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Le CAC à 6000 points en 2015 ?
©Reuters

Atlantico Bourse

L'indice parisien ne cesse de grimper mais jusqu'où ? Les risques existent, mais il semblerait que son ascension puisse se poursuivre encore.

Alain Pitous

Alain Pitous

Alain Pitous, Directeur Général Adjoint Associé de Talence Gestion (@alainpitous).

Talence Gestion est une société de gestion de portefeuille indépendante spécialisée dans la gestion sous mandat pour les particuliers et la gestion de fonds commun de placement en actions.

Précédemment, il a été pendant 5 ans (2009-2014) Deputy CIO d’Amundi (850 Milliards d’Euro sous gestion) et gérant du fonds Amundi Patrimoine de 2012 à juillet 2014.

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Septième semaine de hausse sur le CAC 40… L’indice a furtivement touché les 5100 vendredi et affiche désormais une progression de 19,1% depuis le début d’année.  L’indice parisien pourrait-il contre toute attente poursuivre sa progression et atteindre 6000 avant la fin 2015 ?

Les raisons d’y croire :

1-      Le différentiel de taux entre un placement obligataire et le rendement des actions est extrêmement favorable aux actions. Les emprunts d’état français rapportent 0.44% à 10 ans ; les actions rapportent plus de 3% sur les cours actuels.

2-      Les valeurs cycliques, qui peuvent le plus bénéficier d’un rebond de la croissance en zone Euro sont toujours très en retard par rapport aux valeurs dites « défensives » qui ont tiré les marchés depuis des mois.

3-      La valorisation des actions européennes est en retard par rapport à celles des valeurs américaines. Le cycle de croissance américain est plus « mûr » et déjà bien valorisé par les investisseurs. L’Europe est mécaniquement en retard : sa reprise, encore timide ne fait que commencer.

4-      Ce différentiel dans le cycle se retrouve aussi dans les marges des entreprises : les marges des entreprises américaines sont au plus haut, c’est loin d’être le cas en Europe et en France. Cet écart devrait se resserrer et inciter les investisseurs à privilégier les valeurs européennes.

5-      Le niveau de l’Euro est un incroyable détonateur pour les investissements étrangers en zone Euro : le CAC a progressé de 19% pour un investisseur en Euro mais la progression est de quelques pourcents seulement pour un investisseur en $ ou en devises chinoises. Il n’est pas impossible du tout de voir tout le cash accumulé par les américains et les chinois venir se payer de beaux fleurons français et européens dans les mois qui viennent. Les flux venant des Etats-Unis sont d’ores et déjà très positifs sur la zone euro depuis plusieurs semaines. Ce week-end une entreprise chinoise a acheté Pirelli. Ce mouvement ne fait que commencer.

Les investisseurs, comme toujours et quoiqu’on en pense, sont très sensibles à 3 éléments : les flux, les momentums et les comparaisons.

Les flux sont massivement là : la BCE empêche les taux de monter pour au moins plusieurs mois encore, la BCE exerce par cette action une pression baissière sur l’Euro, l’épargne, excédentaire, mondiale recherche avidement du rendement qu’elle ne trouve plus que sur les actions. Les investisseurs internationaux achètent massivement des actifs européens en se couvrant contre une baisse de l’euro.

Le momentum est favorable aux actions européennes : après des années de vache maigre, pour la première fois les chefs d’entreprises envisagent 2015 et 2016 plus positivement sur le plan de l’activité et des résultats. Désendettées et avec des coûts réduits, les entreprises devraient profiter au maximum d’un rebond même modeste de l’activité.

Les comparaisons sont elles aussi favorables aux marchés européens et à la France : comme on l’a vu, les actions européennes sont très en retard par rapport aux actions américaines et sont sur beaucoup de critères moins risquées que les actions de beaucoup de pays émergents.

Vu la rapidité à laquelle les marchés fluctuent depuis quelques temps un CAC à 6000 en 2015 est donc tout à fait possible. Cette extrême rapidité nous a surpris récemment car nous pensions que le marché aurait besoin de reprendre son souffle après un début d’année en forte hausse. Nous conservons donc pour le moment un biais tactique un peu plus prudent.

Qu’est ce qui pourrait faire dérailler la dynamique actuelle sur les actions européennes ?

La situation en Grèce, bien sûr mais aussi la volatilité sur les changes : si l’Euro venait à flancher (et donc le $ à fortement monter) on pourrait assister à un attentisme plus grand de la part des investisseurs et donc moins de flux vers la zone Euro.

La hausse des taux courts aux Etats-Unis : La FED a clairement laissé la porte ouverte à une hausse des taux d’ici quelques semaines. Cela pourrait ralentir un peu le rythme de croissance de l’économie américaine.

Les risques liés au pétrole et par ricochet sur la géopolitique doivent aussi toujours être présents quand on réfléchit à un investissement en ce moment.

Enfin, un « faux départ » dans la reprise en Zone Euro aurait des répercussions très négative sur les résultats des entreprises européennes et doit aussi être pris en compte dans la réflexion.

Malgré des risques non négligeables, 6000 sur le CAC 40  d’ici la fin 2015 est donc tout à fait possible !

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