Dette et déficits : Nicolas Sarkozy reste le plus crédible pour 2012<!-- --> | Atlantico.fr
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En attendant les mesures détaillées et votées du plan Fillon, il est intéressant de connaître l’avis des Français...
En attendant les mesures détaillées et votées du plan Fillon, il est intéressant de connaître l’avis des Français...
©Reuters

« Politico Scanner »

C’est la question de la dette qui a investi le champ politique cet été ainsi que la rentrée avec le plan de rigueur de François Fillon, mais aussi l’université d’été de l’UMP avec la polémique sur les parcs à thème.

Guillaume Peltier

Guillaume Peltier

Guillaume Peltier est député de Loir-et-Cher et vice-président délégué des Républicains. Il a été professeur d'histoire-géographie, chef d'entreprise et porte-parole de Nicolas Sarkozy.

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Il faut dire que l’exercice n’est pas simple et pourrait figurer dans un concours d’équilibriste. Il s’agit de ne pas parler de rigueur tout en faisant voter un plan de rigueur, d’augmenter les recettes sans augmenter les impôts, de réduire les dépenses sans réduire les budgets. En attendant les mesures détaillées et votées du plan Fillon, il est intéressant de connaître l’avis des Français sur la question de la dette et des déficits.

La dette : un enjeu crucial davantage pour les Français de droite que ceux de gauche

Question de la dette et des déficits qui fait l’objet aujourd’hui d’une véritable prise de conscience dans l’opinion publique. 54% des Français estiment en effet qu’il s’agit « d’un problème très grave qu’il faut traiter sans attendre quitte à prendre des mesures douloureuses et difficiles » quand 38% ne nient pas le caractère préoccupant du dossier mais jugent qu’il n’impose pas de prendre des mesures trop rigoureuses. Seuls 8% relativisent fortement le problème qui ne serait pas si grave et qui durerait maintenant depuis plus de 30 ans (Sondage Ifop pour la Lettre de l’opinion, 17/19 août).

Dans le détail, le clivage politique est – logiquement -  assez marqué. Les sympathisants de droite sont plus nombreux et près de trois sur quatre (74%) à estimer qu’il est urgent de traiter la question, quitte à prendre des mesures douloureuses et difficiles contre tout juste un sur deux à gauche (51%).

Preuve également de la prééminence de cette problématique à droite, une étude Ifop pour France Soir publiée le 30 août dernier révèle que les problèmes qui paraissent les plus importants aux yeux des Français sont le pouvoir d’achat (28%), la dette et les déficits publics (25%) et l’emploi (25%). Mais si l’on s’intéresse au classement selon les proximités partisanes, on observe certes un même trio de tête mais un ordre différent… la question de la dette et des déficits est le problème jugé le plus important aux yeux des sympathisants de droite (34%), devant l’emploi (25%) et le pouvoir d’achat (24%). Pour les sympathisants de gauche, la priorité est d’abord le pouvoir d’achat (28%), l’emploi (23%) puis la dette et les déficits (22%).

La règle d’or : les Français, de droite comme de gauche, sont pour

Opération de communication, coup d’épée dans l’eau ou mesure indispensable, si la règle d’or budgétaire divise le monde politique elle réunit les Français qui y sont majoritairement favorables. Pour CSA, à 60% et pour l’Ifop à 78%.

Dans l’enquête menée par CSA pour RMC/BFM TV et 20 minutes, 21% des sondés l'approuvent "tout à fait" et 39% l'approuvent "plutôt". Tandis qu’ils sont autant, 15% à la désapprouver « plutôt » ou « tout à fait ». Politiquement, c’est à droite que l’on trouve le plus de défenseurs à ce principe d’équilibre des comptes budgétaires, 81% des sympathisants de droite se disent favorables à cette mesure portée par le chef de l’Etat. Mais à gauche, et c’est peut-être ce qui explique que les ténors socialistes aient atténué leur position, les partisans de la règle d’or sont également –tout juste- majoritaires, à 52%.

Sondés par l’Ifop, dans une enquête plus récente en date du 25 août et réalisée pour Paris Match, les Français sont 78% à adhérer à la règle d’or budgétaire, « c’est-à-dire l’obligation pour un gouvernement de présenter chaque année un budget à l’équilibre et sans déficit ». Ils sont plus enthousiastes à droite (82%) qu’à gauche (72%) bien que largement majoritaires dans les deux camps.

La crédibilité : c’est le camp de la désillusion qui l’emporte

Interrogés sur la crédibilité des personnalités politiques à réduire la dette et les déficits, le chef de l’État recueille plus de confiance que son adversaire socialiste.

Nicolas Sarkozy devance Martine Aubry de huit points (28% contre 20%) sur ce dossier mais l’écart est nettement plus serré quand le président de la République (28%) est opposé à Francçois Hollande (26%), ce dernier devançant donc Martine Aubry sur cet enjeu qu’il a investi de longue date.

L’enseignement principal de cette question réside toutefois ailleurs : 52% (duel avec Martine Aubry) ou 46% (dans le duel avec François Hollande) des Français ne font confiance à aucune des personnalités. En choisissant majoritairement « ni l’une ni l’autre » des personnalités, l’opinion affiche sa désillusion sur la capacité des politiques quant à la résorption de la dette française.

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Et l’on retrouve cette idée dans l’enquête Ifop pour Paris Match d’après laquelle les Français sont 86 % à penser que la promesse ne sera pas respectée, qu’ils soient dans l’opposition (89%) ou dans la majorité (81%), et 68% à flairer la manœuvre politique. Les candidats à la présidentielle auront fort à faire pour redorer le blason du volontarisme et de la crédibilité politiques.

Guillaume Peltier pour La Lettre de l'opinion


Jérôme Fourquet pour l'IFOP

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