Quand les arches font le pont et quand Saint-Tropez se recâble : c’est l’actualité pré-aoûtienne des montres<!-- --> | Atlantico.fr
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La magie d’un enchevêtrement mécanique qui sait rester esthétique (Greubel Forsey)…
La magie d’un enchevêtrement mécanique qui sait rester esthétique (Greubel Forsey)…
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Atlantic-Tac

Mais aussi une préparation toute en rose de la rentrée, un arc-en-ciel nimbé sous le cadran, un transfiguration vintage décongelée, un salon monté souplement, la nouvelle montre d’un président et des boîtiers qui attirent la lumière pour changer de couleur…

Grégory Pons

Grégory Pons

Journaliste, éditeur français de Business Montres et Joaillerie, « médiafacture d’informations horlogères depuis 2004 » (site d’informations basé à Genève : 0 % publicité-100 % liberté), spécialiste du marketing horloger et de l’analyse des marchés de la montre.

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PERRELET : Une pluie de couleurs inattendue…

On ne présente plus la montre Turbine de Perrelet, un ingénieux système (breveté en 2009), qui permet de découvrir, sous les pales d’une « turbine » qui s’anime à chaque mouvement du poignet, les motifs variés d’un sous-cadran. La nouvelle Turbine Rainbow marie du boîtier de 44 mm en fibres de carbone et polycarbonate, associée à une turbine à douze pales en aluminium. Le sous-cadran est constellé de « gouttes » de couleur qui rappellent un arc-en-ciel après la pluie, quand la lumière est polarisée par les gouttes d’eau en suspension dans l’air. Avec la vitesse de rotation de la turbine, c’est une pluie de couleurs qui enchante le poignet. Les chiffres et les index rappellent ce spectre lumineux, avec des teintes que rehausse une bonne dose de Super-Luminova. Cette Turbine Rainbow pas comme les autres (particulièrement lisible et élégante) propose, pour un peu moins de 5 000 euros, un mouvement automatique (42 heures de réserve de marche) et une étanchéité à cent mètres…

CHARRIOL : La chaîne et le câble s’en mêlent…

Pourquoi se compliquer la vie quand on peut faire simple et chic, tout en s’offrant l’indispensable petite touche d’originalité rétronostalgique qui fait le sel des mondanités estivales ? La collection St-Tropez de la maison Charriol perpétue la tradition des montres estivales assorties à l’esprit tropézien d’une dolce vita à la française plus libre et plus impertinente que celle qui a pu animer les nuits de nos cousins italiens. Les nouvelles St-Tropez marient en 25 mm, avec ou sans diamants, la tendance « chaîne » [notez les maillons d’ancre] et la tendance « câble », directement héritée, elle, des années 1960, avec un peu de nacre pour situer l’ambiance nautique et un mouvement électronique pour compléter la panoplie Swiss Made d’une montre féminine et rafraîchissante qui a tout pour séduire une nouvelle génération, surtout avec une facture qui ne dépassera guère les 2 000 euros. Pour parader à la terrasse de Sénéquier en ne chipotant pas sa tarte tropézienne (ci-dessous), on n’a pas encore trouvé mieux : la nouvelle St-Tropez prouve qu’il suffit d’une chaîne et de torsades en acier câblé pour se distinguer…

ICE-WATCH : Déjà la rentrée…

Il faudrait que les autorités horlogères se décident à lancer, à l’occasion de la rentrée sociale, une campagne collective (pour une cause, pas pour des marques) pour que les écoliers glissent une montre dans leur trousse de rentrée. Ce serait le meilleur moyen de redonner le goût des montres à des nouvelles générations qui ne savent plus lire l’heure en mode analogique (avec des aiguilles) tellement elles sont habituées aux heures digitales de leurs écrans téléphoniques. Cette opération de rentrée scolaire est une campagne suggérée par Business Montres depuis des années – en vain, il faut bien l’avouer, alors que cette grande cause devrait être prioritaire. La maison Ice-Watch l’a bien compris avec sa nouvelle initiative Back to School, histoire de rappeler aux parents que les montres sont un accessoire indispensable [ne serait-ce que parce que la lecture de l’heure est un excitateur intellectuel de premier plan, surtout selon ces codes géométriques pas évidents que sont les rapports d’angles entre les aiguilles d’un cadran]. Comme la rentrée est aussi le retour des récréations, on vous suggère, pour les filles plus girlies que nature, cette sympathique petite sirène de la nouvelle Ice Fantasia Pink Mermaid qui, en taille XS, ne vous entraînera pas au-delà des 80 euros…

GREUBEL FORSEY : Superlativement vôtre…

Regardez bien cette montre, ne serait-ce que parce que vous avez peu de chances de la revoir au poignet d’un amateur tellement la marque ne les produit qu’avec parcimonie (moins d’une vingtaine par an) et à des tarifs à six chiffres qui concurrecent allègrement le prix des studios parisiens dans les beaux quartiers ! Regardez-là encore mieux que ça, parce que cet Tourbillon 24 secondes Architecture de Greubel Forsey marque une inflexion dans l’histoire récente de l’horlogerie en combinant une ultra-haute technicité mécanique [on vous épargne les détails de cette épopée mécanique en trois dimensions, qui s’approche de la perfection en matière de précision puisqu’on est à moins d’une seconde par jour de dérive] à l’expressivité poussée d’une esthétique architecturale où l’enchevêtrement des pleins et des déliés, des lignes et des courbes, des poches, des arches et des ponts, des jeux de lumière et des gravures épigraphiques créent une ambiance horlogère absolument unique en son genre. Ajoutons à ces facteurs une portabilité inattendue à ce niveau de haute horlogerie créative [le boîtier en titane y est pour beaucoup], mais aussi le travail sur l’épaisseur et le volume. C’est sans doute la première montre Greubel Forsey à être aussi séduisante et portable, alors même qu’elle combine tout le génie horloger patiemment accumulé et affûté depuis bientôt deux décennies par Robert Greubel et son équipe. Vous ne serez pas étonné d’apprendre que les carnets de commande de ce Tourbillon 24 secondes Architecture sont pleins pour les deux prochaines années [rien avant l’automne 2024 !] et que les spéculateurs proposent déjà cette montre sur le marché gris nettement au-dessus de son prix catalogue. C’est la nouvelle magie Greubel Forsey, maison dont la renaissance est une des meilleures nouvelles horlogères depuis le début des années 2020…

NIVADA GRENCHEN : Séduisant, crémeux et briqué de frais…

À quoi bon s’acharner à imaginer de nouveaux concepts de montres tous plus ébouriffants les uns que les autres, quand le patrimoine des marques – encore en vie ou disparues, sinon ressuscitées – nous offre une telle grammaire de formes et de couleurs qui permettent de rebattre inlassablement les cartes de la créativité horlogère ? C’est ce que se disent quelques jeunes créateurs qui ont entrepris de faire renaître des marques oubliées. Nivada Grenchen en est un excellent exemple : très respectée dans les années 1940 à 1970, cette marque restée familiale depuis sa fondation en 1879 a sombré dans les péripéties de la crise du quartz des années 1980. Elle est de retour avec des montres qui semblent sorties d’un congélateur des années 1960 : le nouveau Chronomaster Aviator Sea Diver « Tropical » a tout pour plaire ! Inspiré par un chronographe étanche à 200 m des années 1970, il nous repropose une fusion stylistique de plusieurs montres de l’époque. La taille est contenue [38 mm, c’est autrement plus chic que les 44 mm à la mode ces dernières années], le verre saphir bombé, l’étanchéité non négligeable (100 m, c’est largement suffisant) et les codes graphiques tellement vintage qu’on se demande si la montre n’est pas d’être exhumée du coffre-fort où elle dormait depuis un demi-siècle : admirez la couleur « tropicalisée » du cadran dans le genre brique crémeuse, les aiguilles « flèche » [dites « Broad Arrow », ça fait initié], les deux compteurs [dites encore « bicompax » pour parfaire le portrait du connaisseur], le compte à rebours pour les départs de régates dans le compteur à trois heures et le vieillissement des aiguilles comme des index. Ces jeunes marques sont courtoises : avec un solide mouvement automatique suisse, ce chronographe ne vous coûtera guère plus de 1 900 euros, ce qui est une bénédiction par les temps qui courent – d’autant que vous avez le choix entre différents bracelets, en métal [la marque repropose aussi des bracelets à rivets comme autrefois !] comme en cuir ou même en caoutchouc…

BON À SAVOIR : En vrac, en bref et en toute liberté…

•••• EMMANUEL MACRON : qu’on l’apprécie ou non, le président de la République a toujours été d’une grande fidélité aux marques de montres françaises. En ce moment, on voit beaucoup à son poignet une Bell & Ross BR V1-93 dont le cadran bleu cache (à six heures) un logo pas très connu : celui du GSPR (le Groupement de sécurité du président de la République, unité de 95 membres chargée de la protection rapprochée, personnelle et immédiate du chef de l’État). Cette révélation de Business Montres (24 juillet) sur le poignet « tricolore » d’Emmanuel Macron est arrivée au même moment que nos révélations sur la nouvelle montre russe de Vladimir Poutine, qui a renoncé à sa montre suisse préférée pour pratiquer, lui aussi, un intéressant patriotisme de poignet : l’heureuse élue du Kremlin est une montre produite en commande spéciale par la nouvelle marque de luxe IPF (Imperial Peterhof Factory, manufacture qui a repris les traditions des ateliers fondés par le tsar Pierre le Grand, en 1721, à Saint-Pétersbourg… •••• ARTYA : avec un « YA » (Yvan Arpa) accolé au mot « art » dans le nom de la marque ArtyA, on est certain qu’il va être question d’une démarche artistique très particulière, cet Yvan Arpa n’ayant pas l’habitude de faire comme tout le monde. Ce ludion créatif vient tout simplement d’inventer le boîtier qui change de couleur en fonction de la lumière : en fonction des pigments fusionnés et des oxydes ajoutés dans le « verre » polycristallin très spécial du boîtier, selon la luminosité, le boîtier va passer du vert au rose ou du bleu à l’orange. Les difficultés techniques pour maîtriser cette alchimie chromatique sont innombrables, mais le résultat est époustouflant (vidéo ci-dessous). Surtout avec le mouvement à « tourbillon » logé dans cet extraordinaire boîtier : la seule architecture de cette mécanique est un ravissement pour les amateurs d’horlogerie. ArtyA, la marque qui va toujours plus loin que les autres… •••• GENEVA WATCH DAYS : vous avez bien noté le rendez-vous horloger de la rentrée ? Une grosse soixantaine de marques pas toutes officielles et autorisées attendent les amateurs, les médias et les professionnels à Genève, entre les derniers jours d’août et les premiers jours de septembre. Au tableau : des maisons comme Bvlgari, Breitling, Ulysse Nardin, Greubel Forsey, Doxa, Jacob & Co, Urwerk, MB&F, De Bethune, H. Moser et Cie., Arnold & Son, Oris, Bianchet, Czapek Maurice Lacroix ou Alpina – on en oublie. L’événement est fédérateur, mais monté souplement et sans rigidités dans différents espaces au bord du lac : c’est le coup d’envoi de la rentrée horlogère pour aborder la fin de l’année en pleine forme créative…

• LE QUOTIDIEN DES MONTRES

Toute l’actualité des marques, des montres et de ceux qui les font, c’est tous les jours dans Business Montres & Joaillerie, médiafacture d’informations horlogères depuis 2004...

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