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François et Martine 
sont dans un bateau…
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Revue de presse des hebdos

Lequel des deux tombera à l’eau ? A J- 3 du second tour des primaires, le mystère s’épaissit… mais pas forcément pour Nicolas Sarkozy qui a son “ favori ”.

Barbara Lambert

Barbara Lambert

Barbara Lambert a goûté à l'édition et enseigné la littérature anglaise et américaine avant de devenir journaliste à "Livres Hebdo". Elle est aujourd'hui responsable des rubriques société/idées d'Atlantico.fr.

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François Hollande a-t-il déjà perdu la partie ? “ Sur le terrain de la dynamique, ce mélange de confiance en soi et de certitude d’être porté par des courants dominants, analyse “ Le Nouvel Observateur ”, il a (en tout cas) perdu son pari ”. “ Challenges ” enfonce le clou : “ On est passé, dit-il, de la primaire de “ confirmation ”, dont rêvaient les partisans de Dominique Strauss-Kahn puis de François Hollande, à une primaire de “ confrontation ”. Et le match s’annonce serré. Dimanche 9 au soir, les hollandistes étaient sonnés. Le doute s’est installé ”. Et le doute, c’est très mauvais quand il s’agit de gagner.

Hollande mauvais dans le rôle du favori

D’après le magazine économique, Hollande, pourtant, conserve ses chances de l’emporter. “ Selon les sondages — si on leur accorde encore du crédit —, note “ Challenges ”, les électeurs de Montebourg se reporteraient à quasi-égalité sur les deux finalistes. Un tiers des partisans de Valls préfèrent la première secrétaire… Avec 8,5 points d’avance, François Hollande reste le favori. Martine Aubry doit regagner 20 points. Ce qui est énorme ”.

Plus prudent, voire inquiet, “ Le Nouvel Obs ” ? Le magazine le souligne : le “ duel au couteau ” qui s’annonce “ exige des qualités qui ne sont pas forcément celles qui conviennent à François Hollande. Il y a chez lui du courage et de l’obstination. Mais cet homme fait pour le bonheur et non pour la brutalité, qui préfère le plaisir fugace des arrangements aux facilités des petits mensonges, se trouve placé dans une situation qu’il avait d’autant moins prévue qu’elle met en exergue tous les défauts qu’on lui prête. Son vrai talent, on l’a constaté a contrario à la fin de la campagne du premier tour, est de jouer en contre. Dans le rôle du favori, il cède volontiers à la facilité. Il est en cela l’anti-Aubry absolu ”.

Primaire 2011 : un congrès de Reims bis ?

Engoncé, entravé, dans son habit de favori, François Hollande ? “ Il y a encore quelques semaines, poursuit “ L’Obs ”, la crise donnait à la prudence hollandaise un air de sérieux qui explique, en partie, sa plus grande crédibilité. Parce qu’il était plus rigoureux, le député de la Corrèze donnait le sentiment d’être mieux préparé. Et puis, au fil des semaines, on a vu poindre un désir, sinon de révolte, du moins de résistance, qui justifiait, aux yeux d’une partie des électeurs de gauche, un discours plus carré et des solutions plus audacieuses. C’est en ce sens que la primaire de 2011 ressemble au congrès du PS de Reims, à l’automne 2008. A cette époque, le favori — Bertrand Delanoë — avait payé cher son manque de réactivité face à la crise financière qui venait d’éclater. Ségolène Royal avait alors su en profiter. Qu’est aujourd’hui Arnaud Montebourg sinon l’avatar d’un néo-royalisme, sans doute plus charpenté mais tout aussi transgressif ? Et comment oublier qu’à Reims, c’est Martine Aubry qui, sur le fil, l’a finalement emporté ? ” Oui, comment l’oublier ?

Hollande contraint au mouvement

“ Pour gagner, écrit Ghislaine Ottenheimer dans “ Challenges ”, il faut que François Hollande prenne des risques ”. “ Même s’il est en meilleure position que sa rivale, lui fait écho “ Le Nouvel Obs ”, le député de la Corrèze est contraint au mouvement. (…) S’il persiste à jouer à l’économie, en conservant dans sa manche les cartes de sa future campagne présidentielle, François Hollande peut tout perdre. S’il cède à l’improvisation, ou même à l’affolement, en changeant tout à coup la tonalité de son discours, il peut également verser dans le fossé ”. Du mouvement, donc, mais tout en subtilité… Ouch !

Le “ meilleur adversaire ” selon Sarkozy

Manière de trancher le débat, ou de le faire avancer ? L’hebdo de gauche s’interroge : “ Hollande ou Aubry ? Quel est le meilleur adversaire pour Sarkozy, autrement dit le moins dangereux ? Longtemps, explique-t-il, le président a fait l’éloge du président du conseil général de la Corrèze. C’était du temps où le grand favori à gauche s’appelait Dominique Strauss-Kahn. (…) Changement de discours avec l’élimination de DSK : par crainte d’Hollande, Sarkozy veut croire que Martine Aubry sera son adversaire en 2012 parce que, en tant que première secrétaire du PS, elle est la candidate naturelle. (…) Nouveau changement de pied avec la percée de François Hollande dans les sondages : en petit comité, le chef de l’Etat ne met plus en avant ses qualités, mais ses défauts supposés. Haro sur le président “ normal ”, vanté par Hollande. (…) Récemment, l’hôte de l’Elysée s’est fait encore plus incisif (…) : “ Voyez ce sucre : il paraît solide. On le plonge dans l’eau. Voyez ce qu’il en  reste. Voilà, c’est ça, Hollande ”. Naturellement, lundi matin, le président se vantait d’avoir prévu la remontée de la maire de Lille : “ Il a toujours dit que ça se terminerait à gauche pour la gauche et à droite pour la droite ”, expliquait l’un de ses conseillers. (…) Sarkozy juge Aubry plus “ déterminée ” qu’Hollande qui “ ne franchit jamais le gué en campagne ”, mais il ne varie pas sur le handicap que représenterait le sectarisme d’Aubry dans un pays qui, d’après lui, est encore plus à droite qu’en 2007. Hollande serait-il finalement le plus facile à battre ? Le futur candidat président ne va pas jusque-là. (…) Dans tous les cas de figure, Sarkozy a une certitude : la présidentielle se jouera sur le fil. “ Ca se terminera à 49-51 ”. 51 % pour lui, il va sans dire, malgré les vents contraires ”.

Affaire Bourgi, suite : le câble intrigant de l’ambassade des Etats-Unis

Et puisqu’il est question de “ vents contraires ”, comment, au fait, vont les “ affaires ” ? Dans le dossier qu’il consacre au financement des campagnes, et où il relève que les socialistes, époque Mitterrand, comme les communistes, époque Lajoinie, ont aussi brassé de “ l’argent sale ”, “ L’Express ” revient sur “ les riches secrets de la Françafrique ” révélés par Robert Bourgi. “ Les déclarations de Robert Bourgi sur des livraisons d’argent au clan chiraquien ont relancé les soupçons : à qui ont profité les largesses de certains présidents africains ? ”, s’interroge le news. Récapitulant tout ce que l’on a pu lire ici ou là sur l’affaire, l’article n’apprend rien, en vérité, de bien nouveau. Mais un encadré apporte, lui, un élément que l’on n’avait pas eu en main jusque-là. “ Le 30 décembre 2010, raconte le journal, le quotidien espagnol “ El Païs ” publie un télégramme diplomatique américain intrigant. Ce câble, émis par l’ambassade des Etats-Unis à Yaoundé (Cameroun) en juin 2009, quatre jours après la mort du président gabonais Omar Bongo, et obtenu par le site Wikileaks, affirme que les dirigeants gabonais auraient détourné, depuis 2005, près de 30 millions d’euros provenant de la Banque des Etats d’Afrique (BEAC). L’argent aurait servi à financer des “ partis politiques français, surtout à droite ”, dont les candidats Chirac et Sarkozy. L’ambassade américaine précise toutefois ne pas être “ en mesure de vérifier la véracité de l’accusation ”. Aussitôt contacté par l’agence Reuters, l’Elysée refuse de commenter l’affaire. L’UMP dénonce pour sa part des “ on-dit ”. Le Parti socialiste, lui, “ ne se sent en rien concerné ”. Fin de l’histoire ?

Guéant “ atteint d’anosognosie ”

Dans un dossier “ argent sale ”, difficile de faire l’impasse sur “ la rétro-affaire Balladur ”. Mis en examen dans le dossier, Ziad Takieddine le dit haut et fort à “ L’Express ” : “ Je n’ai jamais porté de valises bourrées de valises pour qui que ce soit. (…) Je ne crois pas à la thèse des rétrocommissions, et surtout pas que leur suspension aurait provoqué l’attentat de Karachi, le 8 mai 2002 ” — “ L’épouse de Thierry Gaubert, ancien collaborateur de Nicolas Sarkozy, vous accuse d’avoir rapporté des sacoches d’argent de Suisse, en compagnie de son mari, pour les livrer à Nicolas Bazire, directeur de campagne d’Edouard Balladur ”, le relance le mag. —“ Hélène Gaubert, répond Takkiedine, est une femme fragile, que mon ex-épouse a manipulée. N’a-t-elle pas confié à sa fille Milena qu’elle se foutait de la vérité, qu’elle voulait juste embêter son mari ? ” — “ Quelles sont vos relations avec Nicolas Bazire ? ”, l’interroge “ L’Express ”. —“ Je l’ai vu quatre ou cinq fois, avant et pendant la visite d’Edouard Balladur en Arabie saoudite, en janvier 1994. D’ailleurs, à la suite de ce voyage au cours duquel le Premier ministre a été déçu de ne pas signer le contrat Sawari, Bazire a refusé de me prendre au téléphone pendant sept mois… ” —“ Le ministre de l’Intérieur Claude Guéant, a pris ses distances avec vous. Lui en voulez-vous ? ”, demande enfin l’hebdo. —“ M. Guéant serait-il lui aussi atteint d’anosognosie ?, rétorque-t-il. Mon rôle a été bien réel dans la libération des infirmières bulgares, dans le rapprochement franco-libyen, dans le contrat Miksa de surveillance des frontières de l’Arabie saoudite ou en Syrie. Je suis triste quand il parle de “ délire ”, humainement, ça me touche. Mais je sais ce que j’ai fait ”.

Guéant répond à Takkiedine

Qu’en pense l’intéressé ? Interrogé par “ L’Express ”, le ministre de l’Intérieur “ ne conteste pas avoir été en contact à plusieurs reprises avec Ziad Takieddine. La première fois, d’après lui, c’était au début des années 2000, lors de la négociation d’un contrat mirobolant de 7 milliards d’euros concernant la surveillance des frontières du royaume saoudien. (…) “ A l’époque, Ziad Takieddine intervenait en qualité de conseiller de la partie saoudienne ”, se souvient Claude Guéant, précisant qu’il s’agissait d’un marché d’Etat à Etat. (…) En juillet 2007, Takieddine réapparaît lors de la libération des infirmières bulgares. (…) “ Il m’a appelé à l’époque, affirmant disposer de contacts qui pouvaient permettre de libérer les infirmières, explique Guéant. Il nous a livré des indications “ de température ”, mais il n’a pas participé aux négociations, menées directement avec le Premier ministre Al-Badghadi et le colonel Kadhafi ” (…) Peu après, ce même Takieddine intervient, selon ses dires, pour faciliter les relations entre la France et la Syrie. (…) “ Il nous a indiqué que la Syrie voulait “ bouger ”, reconnaît le ministre. Mais, là encore, les négociations se sont déroulées au plus haut sommet de l’Etat et ont permis la reconnaissance diplomatique du Liban par la Syrie ”. Côté français, ces avancées n’étaient pas dénuées d’arrière-pensées commerciales, note le news. (…) Pour autant, Takieddine est-il intervenu ? “ Jamais nous n’avons utilisé d’intermédiaires pour vendre quoi que ce soit de l’industrie française ”, soutient Guéant. Quant à savoir si l’homme d’affaires franco-libanais a été rémunéré et par qui, “ je ne peux et je ne veux pas le savoir ”, tranche le ministre ”. C’est noté !

Le père de Tristane Banon parle

Etait-ce bien nécessaire ? Trop tard, c’est fait. Si le portrait que lui consacre “ VSD ” permet de préciser le personnage, “ de confession juive ”, installé au Maroc et brillant économiste, “ comme DSK ”, son témoignage, lui, est assez dispensable. Mais bon, on vous en fait quand même un résumé. “ La mère de Tristane, confie-t-il, “ avait des idées derrière la tête, mais ça n’a pas marché. Elle le savait, j’avais dit que je ne divorcerais pas. Elle ne m’a pas cru, et elle a fait un choix ”, explique-t-il, en ajoutant : “ La petite, je n’ai pas voulu qu’elle paie en étant une fille née de père inconnu. Tristane devrait l’apprécier à sa juste valeur car, surtout à l’époque (en 1979, NDLR), ça n’était pas facile pour un homme marié dans ma situation de le faire ”.

Gabriel Banon, “ bon père pour ses enfants ”

“ Tristane voit peu son père, poursuit “ VSD ”. A tel point qu’elle prétend, au début de l’affaire DSK, dans une interview à “ L’Express ” : “ Je n’ai jamais connu mon père et je ne sais pas s’il est encore vivant ”. “ Là, je l’ai appelée, raconte Gabriel Banon, pour lui dire qu’elle arrête de raconter des conneries sur son père ” ”. En 2009, au cours d’un séjour en Suisse, où il réside, la jeune femme confie à son père “ ses démêlés avec DSK, raconte l’hebdo. “ Elle m’avait raconté ça, pas comme une fanfaronnade, mais en disant : voilà de quoi est capable ce monsieur, se souvient Gabriel Banon. Mais je ne veux pas compliquer le jeu. Sa mère la drive comme elle l’entend. Elle écoute beaucoup sa mère ”. Malgré tout, Gabriel Banon a quand même son idée : “ C’est un peu tard pour porter plainte, mais c’est une opinion toute personnelle ”. Puis se rétracte à nouveau : “ Elle fait ce qu’elle veut, je ne veux pas m’en mêler. (…) Elle subit d’après moi, un vrai traumatisme de ce qui s’est passé. Peut-être va-t-elle l’évacuer avec la procédure qu’elle a lancée ? (…) Si les faits sont conformes à ce que Tristane m’a raconté, DSK est un homme très léger. Je trouve ça ahurissant ” Le père refuse de prendre parti plus avant. (A 83 ans), l’homme aspire à une vie sereine. (…) “ Mes enfants considèrent que j’ai été un bon père, mes amis aussi… Maintenant, chacun peut présenter les choses comme il veut ” ” Juste une question, entre nous : dans la famille Banon, si vous étiez la fille, vous demanderiez plutôt le père ou la mère ?

A lire, encore

“ La France a la dette et la balance commerciale qu’elle mérite ”, balance “ Le Point ”, qui dresse dans la foulée “ l’inventaire des folies françaises ”. En tête de liste, chiffres désespérants à l’appui : les 35 heures et la retraite à 60 ans

En vrac, sorti des papiers-hommages à Steve Jobs (partout) : “ Copé : l’appétit vient en dînant ”, “ Isabelle Prévost-Desprez, la juge sous pression ”, “ Beau comme un camion ” sur le Mumo, le Centre Pompidou mobile, destiné à sensibiliser les enfants à l’art contemporain (“ L’Express) ; “ Etudes supérieures : le mur de l’argent ”, “ L’affaire GSK ” sur les effets ravageurs du Requip, prescrit dans les traitements contre la maladie de Parkinson, “ La double mort de Dexia ”, “ Les tricheurs de la droite américaine ”, “ Soudan : massacre à huis clos ” (“ Obs ”) ; “ Les SDF ” (“ Sans difficultés financières ”) sur les exilés fiscaux de Bruxelles et “ Mon shopping à la FIAC, de 1 400 à 5 millions d’euros ” (“ Le Point ”) ; “ Les paradis fiscaux vivent des jours paisibles ” et “ La vérité sur les sites de réservation d’hôtels ” (“ Challenges ”)

Côté dossiers, “ Challenges ” publie un spécial “ Salaires des cadres ” et un “ classement des meilleurs employeurs du CAC 40 pour les femmes ” à l’occasion du Women’s Forum de Deauville. “ Le Point ” propose un spécial “ Immobilier : acheter, vendre ou louer, deux mois pour agir ”, “ L’Express ” “ 100 bons plans escapades d’hiver à partir de Paris ” et “ Le Nouvel Obs ” un spécial “ Soleils d’hiver ”. Au programme, notamment, “ Sea, sun and rhum ” à la Barbade. Ah, si seulement… !

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