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Le Brésil connait des manifestations jamais vues depuis vingt ans.
Le Brésil connait des manifestations jamais vues depuis vingt ans.
©Reuters

Revue de blogs

Le Brésil connaît des manifestations jamais vues depuis vingt ans dans un pays pourtant béni par la croissance et de grands projets, comme la Coupe du Monde 2014. Le revers : une vie quotidienne compliquée, des prix en hausse et une police trop zélée.

Une mer humaine à Rio, photo partagée sur Facebook

Le Brésil va bien, mais il ne va pas bien. Des photos spectaculaires de rivières de manifestants à Rio et Sao Paolo ont soudain surgi sur les réseaux sociaux, très utilisés au Brésil, au milieu des photos et commentaires des matchs de la Coupe de la Confédération en cours actuellement. La marche forcée vers le développement et le rôle de futur grand du Brésil a rencontré un obstacle. Les habitants des grandes villes ne suivent plus. La page Facebook des manifestants qui totalise 285 000 abonnés et reste le QG des manifestants, gagne sans cesse des followers. 

 Vidéo Vine de Lucio Armorim de la manifestation de Rio

A2ontheroad, une étudiante française qui vit à São Paulo, a publié sur son blog une analyse très documentée de l'agitation actuelle, "Le Brésil se réveille et Rio s'enflamme". A l'origine, des augmentations du prix de billet de bus pour des transports insuffisants, que le mouvement Passe Libre(Passage libre) conteste depuis longtemps, et une cristallisation de toutes les fatigues sociales et revendications, car la vie quotidienne dans les grandes villes brésilienne est toujours difficile, et en particulier les transports. 

"Le coût de la vie est en constante augmentation, et le pouvoir d’achat en constante baisse. Le salaire minimum national est de 678 reais, soit environ 236 euros (R$755 ≈ 263€ dans l’Etat de São Paulo). Hors le 7 mai 2013, le DIEESE (Departamento Intersindical de Estatística e Estudos Socioeconômicos) a publié une étude soulignant que pour qu’un employé brésilien puisse subvenir à ses besoins primaires et ceux de sa famille (alimentation, transport, santé, éducation, habitat et hygiène) sur le mois de mai 2013, il aurait eu besoin de R$ 2 873,56 (≈ 1 000 €). En effet, le climat social a été fragilisé par la hausse des prix de plusieurs produits de première nécessité au cours de ces derniers mois (Ex. Le kilo de tomate à atteint les 13 reais ≈ 5€). Ces hausses de prix apparaissent encore plus inacceptables face aux millions dépensés pour l’organisation de la Coupe des confédérations, la coupe du monde de football et les jeux olympiques".

La corruption généralisée, les salaires des députés : désormais, tout est remis en cause. L'image triomphante du Brésil à l'international et la réalité pesante et violente pour ceux qui vivent dans les métropoles sont entrées en collision. 

Photo sur Twitter de @anonnewsde: "Nous n'avons pas besoin de la Coupe du monde. Nous avons besoin d'hopitaux".

La police militaire

Autre facteur déclenchant : le traitement des manifestants par la police militaire. Sur Twitter, l'un des hashtags les plus populaires est #vinagre, les manifestants se protégeant des gaz lacrymogènes avec des tissus imbibés de vinaigre. Les dérapages de la police militaire, les coups et les gaz lacrymogènes à outrance donnent là aussi une vision du Brésil un peu différente des catalogues de voyage et n'ont fait que faire grossir les foules dans les rues.

Témoignage d'une journaliste agressée par la police

Manœuvres politiques ?

A2ontheroad s'interroge aussi sur les motivations des partis politiques, en coulisses. "Dans cette pièce tragique deux personnages tirent les ficelles, le gouverneur de l’état de São Paulo, Geraldo Alckmin, membre du PSDB et le maire de São Paulo, Haddad membre du Parti Travailliste, le parti de Dilma (ndr, Roussef, la Présidente). Hors Dilma souffre depuis trois mois de la première baisse de sa côte de popularité depuis son élection. (Le prix des tomates lui a été fatal). (...) Après avoir conquis la Mairie de São Paulo, le Parti Travailliste n’a-t-il pas l’ambition de prendre la tête de l’État le plus peuplé et le plus riche du Brésil ?"

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