Des briques d'or en guise de caviar, un fantôme venu d'Ouzbékistan et "Strangers in the night" : toute l'actualité des montres<!-- --> | Atlantico.fr
Atlantico, c'est qui, c'est quoi ?
Newsletter
Décryptages
Pépites
Dossiers
Rendez-vous
Atlantico-Light
Vidéos
Podcasts
Consommation
Big Bang Caviar blanc en acier (Hublot) : un style post-industriel travaillé à la fraiseuse...
Big Bang Caviar blanc en acier (Hublot) : un style post-industriel travaillé à la fraiseuse...
©DR

Atlantic-tac

Et aussi : l'article horloger le plus bête de l'année, le papy d'Heidi qui fait de la résistance et la première montre hybride...

Grégory Pons

Grégory Pons

Journaliste, éditeur français de Business Montres et Joaillerie, « médiafacture d’informations horlogères depuis 2004 » (site d’informations basé à Genève : 0 % publicité-100 % liberté), spécialiste du marketing horloger et de l’analyse des marchés de la montre.

Voir la bio »

PSYCHORLOGERIE : Marianne en flagrant délire sexuel

Depuis près d’un an, Atlantic-tac raconte l’actualité des montres comme d’autres racontent l’actualité de la mode, du high-tech ou de la presse pipole. Ce qu’on ne savait pas, c’est que la passion pour les montres était une « pulsion autoérotique » pour « exprimer sa virilité ». Vous voilà prévenus ! C’est l’hebdomadaire Marianne qui nous l’affirme, en convoquant quelques « experts » qui font de cet article l’objet média le plus imbécile de ce début d’année. « Montres et voitures accroissent la puissance phallique de celui qui les possède », assène le psychanalyste de service – François Perlmutter, un de ceux qui expliquent tout dans Voici et dans Grazia. Mieux : « Ces montres sont des objets bling-bling... En se les appropriant, certains hommes compensent une fragilité sexuelle évidente. Le moteur de la montre fonctionne beaucoup mieux que leur propre sexe » (du même Perlmutter). Pire : non contents d’être de façon évidente sexuellement immatures, les amateurs de montres sont aussi de mauvais coups, puisque les femmes qui sont attirés par eux « sont plus intéressées par leur pouvoir ou leur richesse que par leur sexualité » (toujours de l’ineffable Permutter). Tout ça pour étayer un article sur « Les belles mécaniques, fantasme masculin », dans la rubrique « Savoir-vivre » (tout un programme !). Jusqu’ici, la droite déléguait Jacques Séguéla pour raconter des âneries sur les montres. Pour la gauche, pas de souci, Marianne a pris le relais...


SWISS MADE : Méfiez-vous du Swiss Made !

Les montres suisses ont un côté lasagnes plutôt inquiétant ! On croit que du bœuf, mais c’est parfois du cheval... Désormais, pour être déclaré « suisse », un produit alimentaire (carré de chocolat, tranche de gruyère ou biscuit sec) devra être composé d’au moins 80 % de matières premières suisses. Ce sont les nouvelles directives des autorités sur le Swissness – comme on a rebaptisé là-bas la suissitude. En revanche, pour l’horlogerie, on se contentera de 60 % : les montres suisses marquées Swiss Made seront ainsi moins suisses que les pâtes à tartiner. Plus grave : ces 60 % ne concernent pas les matières premières, mais la valeur globale du produit, dont les frais de recherche et développement. Ainsi, avec des mouvements faits de composants usinés en Asie et logés dans des boîtiers également manufacturés en Asie, tout comme les bracelets, une montre pourra cependant rester Swiss Made pourvu qu’elle ait été « pensée », puis terminée en Suisse. Un peu comme si un millésime de grand cru bordelais était mûrement réfléchi dans le Médoc, récolté en Chine et finalement assemblé, puis étiqueté à Bordeaux : on imagine le tollé ! Le Swiss Made horloger n’est plus une appellation géographique protégée, authentique et vérifiable, mais un simple fétiche marketing et un vague hochet culturel pour distraire les consommateurs émergents. Il est pourtant si simple de défendre les valeurs de l’horlogerie suisse : la vidéo Victorinox ci-dessous est un excellent exemple de communication efficace sur ce thème. Rien n’y manque des multiples marqueurs génétiques de l’identité suisse, pas même Heidi qui parle Schwyzerdütsch (suisse allemand) dans son chalet, mais admirez la façon dont le papy fait de la résistance. C’est pétillant d’esprit et de finesse, mais aussi d’intelligence dans la démonstration patrimoniale : que ne ferait-on pas pour une vraie montre suisse.

JACOB & CO : Les heures du monde en mode fantôme

Les nouveaux citoyens du monde surfent entre les fuseaux horaires : aujourd’hui à Londres, demain à New York et après-demain à Macau, mais il faut entre-temps appeler Sydney et préparer le week-end à Paris. C’est pour cette jet society très lancée que Jacob & Co – la griffe de joaillerie créée par Jacob Arabov, immigré ouzbèque devenu la coqueluche des pipoles nord-américains – a imaginé une montre Ghost, dont on peut programmer l’affichage des villes et la couleur des éclairages (sept possibilités), sachant que son GPS intégré la mettra immédiatement à l’heure locale et aux heures correspondantes, avec les changements de date de rigeur. Le tout connectable et rechargeable par clé USB au dos du boîtier. Les diamants sont en option [il s’agit d’un sertissage interchangeable], de même que la teinte de l’or, du titane ou de la fibre de carbone dont est fait le boîtier. Dès qu’on aura aperçu cette Ghost au poignet des célébrités qui copinent avec Jacob & Co, la mode des nouvelles montres électroniques va déferler...


ULYSSE NARDIN : Stranger in the light

Et si votre montre se mettait à égrener des ritournelles sentimentales, sur le rythme et avec la tonalité des boîtes à musique de notre enfance ? Ne rêvez pas, c’est fait : la manufacture Ulysse Nardin nous propose sa Stranger, qui va jouer toutes les heures, pendant quinze secondes, la mélodie de Strangers in the night du bon vieux Frankie. On peut désactiver la nuit, mais on peut aussi déclencher la musique à la demande. Le principe du plateau musical tournant dont les ergots font résonner les lames en harmonie est assez astucieux : la montre peut rester assez mince tout en affichant une identité marquée, avec beaucoup d’avancées technologiques dans le mouvement logé sous le cadran. Si ce n’est pas exactement la première montre-bracelet musicale de l’histoire, c’est sans doute la plus haut de gamme et la plus fidèle aux boîtes à musique horlogères que la Suisse du XIXe siècle exportait dans le monde entier – et notamment en Chine...

HUBLOT : Des briques d’or en guise de caviar

Le nom de la montre laisse perplexe : Big Bang Caviar. Surtout en or rouge 5 N, c’est-à-dire très rouge. Explication : la première version de cette montre très architecturée, dont les « briques » d’or soulignent la structure et en multiplient la force, était réalisée dans une céramique noire qui lui donnait effectivement l’aspect d’un blog de caviar. Hublot nous a servi la même recette en diamants (compter un million de dollars), avant d’y revenir en or rose, mais aussi en acier. Cette montre, dont le boîtier fait 41 mm de diamètre, est théoriquement féminine, mais, en or comme en acier, elle peut également faire le bonheur des esthètes mâles, qui laisseront aux dames les lunettes serties de diamants. Il ya quelque chose de puissant dans ce design géométrique d’or fraisé avec une étonnante rigueur post-industrielle...


BRM : Une montre hybride dans la compétition

Soit une montre dont le remontage est automatique : à chaque mouvement du poignet, un rotor emmagasine de l’énergie pour recharger un mini-alternateur. Ce dernier alimente un mouvement à quartz qui garantit la précision de la montre. Six mois de fonctionnement en pleine charge. C’est une vraie montre hybride, avec une technologie mécanique pour lancer les opérations, et une technologie électronique pour gérer les fonctions horlogères de la montre. Hybride comme les nouveaux moteurs que préparent les constructeurs automobiles : ce qui tombe bien pour BRM (Bernard Richards Manufacture), la plus française des marques de haute horlogerie, mais aussi la plus engagée dans l’univers de la compétition automobile (boîtier de 44 mm, style très industriel et identité forte au poignet : environ 2 450 euros)...

Le Quotidien des montres : toute l’actualité des marques, des montres et de ceux qui les font, c’est tous les jours dans Business Montres & Joaillerie, médiafacture d’informations horlogères depuis 2004...

En raison de débordements, nous avons fait le choix de suspendre les commentaires des articles d'Atlantico.fr.

Mais n'hésitez pas à partager cet article avec vos proches par mail, messagerie, SMS ou sur les réseaux sociaux afin de continuer le débat !