Hollande : Inspecteur Gadget ou "Monsieur Mieux-que-prévu" ?, Valls : super-héros ou Achille au talon d'argile ?, Retraites : la réforme "psychologique"<!-- --> | Atlantico.fr
Atlantico, c'est qui, c'est quoi ?
Newsletter
Décryptages
Pépites
Dossiers
Rendez-vous
Atlantico-Light
Vidéos
Podcasts
Culture
Hollande : Inspecteur Gadget ou "Monsieur Mieux-que-prévu" ?, Valls : super-héros ou Achille au talon d'argile ?, Retraites : la réforme "psychologique"
©

Revue de presse des hebdos

Mais aussi : l'autre "exception culturelle française", à savoir le pessimisme bien incrusté et scientifiquement prouvé des Français qui, forcément, n'arrange rien... Hou, la rentrée commence bien !

Barbara Lambert

Barbara Lambert

Barbara Lambert a goûté à l'édition et enseigné la littérature anglaise et américaine avant de devenir journaliste à "Livres Hebdo". Elle est aujourd'hui responsable des rubriques société/idées d'Atlantico.fr.

Voir la bio »

"Le Point ”, “ L’Express ”, même combat ? “ Tout ça pour ça ! ”, explosent les deux hebdos à propos de la réforme des retraites. Qu’en pensent “ Le Nouvel Observateur ” et “ Challenges ” ? Mystère et boule de gomme. La faute aux délais de bouclage ? Réponse la semaine prochaine. Ou pas.

Quand "les socialistes prolongent la loi Fillon"

Mais voyons voir ce que nous dit “ L’Express ”. “ La première réforme dans ce domaine d’un gouvernement de gauche est paradoxale et très prudente, commence le mag. Elle mise sur la hausse des prélèvements alors que le débat sur le trop d’impôt fait rage chez les socialistes. A moyen terme, elle devrait prolonger la durée de cotisation à un rythme similaire à celui prévu par la droite. (…) Cette augmentation devrait être à peu près identique à ce qu’elle aurait été si la règle prévue par la loi Fillon avait été prolongée : celle-ci prévoyait un partage des gains d’espérance de vie à hauteur de deux tiers pour la vie au travail et un tiers pour l’inactivité. Les socialistes ne devraient pas reprendre ce principe, tout simplement pour se démarquer de la droite. La règle qu’ils semblent préférer — augmenter la durée de cotisation de 1 trimestre tous les 3 ans — aboutit, à peu près, au même résultat. Avec une légère accélération : la durée de 43 ans est atteinte dès 2035 et non en 2037 (règle Fillon). Voilà bien le seul grain de folie d’une réforme plutôt sage : en retenant une durée de 43 ans après avoir envisagé 44 ans, le gouvernement a écouté les syndicats plutôt que les marchés. “ A 43 ans, ça passe ; à 44, non. C’est quasiment psychologique ”, dit Pascale Coton, secrétaire générale confédérale de la CFTC ”. Si c’est psychologique, alors…

Quand "les socialistes s’attaquent à un tabou"

Psychologique, vous avez dit psychologique ? Pour “ Le Point ”, toujours très ironique, les socialistes se seraient “ courageusement ” attaqué à un “ tabou ”. “ Gare à ne pas casser la porcelaine ! s’exclame le journal. La porcelaine, c’est l’âge de départ à la retraite (62 ans en 2017) : il ne sera pas repoussé. On a eu chaud ! Tout de même, les héritiers de François Mitterrand, ce visionnaire, n’ont pas osé revenir aux 60 ans pour tous. Ils ont seulement bloqué le compteur quand la plupart des pays alentour tendent vers 65 ou 67 ans. Courageusement ( ?…), ils ont prolongé une autre piste : la durée des cotisations pour avoir sa retraite à taux plein (41 ans et 3 trimestres en 2020) passerait progressivement à 43 ans en… 2035. Ce n’est pas très rapide, mais c’est un événement. Quand, en 1982, la gauche a voulu marquer l’histoire sociale du pays avec la retraite à 60 ans, la durée de cotisation est restée fixée à 37,5 ans, niveau auquel l’avait placée en 1971 Robert Boulin, alors ministre du Travail. Et voilà que les héritiers écornent aujourd’hui ce tabou. Gentiment… 

Hollande “ Inspecteur Gadget ”

Fidèle à lui-même, “ Le Point ” nous sert en ce jeudi de rentrée un de ses fameux titres pouêt auxquels il a recours une semaine sur trois depuis l’investiture de François Hollande et qui, une fois sur trois, s’avère payant — en termes de ventes, s’entend (mais c’est toujours ça de pris). Après “ Le grand méchant doute ”, “ Le louvoyeur ”, “ Pépère est-il à la hauteur ? ”, on en passe et des meilleures…, le président apparaît cette semaine en une sous les traits de l’“ Inspecteur Gadget ”. Attention délicate : le magazine s’est abstenu de figurer le chef de l’Etat avec l’imper, le feutre, les gadgets aux bras et les gadgets aux poings… “ “ Pépère, c’est fini ! Le président est tendu ”. C’est un poids lourds du gouvernement qui nous le certifie, commence l’hebdo. “ François Hollande a connu trois moments de tension, précise ce ministre : la primaire, la campagne présidentielle et maintenant ”. Les moments où il est à son meilleur, donc. “ Quand il est dans cette tension-là, il est moins sympa, et c’est le cas aujourd’hui ”, confirme un compagnon de route de “ François ” ”. Holà, holà, mais qu’est-ce que ça veut dire ? Fini, le président gentil ? Bizarre… et quel rapport avec l’Inspecteur Gadget ?

Hollande “ Monsieur Mieux-que-prévu ”

Poursuivons. “ “ Cette rentrée et ce trimestre sont cruciaux pour François Hollande, explique Pierre Moscovici au “ Point ”. Tout se joue sur le triangle projet de loi de finances, retraites et croissance. Le président a une double obsession : ancrer la reprise pour faire en sorte que le frémissement de l’activité se transforme en mouvement vertueux. Et réussir l’inversion de la courbe du chômage, avec l’idée que ça surprendra d’autant plus que personne ne pensait que ça allait arriver ”. Cette “ idée ”, il faut bien le voir, structure la tactique politique de “ Monsieur Mieux-que-prévu ”. Ainsi se vit Hollande. Combien de fois, depuis combien d’années, ses amis l’ont-ils entendu affirmer : “ Plus on me sous-estime, mieux c’est. Personne n’y croit ? Tant mieux ! Il faut que personne n’y croie ” ? Le jour (15 août) où “ Le Monde ” a titré “ Le rebond surprise de la croissance conforte François Hollande ”, son ami et conseiller Bernard Poignant a envoyé un SMS au “ conforté ” : “ Il n’y a pas de surprise, il suffisait de t’écouter ”. En retour, Hollande a badiné : “ Les journalistes devraient me croire… ” Depuis, sur la désormais fameuse inversion de la courbe du chômage, les médias commencent à douter… de leur scepticisme ! En témoigne la une du “ Parisien ” du 22 août : “ Et s’il gagnait son pari ? ” Hollande s’en est amusé. Car ce n’est pas parce qu’il est “ grave ” — dixit son copain Jean-Pierre Jouyet, qui a dîné avec lui début août — qu’il ne blague plus ”. Nous voilà rassurés. Mais ceci n’explique toujours pas comment “ Le Point ” passe de “ Monsieur Mieux-que-prévu ” à l’Inspecteur Gadget… Patience, on y vient.

Hollande, coach confiance des Français

“ Confiance, reprend “ Le Point ”. C’est le mot clé. La stratégie du successeur de Nicolas Sarkozy réside dans ce concept. “ Hollande estime que l’économie est psychologie et qu’à partir du moment où deux facteurs, croissance et emploi, repassent à l’orange puis au vert la France, qui est un pays atrocement pessimiste, reprendra confiance ” décode un ministre. Et cette confiance, espère le chef de l’Etat, fera souffler un vent puissant dans les voiles de la croissance. “ Il faut des victoires pour réenclencher la confiance ”, n’en finit pas de répéter Hollande à ses visiteurs. Il tient la croissance de 0,5 % pour “ sa ” victoire. Il en attend une autre, symboliquement essentielle, en janvier 2014, quand seront connus les chiffres du chômage de décembre 2013. Plus personne ne peut ignorer que Hollande a, dès le 9 septembre 2012 sur le plateau de TF1, promis une “ inversion ”. (…) Sa passion à lui, c’est de réussir ce sur quoi nul n’aurait parié : “ le changement d’état d’esprit des Français ”, comme il dit. Un changement qui se produira, promet-il, quand s’inversera la courbe du chômage ”. Si on a bien suivi le raisonnement du “ Point ”, c’est parce que le président mise tout sur la confiance qu’il n’est qu’un “ Inspecteur Gadget ” — les “ victoires ” annoncées n’étant pas de son fait…

Les Français pessimistes par culture

Redonner confiance aux Français est-il seulement possible ? A en croire l’économiste Claudia Senik, auteur d’une étude intitulée “ Le mystère du malheur français : la dimension culturelle du bonheur ”, l’Hexagone souffrirait, du fait de sa culture, de nostalgie aiguë… Interviewée dans “ L’Express ”, la chercheuse le dit sans ambage : “ Bien que l’on puisse affirmer que “ quand l’économie va bien, les Français vont mieux ”, une lame de fond pessimiste demeure en toute circonstance, quel que soit le contexte économique ”. A quoi cela tient-il ? Prudente, Claudia Senik se contente de formuler une hypothèse : “ Il existe une sorte de malthusianisme social en France. On fonctionne toujours comme si la massification scolaire n’avait pas eu lieu. Résultat : l’élite est trop mince. Or on a désormais 70 % de bacheliers au sein d’une génération. L’élite française doit passer par une porte trop étroite, ce qui est une source de stress et ne correspond ni aux aspirations des élèves ou des parents ni aux discours officiels. Aux Etats-Unis, les anciennes universités d’excellence ont multiplié leurs effectifs par quatre en quelques décennies. Rien de tel dans les plus grandes écoles françaises. Le blocage français est d’autant plus dommageable que la mondialisation ne fait qu’accroître la concurrence entre les individus, puisqu’elle place chacun face à son semblable polonais, russe, chinois ou brésilien. Il faut donc donner à davantage de jeunes Français les moyens de cette concurrence. Pour l’instant, même si les universités françaises innovent en trouvant des moyens divers (comme les bilicences) pour sélectionner les étudiants, l’élite reste majoritairement sélectionnée par les grandes écoles ”.

Egalitarisme affiché et élitisme étroit

—“ Faut-il s’en prendre à elles ? ” demande “ L’Express ”. “ On ne peut pas commencer par détruire ce qui fonctionne, répond l’économiste. L’élitisme est une bonne chose : recruter les gens les plus doués pour occuper certaines places, c’est ce que font tous les pays performants. En revanche, l’élitisme doit réellement fonctionner : il faut faciliter une meilleure promotion des talents au lieu d’engendrer tant de frustrations. Mieux vaut ouvrir les portes des grandes écoles et élargir les promotions : garder les meilleurs, mais attirer de plus en plus de meilleurs. Le mélange entre notre égalitarisme affiché — tout le monde a ses chances, chacun devrait y arriver — et notre élitisme étroit est à l’origine d’innombrables frustrations ”. Bien vue, la contradiction entre l’égalitarisme affiché et l’élitisme étroit… ca donne du grain à moudre, tout ça.

Pascal Lamy : “ la France a un vrai problème de culture ”

Et puisqu’on parle de la France et de ses contradictions, Pascal Lamy en souligne une autre. Longuement interviewé dans “ Challenges ”, le futur ex-patron de l’Organisation mondiale du commerce (il quitte son poste le 31 août), “ souvent pressenti pour s’installer à Bercy ”, livre son diagnostic sur l’état de la France. Selon lui, l’Hexagone souffre en priorité “ d’un manque de compétitivité. Dans un monde qui continue à s’intégrer économiquement et où la performance économique est la principale mesure de l’influence, dit-il, la France est moins bien placée qu’il y a dix ou vingt ans. C’est d’autant plus un problème qu’elle a des ambitions considérables sur son rôle et ses responsabilités dans le monde. La France se trouve face à un vrai problème de culture qui traverse très largement l’échiquier politique ”. Tiens, tiens, tiens… revoilà ce problème de “ culture ” propre à la France, qui fait que l’on continue de se bercer de l’idée que l’on a de nous-mêmes au lieu d’agir pour rester au niveau… On n’en sort pas, décidément. Faudrait peut-être songer à réactualiser le logiciel…

L’autre "exception culturelle française"

Ce problème de culture “ traverse très largement l’échiquier politique ”, disait Pascal Lamy. N’y résistant pas, “ Challenges ” l’interroge : “ Quel regard portez-vous sur le PS ? ” —“ Il est divers, répond-il. Il comprend une minorité de sociaux-démocrates qui sont en phase avec les sociaux-démocrates dans le reste du monde. Mais le PS comprend aussi une majorité qui demeure sous l’influence de la tradition d’extrême gauche française. La France est une exception. Il n’existe pas d’autre pays où Bad Godesberg (le congrès où le Parti social-démocrate allemand a abandonné toute référence au marxisme, NDLR) n’a pas été fait. Il n’y a pas non plus d’autre pays, ni même Cuba ou la Bolivie, dans lequel au moins deux candidats trotskistes se présentent à la présidentielle. On en revient à la spécificité de la France, pas seulement du PS ”. —“ Vous avez dit que le GPS français, et notamment celui de Montebourg, vous paraissait décalé ”, rebondit le mag. —“ La phrase a provoqué un buzz. Je n’évoquais en aucun cas un problème de personne, mais de système de pensée, si différent de celui, par exemple, des voisins outre-Rhin. Regardez les programmes des partis allemands : pas un qui décrète “ le social avant l’économique ”. Cette idée reste un marqueur de la culture politique française ”. Un marqueur handicapant, visiblement...

Sondage : PS, UMP, Front national, Valls plaît à tout le monde

“ Divers ”, le mot pourrait aussi s’appliquer à Manuel Valls. “ Un socialiste qui plaît à la droite ”, c’est ainsi que le définit Jérôme Fourquet de l’Ifop dans “ Le Nouvel Obs ” qui consacre sa couv au ministre de l’Intérieur. “ Dans notre étude d’opinion, explique-t-il, il apparaît comme un homme de gauche (86 % de bonne opinion chez les électeurs PS) qui parvient à séduire une majorité des électeurs de droite (58 % de satisfaction chez les sympathisants UMP) et même une forte proportion des électeurs d’extrême droite (47 % d’adhésion chez les sympathisants du Front national). Ce dépassement de la césure droite-gauche explique le fort niveau de popularité globale dont jouit le ministre de l’Intérieur — 61 % des Français se disent satisfaits de son action — par rapport à tous les autres membres du gouvernement, qui demeurent classiquement populaires à gauche et impopulaires à droite. Valls recueille un soutien de la part du peuple de droite comme Sarkozy parvenait à séduire une partie de l’opinion de gauche, il y a dix ans ”. Pffff… on l’a lu trente fois, ça… zavez pas autre chose ? Minute ! Y’a un truc à noter, là, plus bas…

Le talon d’Achille de Super-Valls

Jérôme Fourquet le remarque en effet : “ (La) popularité (de Manuel Valls) repose sur la même structure sociologique que celle des responsables de droite : il est particulièrement apprécié par les Français les plus âgés (79 % des + de 65 ans approuvent son action) et les cadres supérieurs (64 % le soutiennent, contre 52 % des ouvriers). Bien sûr, la difficulté à terme pourrait provenir de l’éventuel décalage entre la posture protectrice et l’absence de résultats concrets dans la lutte contre la délinquance, en particulier dans les couches populaires qui vivent l’insécurité au quotidien ”. Ah bé, c’est pas rien, ça… “ Mais les catégories socioprofessionnelles supérieures et les retraités qui forment son socle de popularité se montrent indulgents pour l’instant, reprend le statisticien : ils savent que la lutte contre l’insécurité prendra du temps ”. Certes… juste une question : “ les catégories socioprofessionnelles supérieures et les retraités ” sont-ils toute la France ? 

“ Le rôle de Valls est avant tout symbolique ”

“ A bien des égards, nuance Fourquet, le rôle de Valls — ce socialiste qui plaît à la droite — est avant tout symbolique. Son franc-parler sur tous les sujets tabous de la gauche (sécurité, immigration, islam…) tranche avec la langue de bois du PS. Très réactif, le ministre de l’Intérieur sent les sujets clivants. Il s’en empare très vite, comme naguère Nicolas Sarkozy. Et les protestations des belles âmes de la gauche ne font que le conforter. La difficulté pour lui consiste surtout à ne pas brûler les étapes. Valls ne fait pas mystère de ses ambitions. Mais si son ego prend le pas et qu’il franchit la ligne jaune en défiant l’autorité d’Ayrault ou de Hollande, alors il aura un problème avec l’opinion de gauche ”. Elargir — gagner ? — le socle “ populaire ”, ménager “ l’opinion de gauche ”, la partie est serrée, on dirait.

Quand Hollande “ joue l’été “ à la Valls ” ”

Serrée, mais bien avancée. “ Le Nouvel Obs ” le remarque : “ Instruit du précédent de l’été 2012 qui avait vu Valls le laisser sur place en courant les faits divers et les feux de forêt pendant qu’il se languissait au fort de Brégançon, Hollande a justement décidé de jouer l’été “ à la Valls ”. Omniprésent, le président a multiplié les déplacements et les interventions médiatiques pour défendre l’idée que “ quelque chose se passe dans l’économie ” tandis que quelques indicateurs venaient confirmer sa prédiction… L’élève a dépassé le maître. “ Le gagnant de l’été, c’est François Hollande. Sa stratégie économique a été confortée ”, confie Valls, fair-play. Le constat se veut un gage un modestie. Mais il dit bien à quel niveau se place désormais le ministre de l’Intérieur : la partie se joue entre lui et le président. Et elle ne fait sans doute que commencer ”.

Valls : objectif 2022 plutôt que 2017

On n’en doute pas une seconde. Reste que “ l’homme pressé, conclut “ L’Obs ”, a sans doute compris, cet été, que la conquête, si jamais elle doit aboutir, prendra plus de temps qu’il ne l’imaginait. “ J’ai déjà attendu trente ans ”, dit ce tout juste quinqua dont la patience n’est pas la principale vertu. Son rêve d’Elysée paraît encore bien inaccessible. Valls a bien compris que l’obsession de Hollande, depuis le 6 mai 2012, est d’œuvrer à sa réélection en 2017. En 2022, la voie sera libre. A condition de s’y être préparé. Méthodique et organisé, Valls laboure le terrain. Et soigne ses réseaux. Pour les prochaines municipales, il est déjà le ministre le plus demandé par tous les candidats qui veulent bénéficier de son aura et partager sa compréhension des problèmes de sécurité et d’intégration. Des élections pourrait venir la confirmation que la ligne Valls est bien la bonne si, d’aventure, la droite progresse et le Front national prospère… “ Les échéances sont devant nous ”, dit Valls, qui cache mal sa perplexité face au projet de réforme des retraites — trop timide à ses yeux — ou au dessein d’instaurer une “ contribution climat-énergie ”. Mais motus. Valls, le “ réformiste assumé ”, se garde pour l’heure d’entrer sur ce terrain qui n’est pas le sien. Jusqu’à quand ? ” Heu… ça a pas déjà commencé ?

A lire, encore

Trois-quatre-cinq toutes petites choses, parce qu’il est tard, et qu’on ne peut pas, malheureusement, parler de tout… Sorry.

Pour prolonger l’été, l’enquête de “ L’Obs ” sur “ Les mystères de la “ pyramide ” engloutie ” découverte par des chercheurs “ dans les eaux douces de la mer de Galilée ”, en Israël. Ca ouvre tout un champ d’hypothèses et de possibilités, et surtout, ça fait rêver.

Plus décalquant-refroidissant, “ Le Point ”, provocateur, nous invite à passer “ Des vacances chez Hitler ”. En Allemagne, explique l’hebdo, “ des promoteurs redonnent vie à la monumentale station balnéaire de Prora, créée en 1936 ” au bord de la mer Baltique, sur l’île de Rügen… par les nazis, bien sûr. “ Dérangeant ”, résume le mag. C’est le moins qu’on puisse dire.

Après le tollé provoqué par la petite phrase de Manuel Valls sur le regroupement familial, on vous conseille la lecture de l’article que “ Le Nouvel Obs ” consacre aux “ camions racistes ” du gouvernement Cameron. “ “ Au Royaume-Uni illégalement ? Rentrez chez vous ou vous serez arrêtés ”. C’est le message menaçant placardé en grand sur deux camions publicitaires qui ont sillonné fin juillet les rues de six quartiers londoniens ”, le tout dans le cadre d’une campagne tout ce qu’il y a de plus officielle, explique l’hebdo. On n’arrête pas le progrès…

Un peu de douceur ? Histoire de fêter dignement la sortie du nouvel album d’Etienne Daho, “ Les Inrocks ” ont décidé de faire du chanteur leur “ rédacteur en chef ” — et cela fait un numéro très beau et pour une fois, plutôt doux (ce qui ne veut pas dire gnangnan et cucul, loin de là, ah ah). A ne pas rater, pages 60-61 : “ l’arbre généalogique ” de la pop française (“ Pop française : une généalogie ”), tout droit inspiré de la “ Periodic Table of Bowie ” de Paul Robertson. Du beau travail, qui pourrait donner matière à discussion (et c’est tant mieux), dans lequel on se perd, se retrouve et se re-perd avec beaucoup de bonheur.

Histoire de ne pas se laisser entamer l’humeur par ces histoires de “ culture du pessimisme à la française ” et de définitivement démarrer la rentrée du bon pied, jetez un œil, et même deux, au dossier de couverture “ Changer de vie ” de “ Challenges ”. “ Dans tous les cas, le vrai changement n’est pas de fuir ce que l’on est, mais au contraire de s’en rapprocher ”, assure Justine Gassier, qui a renoncé à son confort de cadre supérieur pour reprendre avec son frère un domaine familial dans l’Hérault, nous dit le mag éco. “ Le bonheur, c’est d’abord d’être à sa place, insiste-t-elle ” ”. Ca, c’est un bon conseil, Justine, et qui mérite d’être médité… “ Challenges ” le reconnaît : définir où est sa place et… la trouver n’est pas chose aisée. En même temps, c’est tout le sel de l’histoire, de la vie… et ce qui fait, au final, qu’on est tout bien épanoui. Faites pas la grimace : on peut tous y arriver. Sur ce, bonne semaine, les loulous !

Le sujet vous intéresse ?

À Lire Aussi

La classe politique sur le divan : déni de réalité à gauche et phobies à droiteHollande en train de gagner le pari de la croissance ? La triste réalité des chiffres...La gauche garante de la sécurité en France, soit : mais le rapport entre idéalistes et réalistes a-t-il vraiment évolué depuis 1981 ?François Hollande laissera-t-il vraiment Manuel Valls lui faire ce que Sarkozy avait fait à Chirac ?

Mots-Clés

Thématiques

En raison de débordements, nous avons fait le choix de suspendre les commentaires des articles d'Atlantico.fr.

Mais n'hésitez pas à partager cet article avec vos proches par mail, messagerie, SMS ou sur les réseaux sociaux afin de continuer le débat !