Quand la tortue met son chapeau et quand le tonneau se recentre : c’est l’actualité aoûtienne des montres<!-- --> | Atlantico.fr
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Le bestiaire d’une jungle fantastiquement surréaliste (Hermès)…
Le bestiaire d’une jungle fantastiquement surréaliste (Hermès)…
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Atlantic-Tac

Mais aussi une pré-naissance française, une naissance et une renaissance française, des poignets d’amour tout ce qu’il y a de plus iconiques et le jour le moins long…

Grégory Pons

Grégory Pons

Journaliste, éditeur français de Business Montres et Joaillerie, « médiafacture d’informations horlogères depuis 2004 » (site d’informations basé à Genève : 0 % publicité-100 % liberté), spécialiste du marketing horloger et de l’analyse des marchés de la montre.

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HERMÈS : Une jungle onirique…

Hermès sait nous raconter de belles histoires – et ce depuis des générations : c’est comme ça, c’est dans la nature des vraies marques de luxe, ces histoires étant d’autant plus consistantes qu’elles sont vraies et qu’elles font rêver. Dans la collection Arceau, voici la Hermès Story, qui nous précipite dans une jungle onirique dont on retrouve les composants sur le récent carré de soie Hermès baptisé lui aussi « Hermès Story ». Des animaux fantastiques s’ébattent au poignet, comme ce félin aux yeux turquoise dont le corps marie une marqueterie de bois comme le prunier, le tulipier, le frêne-olivier, lérable ou le sycomore (290 pièces et cinq jours de travail pour préparer ce tigre à enchanter un bestiaire surréaliste de papillons, de colibri, de tortue chapeautée et de flamants roses, avec un lapin et une mante religieuse pour compléter la bande. On ne s’ennuie jamais avec une telle montre au poignet, ses 38 mm de diamètre servant de dictionnaire des rimes pour recréer toute la poésie des premiers matins du monde et des paradis perdus. Une montre hermessissime, dans le genre « plus Hermès que moi, tu meurs », rehaussée par un diadème de 82 diamants…

FRANCK MULLER : Un tonneau révolutionnaire…

On ne le sait pas toujours, mais la manufacture indépendante genevoise Franck Muller est un des trois plus importants fabricants de « tourbillons » en Suisse [rappelons que le tourbillon est un dispositif mécanique théoriquement destiné à contrecarrer les effets de la pesanteur terrestre pour améliorer la précision de la montre]. D’où l’idée – simple d’apparence mais très difficile à exécuter techniquement – de placer ce tourbillon en rotation perpétuelle au centre de la montre : une disposition originale, qui oblige à repenser toute l’architecture du mouvement, puisque les aiguilles sont généralement logées au centre du cadran. Dans cette montre tonneau Curvex CX Grand Central Tourbillon, les aiguilles sont donc déportées de part et d’autre de ce tourbillon central, ce qui rend la montre très harmonieuse avec son boîtier cintré et ses chiffres stylisés. La performance est ici mécanique autant qu’esthétique : on arbore au poignet une performance horlogère « révolutionnaire », qui replace clairement la manufacture Franck Muller au centre du jeu, dans ce rôle de « Master of Complications » qu’elle n’a pas cessé de jouer…

PIERRE LANNIER : Très sympathiquement tricolore…

La maison Pierre Lannier est une marque indépendante française née en Alsace voici 45 ans (1977). Si elle n’avait pas vraiment défrayé la chronique par ses créations, très orientées vers l’entrée de gamme, la maison Pierre Lannier semble décidée à rattraper le temps perdu : en surfant sur la vague de faveurs positives qui nimbent aujourd’hui la nouvelle horlogerie tricolore, Pierre Lannier nous propose intégralement (ou presque) conçue, sourcée et assemblée en France : plutôt très haut de gamme dans la pyramide des collections Pierre Lannier, cette montre « 1977 » – le nom rend hommage à l’année de création de la marque – sera disponible en série limitée (500 pièces) et vendue au prix symbolique de 1 977 euros. C’est un concentré de savoir-faire horloger à la française : le mouvement est issu d’une collaboration avec la manufacture Pequignet Horlogerie de Morteau (entreprise du Patrimoine vivant), dans la Watch Valley française du Doubs ; le boîtier en acier de 42,5 mm a été confié à la maison comtoise Berthet Horlogerie (fondée en 1877) ; les aiguilles sont fournies par l’atelier La Pratique de Morteau ; les bracelets proviennent de la tannerie française Haas, dans le Bas-Rhin, et sont façonnés par la manufacture Sibra de Besançon. Seul le cadran est suisse, la France ne disposant pas encore de cadranier jouant dans cette catégorie.

CREAMY PATINA : Iconiques poignets d’amour…

Ne cherchez pas, la marque Creamy Patina n’est pas une référence horlogère de nouvelle générqtion, mais une sorte de laboratoire créatif londonien qui s’adonne au commerce des montres iconiques de seconde main et, depuis peu, à la diffusion de boutons de manchette très particuliers. Ce ne sont pas les premiers boutons de manchettes horlogers, quelques amateurs aimant à orner leurs poignets mousquetaire de mouvements horlogers désaffectés. La « collection Wilsdorf », c’est autre chose : ce sont des paires de mini-montres à la taille d’un bouton de manchette, avec des mouvements à quartz et un style directement inspiré par les icônes du catalogue Rolex – Oyster Perpetual en version bleu Tiffany & Co, Milgauss, Submariner ou Daytona (le tout en campagne de souscription sur Kickstarter). Ce lancement est la première bonne nouvelle concernant cette offre [dont le nom reprend le patronyme du fondateur de Rolex], la seconde étant le prix de ces montres miniatures : 87 euros, une misère pour les amateurs de Rolex qui amuseront leur cercle d’amis avec ce carpo-raffinement inattendu…

BON À SAVOIR : En vrac, en bref et en toute liberté…

•••• JAZ : pour les lecteurs de cette chronique Atlantic-tac, la résurrection de l’horlogerie française n’est pas une révélation, mais en voici une nouvelle confirmation. La légendaire marque horlogère Jaz – tous les Français ou presque ont été réveillés un jour par un réveil Jaz – est de retour sur le devant de la scène, avec une montre de régate [dites « Yacht Timer », c’est plus chic !] en campagne de souscription sur Kickstarter. Les premiers chronographes deux-compteurs « Yachtgraph » sont proposés sous les 280 euros, ce qui est particulièrement intéressant pour une montre automatique de 40 mm stylisée avec intelligence (différentes versions sont disponibles, dont une intéressante trois-aiguilles gentiment rétro en 38 mm)…. •••• ATELIER CARADANT : encore une nouvelle référence française en campagne sur Kickstarter, avec un concept horloger des plus singuliers – la possibilité de personnaliser les cadrans à partir de simples feuilles de papier qui rendent chaque montre unique. Atelier Caradant (le créateur en est Julien Caradant) veut ainsi réhabiliter les techniques de travail du papier, dans la texture et dans les motifs comme dans l’ornementation. En plus du cadran, on peut personnaliser bracelets, aiguilles, masse oscillante et gravure sur le fond de la boîte. Les premiers prix de la souscription commencent à 445 euros… •••• LE JOUR LE MOINS LONG : vous ne l’avez sans doute pas réalisé, mais le 29 juin dernier a été le jour le plus court jamais enregistré. La faute à la vitesse de rotation de la Terre, qui paraît… s’emballer – toutes proportions gardées, puisque ce 29 juin n’a perdu que 1,6 milliseconde par rapport aux vingt-quatre heures habituelles de la journée. Le second jour le moins long, c’était encore plus récemment : 1,5 milliseconde perdue le 26 juillet dernier. Les scientifiques se perdent en conjectures pour expliquer cette accélération…

• LE QUOTIDIEN DES MONTRES

Toute l’actualité des marques, des montres et de ceux qui les font, c’est tous les jours dans Business Montres & Joaillerie, médiafacture d’informations horlogères depuis 2004...

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