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Guerre civile : il y a du "reel" TikTok dans l'air...
Guerre civile : il y a du "reel" TikTok dans l'air...
©GABRIEL BOUYS / AFP

Grrrr !

Pour qui s’y prépare mentalement et stocke suffisamment de sucre et de munitions, la guerre civile n’est pas nécessairement une expérience traumatisante.

Hugues Serraf

Hugues Serraf

Hugues Serraf est écrivain et journaliste. Son dernier roman : La vie, au fond, Intervalles, 2022

 

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« La guerre civile est la continuation de la politique à la gauloise par les moyens habituels »
Clovis

L’idée se propage que nous serons bientôt en guerre civile et le seul truc marrant que ça m’inspire, c’est qu’elle sera probablement déclenchée par l’une ou l’autre des deux factions les plus hostiles à l’envoi de soldats français en Ukraine. Ça doit être l’expression la plus aboutie du souverainisme : étripons-nous les uns les autres, mais en famille ! 

De tous les types de conflits, le combat fratricide est d’ailleurs le moins impactant en termes de balance commerciale, ce qui est une bonne nouvelle pour la réindustrialisation : uniformes, armes et munitions sont généralement fabriqués sur place, voire micro-localement sourcés et de saison pour les belligérants à conscience écologique ; ça ne coûte strictement rien en devises étrangères ; les instructions sur les manuels d’utilisation sont inclusivement rédigées dans la langue du pays…

Difficile pour autant d’en prévoir l’issue (les instituts de sondages sont muets sur le nombre de sièges, Vauban jouant ici les marges d’erreur), ou même de dire s’il y en aurait une tout court. La guerre civile américaine a duré pratiquement quatre ans, l’espagnole à peu près autant et ça semble assez raisonnable pour en profiter sans saturer, mais les Libanais se sont entretués pendant 15 ans, continuent de le faire sporadiquement, et la Birmanie entrera bientôt dans sa 70e année de massacres auto-infligés.

Comme dit Mélenchon, on doit pouvoir faire mieux.

Mais comme dans le cas d’une coalition gouvernementale, choisir son camp risque d’être délicat : Hollande et Glucksmann nous diront peut-être que, s’il est indispensable d’aller cramer l’Elysée avec des black blocs antisémites et des islamistes pour sauver la démocratie, rien n'empêche de le faire avec une pince à linge sur le nez ; Ciotti nous encouragera sans doute prendre d’assaut la Maison de la radio avec des tondus en chemises brunes tout en restant vigilant sur leurs éventuels dérapages verbaux sur Twitter (dans une guerre civile, on se doit de rester courtois) ; Macron, lui, devrait nous suggérer de nous démerder comme on peut...

Une chose est certaine en tout cas, si ça mitraille dans les rues et que les immeubles s’effondrent, notre grande expérience du marché noir devrait nous éviter la famine même si la confusion risque de durer sur la nature des biens à spolier et la religion des gens à dénoncer (auprès de qui, d’ailleurs ?).

Les incertitudes sont nombreuses on le voit, et il est peut-être temps de se mettre à stocker de l’huile, du sucre, du PQ et de demander à son entreprise ce que sera sa doctrine RH sur le télétravail en cas de conflagration affectant le débit Internet. D’accord, nous avons eu la crise financière, les vagues d’attentats, les émeutes, le covid, Sainte-Soline et la réforme de la retraite pour nous préparer à affronter tout et n’importe quoi (rétrospectivement, c’était sûrement une bonne chose car ce qui ne tue pas rend plus fort), mais une guerre civile est un bien plus « gross malheur » encore dit-on.

Aux armes citoyens et bon courage !

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