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Primaire de la droite et du centre : vers le 21 avril d’Alain Juppé ?
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Chroniques du pot aux roses

Les médias entretiennent l’idée que Juppé va gagner mais cela ne signifie pas autant d’électeurs voulant sa victoire.

Google et Yahoo, internet

Serge Federbusch

Serge Federbusch est président d'Aimer Paris et candidat à l'élection municipale de 2020. Il est l'auteur de La marche des lemmings ou la 2e mort de Charlie, et de Nous-Fossoyeurs : le vrai bilan d'un fatal quinquennat, chez Plon.

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1 -  Tempête sur l’oligarchie

Il y a plus de quatorze ans, le 21 avril 2002, la France vivait un merveilleux moment démocratique. Les calculs et combinaisons de tous les valets du système socialiste, version jospinienne, qui se partageaient déjà les quelques morceaux que la victoire de 1997 aux législatives  ne leur avait pas donnés, volèrent en éclats. L’hilarité goguenarde de Jacques Chirac était certes pénible à supporter mais c’était le prix à payer pour observer la mine déconfite des gauchos pluriels.

On eut alors droit à un exercice gigantesque de « Hou ! Fais-moi peur », où des masses serrées défilaient dans les rues pour appeler à voter pour celui qu’elles nommaient encore « Supermenteur » et « Supervoleur » quelques mois plus tôt.

En novembre 2017, à l’occasion des primaires auto-proclamées de la droite et du centre, certains à gauche s’apprêtent à faire encore mieux. Voter dès avant le scrutin présidentiel pour être sûrs qu’aucun des candidats de leur camp ne passe le premier tour. La logique bipolaire se transforme peu à peu en troubles bipolaires.

Le motif de ce comportement incohérent ? La haine de Sarkozy, qui dépasse en détestation tout ce que le Chirac de 2002 pouvait connaître. Grand bien leur fasse. Auquel cas, Alain Juppé, sorte de réincarnation politique un peu plus terne de Chirac, entrera à l’Elysée.

Faites le test : écoutez Juppé en fermant les yeux, vous entendrez la voix de son Mentor. C’est qu’ils y ont pris goût à Chirac, nos socialistes !

La France retrouverait ainsi la situation de 2002, dont il ne faut pas oublier qu’elle a conduit à un équilibre politique malsain et cinq années de paralysie. Mais en matière d’immobilisme, nous ne sommes plus à cela près.

Une hypothèse toutefois peut contrarier cette répétition du syndrome de 2002. C’est qu’il aille en réalité jusqu’au bout.

Il suffit en effet de lire les réactions des Internautes ou de discuter avec les citoyens les plus intéressés par la politique pour se dire que les sondages sur les intentions de vote en faveur de Juppé s’apparentent davantage à des prévisions de résultats qu’à des choix. Les médias entretiennent l’idée que Juppé va gagner mais cela ne signifie pas autant d’électeurs voulant sa victoire.

On croise beaucoup de Fillonistes de raison et de Sarkozystes de tempérament mais pas tellement de Juppéistes, ce dernier souffrant du soupçon, aisé à conforter, que sur la question laïque ou sur celle de l’Europe il ne fera pas une politique différente de celle de François Hollande.

S’il y a répétition de 2002, ce pourrait donc être en amont : les partisans de Juppé, déjà modérément enclins à participer aux sauteries des Républicains, se diront que son élection est assurée et attendront peut-être le deuxième tour pour se manifester. Auquel cas il serait plutôt le Jospin que le Chirac de 2017.

Tout cela nous montre combien le rôle des instituts de sondage et médias est devenu trouble et délétère. Une telle hypothèse aurait au moins le mérite de rebattre les cartes d’une élection trop annoncée et de jeux considérés comme joués d’avance.

2 – Par le fond

Pas un jour ne se passe sans qu’on nous parle d’émeutes en banlieue, de policiers caillassés dont les collègues furieux vont braver leur interdiction de manifester, de professeurs et proviseurs battus comme plâtre, d’interprète violée par des migrants, etc. Au même moment, Premier ministre et ministre de l’écologie se contredisent ouvertement sur le sujet hautement symbolique de Notre-Dame-Des-Landes. Ledit Premier ministre est d’ailleurs sur les starting-blocks pour évincer un président déconsidéré.

Comment parler de fin de règne quand il n’y a plus de règne du tout ?

3 – Libé gravement désintoxiqué

Tout ému par un article d’Atlantico relatant la lettre inquiète du maire de Garmisch-Partenkirchen au sujet des troubles provoqués dans sa ville par des migrants, Libé et ses « désintoxicateurs » ont tenu à rassurer leurs lecteurs.

Selon eux, un correspondant de la police de Haute-Bavière ( ?) considère que : «La situation du centre de Garmisch-Partenkirchen n’est pas exceptionnelle, il y a toujours des disputes dans les centres d’accueil pour migrants. Si ça a pris de l’ampleur, c’est parce que la maire a écrit une lettre au gouvernement de Haute-Bavière.»Bref, ne dénoncez rien et les problèmes n’existeront plus !

Plus loin : « Cette crainte à l’égard des demandeurs d’asile est jugée «subjective», d’autant plus que «les bagarres n’impliquent jamais des Allemands. Les auteurs et les victimes sont toujours des disputes entre demandeurs d’asile, souvent de cultures différentes … en ce qui concerne les agressions sexuelles, le porte-parole de la police affirme qu’elles n’ont pour l’instant pas eu lieu en dehors du centre d’accueil pour migrants. » Ma foi, s’ils se violent et s’agressent entre eux, ce n’est ni nouveau ni bien terrible …

Le déni tue et la gauche, ou du moins ses supposés porte-paroles, est en train d’en mourir.

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