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Leonarda "femme de l’année" : le drôle de scoop du "Point", Sarkozy : le retour par la gauche, ça se précise, "Quenelle" de Dieudonné : quand la polémique nourrit un business juteux
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Revue de presse des hebdos

Mais aussi l’interview-événement du journaliste Glenn Greenwald, "ennemi numéro un de l’administration Obama" après Edward Snowden, à qui l’on doit les révélations sur le scandale NSA. Chaude, la revue de presse des hebdos !

Barbara Lambert

Barbara Lambert

Barbara Lambert a goûté à l'édition et enseigné la littérature anglaise et américaine avant de devenir journaliste à "Livres Hebdo". Elle est aujourd'hui responsable des rubriques société/idées d'Atlantico.fr.

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Bizarre, vous avez dit bizarre ? A la une du “ Point ”, trois titres: “ Les animaux. Intelligence, émotions : les incroyables découvertes ”, “ Lionel Jospin répond à François Lenglet ”, “ Spécial champagne et menu de Noël ”… rien sur Leonarda et le reportage de six pages que l’hebdomadaire consacre à sa famille. Car le magazine les a, figurez-vous… rencontrés ! Non seulement rencontrés mais “ pistés ” depuis leur ancien appartement de Levier, dans le Doubs, jusqu’à Fano, en Italie, où ils résidaient avant de venir en France… Sacrée enquête, dis donc, qui a mobilisé trois journalistes envoyés, l’un à Mitrovica, l’autre à Fano, le troisième à Pontarlier, et qui, bizarrement, donc, ne figure pas en couverture. Pourquoi ? Mystère. Est-ce lié à un problème de bouclage ? Au désir de ne pas jeter d’huile sur le feu de la “ question immigrée ” ? Mais alors, pourquoi avoir choisi de traiter ce sujet ? Hou, c’est pas très clair, tout ça… Voyons donc voir de quoi il retourne.

“ Qu’est-ce que je viens faire dans ce pays ? ”

“ Du Kosovo au Jura en passant par l’Adriatique, itinéraire d’une enfant pas gâtée, qui a défié Hollande ”, c’est ainsi que “ Le Point ” résume son article intitulé “ Leonarda, la femme de l’année ”. A Bedri Hasanaj, dans les faubourgs de Mitrovica, “ c’est Leonarda qui ouvre ” la porte du logement “ fourni gracieusement, pour un an, raconte le mag, par les autorités kosovares qui ont également octroyé une allocation permettant de nourrir la famille pendant deux mois. (…) “ Qu’est-ce que je viens faire dans ce pays ? interroge Leonarda (…). Je suis française, je ne parle ni le serbe ni l’albanais, je ne peux même pas aller à l’école ”. Les Dibrani ont appris à fonctionner en circuit fermé, ne sortant que pour aller au ravitaillement et vivant le reste du temps dans une sorte d’extraterritorialité. L’usage du français est la règle, même si les enfants s’adressent parfois à leurs parents en romani. La télévision est branchée en permanence sur TV5 Monde. Le père est rivé à un ordinateur déglingué qui lui donne des nouvelles de l’Hexagone et, parfois, de l’évolution de son dossier. Quant à Leonarda, Facebook est devenu pour elle un véritable cordon ombilical. “ Le soutien de mes amis ne faiblit pas, s’émerveille-t-elle. Je suis aussi restée en contact avec certains de mes professeurs et tout le monde me demande quand je vais revenir ” ”.

Les Dibrani “ épouvantés ” à l’idée de rester au Kosovo

“ Resat Dibrani, précise “ Le Point ”, a déjà évoqué l’éventualité d’un retour clandestin en France et dit exclure de refaire sa vie au Kosovo. Demeurer dans ce petit coin d’Europe de l’Est suscite l’épouvante chez les intéressés, ne serait-ce qu’en raison de la place qui y est réservée aux Roms : la dernière. Autrefois considérés comme des citoyens de seconde zone par les Serbes, ils sont aujourd’hui tenus pour quantité négligeable par les Albanais. “ Le père Dibrani a tort de se plaindre, il a bénéficié de soutiens qui feraient rêver les Roms d’ici ”, glisse un officier français en poste dans cette ville placée sous la surveillance de l’Otan (KFOR), de l’Onu (Minuk) et de l’Union européenne (Eulex). De fait, contrastant avec la retenue dont font preuve les enfants, le père passe une bonne partie de son temps à geindre ”. Et “ Le Point ” une bonne partie de son article à détailler le comportement de ce père “ geignard ” mais pas seulement…

Tout — et rien — sur Leonarda

Sur Leonarda, en effet, on n’apprend pas grand chose : il n’est question d’elle qu’à deux autres endroits du papier (de six pages, comme dit précédemment). Dans le Doubs, où vivaient les Dibrani et où “ Le Point ” est allé enquêter, “ Depuis le départ d’Emina, l’aînée des filles — qui aurait été “  confiée ” à une famille de Kosovars installée dans la Meuse, contre une dot —, le ménage laissait à désirer… rapporte le mag. On se plaignait aussi du bruit, de la musique qui donnait jusqu’à 2 heures du matin, des petits copains que Maria ou plus rarement Leonarda ramenaient au (Centre d’accueil de demandeurs d’asiles). Dans ce village d’à peine 2 000 âmes, les filles s’ennuyaient. Elles traînaient dans la rue tard le soir ”. 

Leonarda, “ femme de l’année ”

Une page plus loin, le news évoque à nouveau la jeune fille, cette fois à l’école : “ Nathalie Pobelle, une représentante de parents d’élèves, nous décrit “ une fille de son temps, intégrée aux mœurs françaises : joie de vivre, SMS et garçons… Ce n’était pas une élève brillante, mais elle s’accrochait ”. (…) Sabrina la trouve “ cool et sympa ”. Alexine se souvient d’elle dans sa classe de cinquième : “ Elle n’allait pas trop en cours… ” Sa meilleure amie, c’était Léa (…). C’est chez elle que Leonarda a dormi la veille de l’expulsion, c’est elle qui a refusé de donner son cartable aux policiers. C’est à Léa qu’elle confiait ses états d’âme de gamine tiraillée entre l’amour pour son clan et son émancipation à la française. C’est avec elle aussi qu’elle a partagé le secret de sa véritable histoire : son passé italien et non kosovar ”. Voilà tout ce que nous dit “ Le Point ” sur Leonarda, “ la femme de l’année ”. Sur le père, en revanche, on en apprend… puisque le reste de l’article lui est consacré.

Resat Dibrani, en six lignes comme en cinq pages

Comme on ne va pas reproduire ici les cinq pages restantes, nous nous contenterons du “ jugement tranchant ” que “ l’ancien prêtre Primo Ciarlanti, surnommé “ l’Ami des Roms ” porte sur Resat Dibrani, qu’il a cotoyé à Fano, en Italie. Il résume assez bien l’impression qui se dégage du portrait que “ Le Point ” fait de ce père “ geignard ”, mais aussi paresseux, profiteur, querelleur, et même violent qui évoque par bien des aspects le père Thénardier. “ J’ai essayé de le faire travailler dans une coopérative de jardiniers, raconte Ciarlanti, mais il n’est jamais venu deux jours de suite. Il n’a jamais voulu ni travailler ni s’intégrer. Resat est un sanguin, un violent (il a, entre autres, frappé sa femme et ses enfants, ndlr). Avec lui, toutes les situations deviennent explosives et il m’a menacé plusieurs fois de mort. Il est raciste et méprise ceux qui ne sont pas roms ”. En six lignes, le personnage, parfaitement odieux, est “ campé ”. Il n’était pas besoin d’en rajouter. “ Le Point ” n’y a malheureusement pas résisté… Pour nous faire mieux sentir la détresse de Leonarda, “ l’enfant pas gâtée ” ? Possible. Il y a en même temps quelque chose de dérangeant dans ce très long — et très documenté — étalage des défauts de Resat Dibrani. Quelque chose de complaisant, et de peut-être pas tout à fait innocent, comme en témoigne la conclusion de l’article…

“ Je pars en France. Là-bas, ils me donnent de l’argent ”

“ En 2004, indique le mag, Fano (où les Dibrani vivent depuis 1991, ndlr) bascule à droite. Une liste ayant fait campagne sur le départ des Roms est élue. Le climat se gâte pour les Dibrani. En 2005, la police saisit Roberto Brahimi, un cousin de Leonarda âgé de 13 ans, à l’école pour le placer dans un collège de redressement. “ Les assistantes sociales les avaient menacés de leur retirer la garde de leurs enfants s’ils continuaient à ne pas les envoyer à l’école, explique (l’actuel maire de Fano) Stefano Aguzzi. Ils étaient terrorisés. La famille, c’est tout pour eux ”. En 2006, Naser, un cousin de Resat, est reconduit en Croatie. Fano n’est plus un sanctuaire pour les Roms. “ D’autant que, précise l’ancien prêtre, Resat avait fini par être marginalisé par le reste de la communauté ”. Il disparaît alors de Fano pour faire un premier voyage de deux mois en France. A son retour, il fracture une fenêtre de son ancien domicile et réoccupe le logement. “ J’étais venu lui dire qu’il n’aurait pas dû faire ça, raconte le maire, quand il m’a annoncé : “ Je pars en France. Là-bas, ils me donnent de l’argent ” ”… ” Entre Resat, le roué, “ marginalisé par le reste de la communauté rom ” et l’immigré “ profiteur ”, la ligne est ténue, pas très nette — qu’il nous appartient de marquer.

Ecce Nicolas Chirac !

Mais revenons en France. La semaine dernière, souvenez-vous, “ Le Point ” nous annonçait que Nicolas Sarkozy avait l’intention de “ revenir par la gauche ” (voir la RP du 28 novembre). Ce jeudi, c’est au tour du “ Nouvel Observateur ” de nous plonger “ Dans les coulisses du grand retour ”. “ Chirac est de retour ! Mais non, pas Jacques : Nicolas. Nicolas Chirac, s’exclame le mag. Oui, Nicolas Chirac, vous savez, ce mélange d’énergie de culot et de radicalisme à la sauce Queuille, de discours martiaux et virils mais de prudence dans les actes. Un type à la tripe populaire qui aime le vélo aujourd’hui, et demain la tête de veau. (…) Ce personnage aujourd’hui en gestation est celui que les Français devraient découvrir si Nicolas Sarkozy revenait bientôt sur la scène politique. Encore dans l’ombre, il s’avance du reste, avec en étendard Alain Juppé et François Baroin, fils et petit-fils de Chirac, dont il vante sans cesse les mérites. Tout un symbole. Au grand dam de Patrick Buisson, aujourd’hui en retrait, qui a toujours exécré Chirac et sa fausse droite. (…) Pour Sarkozy, 2017 ne serait pas, le cas échéant, un remake de la campagne de 2012. Mais plutôt de celle de 1995 à l’époque où Jacques Chirac dénonçait la “ fracture sociale ” ”. Ah, ça se confirme, on dirait, ce retour “ par la gauche ”…

“ Le problème, ce n’est pas le premier tour, c’est le second ”

“ A droite, aujourd’hui, poursuit l’hebdo, à de rares exceptions près, tous en sont convaincus : Sarkozy va revenir et il va rafler la mise. A commencer par ceux qui constituaient la garde rapprochée de Jacques Chirac il y a dix ans. “ Sarko n’aura qu’à se baisser pour ramasser la droite ”, prédit François Baroin. (…) “ Ton problème, ce n’est pas le premier tour, c’est le second ”, lui a dit Bernard Accoyer. Sarkozy le sait bien. Dans tous les sondages, il est le champion incontesté de la droite, le seul à être en mesure de battre Marine Le Pen au premier tour. Mais pour rassembler une majorité de Français au second, il a du pain sur la planche. Outre la confection d’un projet fédérateur, pas forcément placé sous le signe de l’orthodoxie financière, il doit reconquérir les cerveaux et les cœurs. Repartir de zéro. (…) Recoudre au petit point, réparer, retisser de nouveaux liens avec tous ceux qu’il a fâchés, ignorés, blessés ou humiliés. C’est ce à quoi il s’emploie plusieurs mois ”.

Plus question d’un retour en 2016

“ Car une campagne présidentielle ne s’improvise pas, enchaîne “ L’Obs ”. Plus question d’un retour en 2016. “ Il faut au minimum deux ans pour assurer une campagne digne de ce nom ”, dit un proche. Compte tenu de l’effondrement de François Hollande dans les sondages, le calendrier de Sarkozy s’accélère. Il pourrait faire son retour sur la scène entre juin 2014, après les européennes, et début 2015 ”. Ah, ben, ça se rapproche, dis donc.

Réconcilié avec Villepin, bientôt avec Bayrou

Comme le temps presse, et qu’il lui faut rassembler, “ Nicolas Sarkozy va (…) aimer tout le monde, précise le mag, (…) hormis ceux qui ont réclamé trop fort l’inventaire du quinquennat comme Valérie Pécresse ou Laurent Wauquiez (…). Il va aimer tout le monde (…) même François Bayrou qui a appelé à voter Hollande en 2012. Mais pas tout de suite. “ Trop tôt pour que Sarkozy envoie un signe en faveur de Bayrou pour la municipale de Pau, juge un ancien ministre. Il fait attention à ne pas heurter la base de l’UMP, qui est toujours très remontée contre Bayrou ”. La réconciliation avec le Béarnais interviendra donc plus tard. En attendant, Nicolas Sarkozy a définitivement renoué avec son meilleur ennemi, Dominique de Villepin, qu’il voulait “ pendre à un croc de boucher ” il y a sept ans. Voici deux semaines, Sarkozy avait passé une heure à discuter avec Villepin chez des amis communs. Aujourd’hui, le dernier Premier ministre de Chirac n’exclut pas de le soutenir en 2017, comme il l’a dit au micro de la radio-télévision suisse. Tout un symbole ”. Quant à savoir de quoi, précisément…

La quenelle, “ bras d’honneur au système, c’est-à-dire aux médias, aux politiques, mais aussi à Israël ”

Au lendemain du “ parasitage ” du “ Petit journal ” par un “ apprenti quenelliste ”, “ Les Inrocks ” consacrent une longue enquête à “ la quenelle ”, le “ Heil Hitler ” inversé inventé par Dieudonné. D’après “ Ahmed Moualek, ancien ami de l’humoriste ”, interviewé par l’hebdo, “ Dieudonné a baptisé ça “ quenelle ” en référence au plat dont la forme rappelle celle d’un suppositoire ”. Classieux. “ Sur le ton de la confidence, poursuit le journal, il ajoute : “ C’est un bras d’honneur au système, c’est-à-dire aux médias, aux politiques mais aussi à Israël. Mais tout est lié, on ne va pas se raconter d’histoire, non ? ” ” Ca met tout de suite dans l’ambiance, ce genre de déclaration… “ Les Inrocks ” le remarquent pourtant : “ Souvent le geste est réalisé sans que l’auteur en connaisse la connotation idéologique ”. Ah oui ?

La quenelle “ geste pop ” : “ C’est comme un “ fuck ” auquel on ajouterait “ dans ton cul ” ”

“ Considéré par certaines associations comme une allusion au salut nazi, explique en effet le news, la quenelle est devenue un geste pop symbolisant une forme d’insoumission au “ système ” politique et médiatique. Pour les fans de “ Dieudo ”, le jeu à la mode est de réussir à "glisser une quenelle ” dans des émissions télévisées (“ Touche pas à mon poste ” ou “ Pékin Express ” ont ainsi également été trollées). (…) Pour les apôtres de la quenelle, le second défi consiste à se faire prendre en photo avec une célébrité. Sur son site, devenu une véritable médiathèque du genre, Dieudonné prend un malin plaisir à collectionner les photos de quenelles exécutées aux côtés de François Hollande, Manuel Valls ou Bernard-Henri Lévy. (…) “ C’est comme un “ fuck ” auquel on ajouterait “ dans ton cul ” ”. Julien, 32 ans, infirmier en psychiatrie, grand amateur de l’humoriste, l’utilise également “ pour chambrer ” : “ Ca veut dire que tu la mets bien profond à quelqu’un ” ”. Une sorte de “ doigt ”, c’est ça ? Question : la quenelle se réduit-elle seulement à cela ?

Naissance de la quenelle en direct de chez Marc-Olivier Fogiel

“ Au-delà de la polémique qu’elle a de nouveau suscitée, constate le journal, la quenelle semble s’éloigner peu à peu de la “ dieudosphère ” pour devenir un phénomène viral dont la signification varie selon chacun ”. Reste que la signification de ce geste est sans ambiguité pour son créateur. “ Ce filon, expliquent en effet “ Les Inrocks ”, l’ancien compère d’Elie Semoun l’exploite depuis le début des années 2000. Le tournant a sans doute lieu le 1er décembre 2003. Dieudonné est alors invité sur le plateau de l’émission “ On ne peut pas plaire à tout le monde ” pour rendre un hommage surprise à Jamel Debbouze. “ (…) Il avait dit au producteur exécutif qu’il interprèterait un sketch de Jamel mais en réalité, il a kidnappé l’antenne ”, raconte Marc-Olivier Fogiel. Dieudonné débarque en direct en activiste extrémiste sioniste, portant un chapeau juif orthodoxe, des papillotes, une cagoule et un treillis militaire. A la fin de son sketch, il lève le bras et crie “ IsraHeil ! ” avant d’appeler les jeunes des banlieues à rejoindre “ l’axe du bien, l’axe américano-sioniste, qui vous offrira beaucoup de débouchés ! ” 

Baptême de “ la quenelle ”, de Faurisson au Parti sioniste

“ Cinq ans plus tard, en 2008, continue le journal, Dieudonné fait monter sur scène le négationniste Robert Faurisson sous les applaudissements nourris de Jean-Marie Le Pen, devenu le parrain de sa fille. Dans ce spectacle, l’humoriste théorise pour la première fois le geste pour se féliciter de la controverse médiatique suscitée : “ En terme d’impact médiatique, j’ai fait mieux que Fourniret cette année. Pourquoi se faire chier à violer des gosses ? Il suffit de faire baptiser son enfant (…). Tout ça, c’est grâce à Jean-Marie et il a fait ça gratos. Il m’a dit : “ Si on peut leur glisser une quenelle, je suis avec vous ”. Un an plus tard, la quenelle fera sa première apparition publique dans le cadre de la campagne du Parti antisioniste, dont Dieudonné fut avec Alain Soral (l’idéologue d’extrême droite) l’une des figures de proue aux élections européennes de 2009. Cette fois-ci, l’ambiguité n’est plus de mise ”. En effet. Mais le pire est encore à venir.

La quenelle, business juteux dont les parrains se disputent l’usufruit

“ Les Inrocks ” ne se privent pas en effet de le noter : “ Derrière son aspect idéologique (qui met mal à l’aise jusqu’au FN de Marine Le Pen, comme le relève l’hebdo), la quenelle est aussi un business juteux. En témoignent ses déclinaisons sur des T-shirts gradués ou bien encore dans des détournements du pouce Facebook (coucou le buzz). Elle se révèle tellement prolifique que ses parrains s’en disputent aujourd’hui la paternité. Dans un échange de mails publiés sur le site proche de la droite dure israélienne JSS News, Alain Soral et Noémie Montagne, compagne de Dieudonné, se querellent sur son usufruit. “ Tu prétends que ma société est mal gérée et bordélique, alors que j’ai quadruplé le chiffre d’affaires en quatre ans ”, écrit Noémie Montagne. Soral rétorque : “ Vous nous reprochez quoi ? De profiter un peu de la dynamique de la quenelle ? ! Il ne manquerait plus que ça que nous n’en profitions pas à (Egalité et Réconciliation, site propagandiste de l’association d’Alain Soral, ndlr), alors que nous mouillons le maillot avec vous depuis bientôt dix ans ! ” Avant d’ajouter, dans un ultime aveu : “ J’espère que demain il ne faudra pas aussi vous payer des droits pour être antisémite ? ” ” Sans commentaire.

NSA : Greenwald et Snowden n’ont pas fini leurs révélations

Pour un joli coup, c’est un joli coup ! Après “ plusieurs semaines de pourparlers, raconte “ Télérama ”, l’ennemi numéro un et demi de l’administration Obama a accepté de nous rencontrer ”. “ L’ennemi numéro un et demi ? ” Le journal veut parler du journaliste Glenn Greenwald, qui a révélé le scandale NSA grâce aux documents que lui avait communiqué Edward Snowden. Faute de place, on est un peu forcé de passer sur les conditions de vie actuelles et passablement coton de Greenwald et d’aller à l’essentiel. “ Vous reste-t-il beaucoup de documents à publier ? ”, demande le journal. “ La majorité, répond Greenwald. Nous en parlons régulièrement avec Snowden par l’intermédiaire d’un chat sécurisé. Je ne peux pas dire que le pire est à venir — les gens s’habituent à ces révélations —, mais il y a plusieurs documents sur ce que collecte la NSA et sur la façon dont elle le fait qui vont choquer ”. Encore plus ? Sympa.

Quand la surveillance conduit à la désinformation

Dans cette interview de trois pages qu’on vous invite fortement à lire, Greenwald parle beaucoup du journalisme et des journalistes… entre lesquels il faut parfois faire une distinction. Parce que le journalisme implique une bonne dose de “ courage ” qu’on ne retrouve pas forcément à l’œuvre chez certains journalistes. Heureusement, nous rassure Glenn, il reste encore quelques hommes et femmes couillus qui savent prendre des risques au nom du devoir d’informer. Et ici, Greenwald ne pense pas qu’aux reporters de guerre, mais aux journalistes économiques ou politiques… Mais ce qui a surtout retenu notre attention, c’est ce que dit le reporter à propos des effets de la surveillance sur la pratique de l’enquête : “ Quand nous avons commencé à publier les premières révélations, raconte-t-il, un journaliste du “ Guardian ”, qui a travaillé à Washington pendant plusieurs années, nous a dit qu’il n’arrivait plus à joindre qui que ce soit au téléphone. Ses interlocuteurs ne voulait pas qu’on puisse les relier au “ Guardian ”. Pour toutes ces raisons, la surveillance a complètement dévoyé le processus de collecte de l’information, et c’est un dommage collatéral extrêmement puissant ”. Tu m’étonnes ! Si les journalistes n’ont plus accès aux infos, ils le font comment, leur boulot ? C’est quand même fou, cette histoire… où l’on voit que la surveillance conduit purement et simplement à la désinformation. Dans le genre pervers, c'est pervers, cette affaire... Bonne semaine, les fondus de l'info !

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