États-Unis, Europe, Japon : ce que les marchés prévoient pour 2015<!-- --> | Atlantico.fr
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La croissance mondiale en 2015 devrait être un peu supérieure à celle de 2014.
La croissance mondiale en 2015 devrait être un peu supérieure à celle de 2014.
©Flickr

Revue d'analyse financière

Dans l'œil des marchés : Jean-Jacques Netter, vice-président de l'Institut des Libertés, dresse, chaque mardi, un panorama de ce qu'écrivent les analystes financiers et politiques les plus en vue du marché.

Jean-Jacques Netter

Jean-Jacques Netter

Jean Jacques Netter est vice-président de l’Institut des Libertés, un think tank fondé avec Charles Gave en janvier 2012.

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La croissance mondiale en 2015 devrait être un peu supérieure à celle de 2014. C’est le sentiment que l’on retire en parcourant les prévisions économiques des grandes maisons pour l’année prochaine, notamment celles de Joachim Fels, économiste chez Morgan Stanley, qui anticipe 3,5% en 2015 et celles de Sharon Bell, de Goldman Sachs, pour qui ce serait 3,4%.

La baisse du pétrole enflamme les esprits. La baisse s’analyse comme un transfert de liquidités des produits producteurs aux produits consommateurs de l’ordre de 460Md$ selon le calcul effectué par Charles Gave de GaveKal à New York. Il fait remarquer que lors de la dernière forte baisse du pétrole en 1985, on a assisté à la faillite de 175 banques au Texas et à l’explosion de l’Union Soviétique à la fin de la décennie.

La bataille contre la déflation sera encore le centre d’intérêt principal des banques centrales au cours des prochains mois. Tout cela incite la majorité des stratégistes à penser que la hausse des marchés n’est pas terminée, car les niveaux de valorisation ne sont pas encore selon eux excessifs. C’est ce qu’explique Matthew Hombach de Morgan Stanley. Pour lui, le catalyste de la poursuite de la hausse sera plus la croissance des bénéfices que l’expansion des multiples. Les actions sont toujours attractives comparées aux obligations.

Aux Etats-Unis, l’économie surprend par la vigueur de sa croissance

Wall Street bat régulièrement de nouveaux records : +12% pour le S&P 500 depuis le début de l’année, alors que les bourses européennes ne progressent que de +4% pour l’Eurostoxx. Les créations d’emploi sont au plus haut depuis janvier 2012. L’économie US reste pour le moment le seul moteur de la croissance mondiale. Au moment où la Fed devrait remonter ses taux, à l’été 2015, on pourrait assister à un transfert d’allocation des actions américaines vers les actions non américaines.

Le dollar est au plus haut depuis cinq ans. La hausse devrait se poursuivre. La devise sort d’un marché baissier qui dure depuis 30 ans. Attention, plus le dollar monte, plus les risques de faillite augmentent pour les sociétés qui se sont endettées dans la devise américaine. Beaucoup d’entre elles se trouvent dans les pays émergents.

En Europe,  Mario Draghi continue son numéro d’équilibriste

L’Europe va profiter de la baisse du prix du pétrole et du recul de l’euro, qui a baissé de 11% depuis son précédent plus haut. Cela ne se perçoit pas encore, car pour le moment, l’économie suffoque sous la pression déflationniste. Le dernier indice PMI est encore en baisse pour novembre. L’inflation a encore reculé dans la zone euro en novembre à 0,3% contre 0,4% le mois précédent. La croissance a été de 0,2% au troisième trimestre. La BCE devrait agir vite mais les résistances allemandes sont toujours là. La Bundesbank reste toujours opposée à tout achat de dette publique sur le marché primaire. Les investisseurs passent leur temps à s’interroger sur les intentions de la BCE. Un scénario de poursuite de la dégradation semble le seul à pouvoir forcer la BCE à agir.

Dans le reste de l’Europe la situation est contrastée. La France est en déficit chronique et sous tutelle de Bruxelles. Il n’y a pas d’autre voie que de diminuer le coût des services publics ou de mettre fin notamment à la distribution de prestations sociales sans conditions de ressources. Malheureusement le contre-choc pétrolier pourrait dissuader le gouvernement socialiste d’aller aussi loin qu’il le faudrait dans les réformes. Certains proches de François Hollande pensent que l’équation pétrole + euro pourrait même l’aider à se faire réélire comme cela s’était produit pour François Mitterrand. L’Italie est confrontée à un chômage qui continue de progresser à 13,2% en octobre. L’Espagne est menacée par la déflation. En novembre, les prix ont baissé pour le cinquième mois consécutif. Même l’Europe du Nord est maintenant touchée (La Norvège par la baisse du pétrole et laSuède, dont la vie politique est en train de "s’italianiser").

En Russie, la situation de dégrade beaucoup. Le rouble a perdu 26% de sa valeur face à l’euro en un mois. Les Russes s’empressent de dépenser leur argent car ils ont peur d’une inflation galopante. En revanche, la Turquie profite à plein de la baisse du pétrole.

Le coût pour assurer 10M$ de créances sur l’Etat turc a baissé de 33% à 155 000$ alors qu’il a doublé en Russie à 355 000$...

Parmi les grandes sociétés turques qui pourraient en profiter figurent : Turkiye Garanti Bankasi, Akbank, BIM Birlesik Magazalar, Turkcell Illetisim Hizmetieri, Turkiye Halk Bankasi, Had Omer Sabanci, KIC Holding, Turkiye petrol Rafinerileri, Anadolu Efes Biracilik. Il existe également des fonds spécialisés sur la Turquie comme : HSBC GIF Turkey et East Capital (Lux) Turkish Fund.

Le Japon entre "Abe-Nomics" et "Eutan-Abe"

Le PIB japonais a enregistré une nouvelle chute pour le second trimestre consécutif. Le pays est donc officiellement en récession. Shinzo Abe, Premier ministre, explique que ce n’est qu’un accident de parcours. La consommation des ménages est en berne. Cela n’empêche pas les stratégistes de considérer que le marché japonais est toujours un des plus intéressants car on y trouve de nombreuses sociétés qui figurent dans les numéros un mondiaux de leur secteur. Ceux qui souhaitent s’y intéresser doivent pouvoir se couvrir contre la baisse du yen.

Les batteries sont un des domaines de la technologie où le Japon est en avance.

Parmi les acteurs qu’il faut suivre de près figurent : NGK Insulator (sodium-sulphur Nas), GS Yuasa (Lithium Manganese, Lithium Phosphate), Sony, Panasonic (Nickel Metal NiMH, Lithium Cobalt NCA  fusionné avec Sanyo), AESC (coentreprise Nissan et  NEC), Nissan, NEC (Lithium Manganese LMO), Hitachi (Lithium Manganese LMO). Pour le stockage d’énergie on peut retenir : Panasonic (li-ion batteries, stockage), Sumitomo Chem (batteries, stockage), Toshiba.

Dans le domaine de l’assistance aux conducteurs, il existe également de nombreuses sociétés notamment : Aisin Seiki (systèmes de lutte contre l’endormissement), Alps (dispositif de sécurité biométrique), Denso (n°2 for des senseurs derrière Toyota), Fujitsu (vision virtuelle 3D), Hitachi Maxell (lentilles de cameras), Kyocera (vue arrière, angles morts et vision de nuit), Nippon Ceramics (senseurs à ultrason), Panasonic (a racheté  Ficosa en Espagne = vision arrière), Pioneer (systèmes de navigation), Renesas (conduite assistée), Rohm (radar), Sony (cameras), TDK (prévention des accidents), Zenrin (cartes 3D).

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