionné de composants en silicium qui le rendent encore plus précis. Beau travail de « soleillage » du cadran et de brossage du boîtier, chaque montre étant livrée avec deux bracelets...

• ARNOLD & SON : DBS pour « Double Balancier Sidéral »...

En dépit de son nom (celui d’un horloger anglais du XVIIIe sicle) et de son storytelling britannique, cette jeune marque est suisse. Ce qui la qualifie pour rendre hommage à la fois aux traditions de l’horlogerie londonienne et aux traditions de l’horlogerie helvétique. Baptisée DBS (pour « Double Balance Sidereal Time »), cette montre reprend le dessin classique des montres de poche, ainsi que leur subtilité mécanique, en affichant à la fois le temps solaire moyen (24 heures) et le « temps sidéral (23 heures 56 minutes et 4 091 secondes) : une légère différence, qui avait beaucoup d’importance en astronomie, avant que n’existent les les horloges atomiques et le GPS. Aujourd’hui, cette pure virtuosité mécanique est proche de l’art pour l’art. Il a fallu, pour accorder ces deux temps dans un même montre, développer deux trains de rouages mécaniques séparés, mais couplés. Le style symétrique du cadran précise ce couplage fonctionnel, dans le plus pur style des montres de poche du XVIIIe siècle – qui étaient à l’époque des instruments scientifiques de première importance...

• FRÉDÉRIQUE CONSTANT : La Lune en phase minceur...

La disque perpétuellement changeant des phases de la lune est, sur un cadran horloger, une des seules complications vraiment esthétiques et, surtout, élégantes. L’aiguille qu’on peut y ajouter est également une solution très harmonieuse pour indiquer la date. Autant que la Slim Moonphase de Frédérique Constant, une marque genevoise qui défend le style néo-classique à prix accessible, est une proposition intéressante dans le goût vintage : chaque détail rappelle les grandes montres classiques de l’âge d’or (cadran bombé, index sobres, aiguilles fuselées, boîtier extra-mince, mouvement automatique manufacture). Sauf que le prix (2 750  euros) n’est que le dixième ou le vingtième de celui qu’exigent les « grandes » maisons, voire le trentième des montres de collection des années cinquante dont cette Slim Moonphase s’est inspirée avec bonheur...

• ACTUALITÉS : Un détour par les Echelles de la mort ?

••• Pour les week-ends du printemps, pourquoi pas un détour par le Jura suisse, chez nos cousins des Franches-Montagnes ? On pourra découvrir l’histoire horlogère suisse à l’Espace Paysan Horloger du Boéchet, quelque part entre Montbéliard (France) et Neuchâtel (Suisse), avec hôtel, restaurant et promenades le long des Echelles de la mort (les gorges où coule le Doubs), un haut-lieu de la contrebande horlogère entre la France-Comté et le Jura suisse, du XVIIe siècle au XXe siècle (renseignements : EPH - +41.79.207.80.54)...

••• La semaine dernière, Atlantico se demandait combien vaut la signature de l’ex-colonel Kadhafi sur une montre ? Réponse double : ça ne vaut rien quand il s’agit d’un faux paraphe sur une Rolex trafiquée (ce qui était le cas de la montre vendue par Antiquorum dimanche dernier), mais ça vaut tout de même 103 000 euros quand un amateur exotique pas vraiment bien renseigné se persuade d’acquérir un morceau d’histoire. Le catalogue lui-même incitait à la méfiance en déclarant cette Daytona vendue par le joaillier anglais Asprey à la Libye : cette maison londonienne ne vend rien en Libye !

••• Qu’on se rassure pour ce qui concerne l’avenir des montres de collection :  1 300 pièces ont changé de main à Genève, le week-end dernier, moyennant 30 millions d’euros, avec plusieurs records battus, dont celui de la Rolex la plus chère jamais vendue aux enchères (un chronographe en acier de 1942, adjugée à 890 000 euros chez Christie’s : sous le titre de l’article) et celui de la Daytona de collection (un prototype à cadran jaune canari de la fin des années soixante : 675 000 euros chez Antiquorum, ci-dessous). Cette montée en puissance des Rolex anciennes, qui dépassent donc le million de dollars (pas encore en euros), était le fait marquant de ces multiples enchères de printemps...

••• Toujours aux enchères, on a vu la maison Harry Winston, récemment rachetée par le Swatch Group, s’offrir chez Christie’s, pour un peu plus de 20 millions d’euros, un diamant « poire » de 101 carats, qui faisait là sa première apparition sur le marché depuis sa découverte, au Botswana, en 2010. Selon la tradition, la pierre a donc été immédiatement baptisée par son nouveau propriétaire : ce sera désormais le diamant « Harry Winston Legacy » (200 000 euros le carat)...

Lire l'article : Et combien vaut la signature du Colonel Kadhafi sur une montre... ?

• LE QUOTIDIEN DES MONTRES

Toute l’actualité des marques, des montres et de ceux qui les font, c’est tous les jours dans Business Montres & Joaillerie, médiafacture d’informations horlogères depuis 2004... Cliquez ici

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