1972-2014 : comment les Français ont évolué sur l'IVG<!-- --> | Atlantico.fr
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Simone Veil, à l'origine de la loi Veil.
Simone Veil, à l'origine de la loi Veil.
©Reuters

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En 40 ans, le regard porté par les Français sur l'IVG a considérablement évolué. De moins de 50 % d'opinions favorables avant le vote de la loi Veil (1975), on est passé en 2014 à 75 %.

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L'Ifop est un institut de sondages d'opinion et d'études marketing.

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Il y a près de 40 ans, la France adoptait, après un long débat de société, la loi Veil autorisant l’IVG. La récente adoption en Espagne d’un projet de loi limitant fortement l’avortement et le vote en France d’un article de loi supprimant la notion de « situation de détresse » pour l’accès à l’IVG a redonné une certaine actualité à ce débat.

Nous revenons, dans ce nouveau numéro de la série Ifop Collectors, sur la façon dont l’opinion publique française a réagi et se positionna il y a près de 40 ans sur ce sujet et cette réforme qui allait modifier notre société en profondeur.

Rappel de l'évolution de l'opinion publique sur la question de l'IVG entre 1974 et 2014 (sondage ifop pour Sud-Ouest Dimanche, 10 février 2014)

L’opinion des Français sur les conditions d’avortement a changé de manière très significative. Alors qu’en septembre 1974, à quelques mois du vote de la loi, un peu moins de la moitié des Français (48 %) était favorable à ce que l’on autorise l’IVG sur demande de la femme quand celle-ci estimait ne pas être en mesure d’élever un enfant (à cause de ses « conditions matérielles ou morales d’existence »), cette position est aujourd’hui partagée par trois quarts des Français (75 %).

Si l’attitude de la société française s’est donc fortement libéralisée concernant l’IVG, il n’en demeure pas moins qu’un quart des personnes interrogées en 2014 considèrent qu’il faut poser des limites au droit à l’avortement. Pour 19 % des Français, cela passe par n’autoriser l’interruption de grossesse que dans certains cas limités et précis (contre 25 % en 1974), alors que 6 % déclarent que l’IVG ne doit être autorisée que lorsque la vie de la femme est en danger. On notera que c’est sur cette position la plus radicale, le recul a été le plus important : -18 points, 24 % des Français adhérant à cette position en 1974.

Autre fait marquant et allant à rebours de certaines idées reçues, on observe que dans la France d’aujourd’hui, il n’existe pas de réel clivage de sexe ou d’âge sur les conditions d’interruption volontaire de grossesse. En effet, hommes et femmes se prononcent tout autant pour une autorisation extensive de l’IVG à respectivement : 74 et 77 %. L’enquête réalisée par l’Ifop en 1974 avait d’ailleurs elle aussi montré que les hommes et les femmes portaient le même jugement sur la question. En revanche, à l’époque, les positions divergeaient très sensiblement selon l’âge. Ce n’est plus le cas aujourd’hui. Le clivage générationnel qui existait en 1974 s’est effacé avec le renouvellement des générations et les mutations de la société. Désormais, la proportion de personnes favorables à une autorisation sans restriction de l’IVG atteint le même niveau (77 %) parmi les moins de 35 ans et les 65 ans et plus, qui avaient 25 ans ou plus au moment du vote de la loi.

Si l’opinion française est massivement acquise à un recours à l’IVG sans condition, une minorité non négligeable, représentant un quart de la population totale mais aussi un quart des femmes et des jeunes, souhaiterait que cette pratique soit plus encadrée. L’absence de différences entre les résultats observés, d’une part, parmi les hommes et les femmes et, d’autre part, selon les différentes tranches d’âge, indique que d’autres clivages sont à l’œuvre sur cette question. L’opposition à un accès sans condition à l’IVG se structure d’abord sur une appartenance religieuse et, en second lieu, selon la sympathie partisane. Ainsi, 47 % des catholiques pratiquants sont partisans de l’instauration de conditions d’accès contre 25 % dans l’ensemble de la population, 24 % parmi les non-pratiquants et 15 % chez les sans religion. Si les catholiques pratiquants se révèlent être le groupe social le moins libéral sur l’IVG, une courte majorité d’entre eux (53 %) est néanmoins favorable à une liberté totale d’avortement alors que ce n’était le cas que de 37 % des catholiques pratiquants interrogés en 1974. De la même façon, les plus restrictifs à l’égard du droit à l’avortement ne représentent aujourd’hui que 13 % des catholiques pratiquants, soit 17 points de moins qu’à la veille du vote de la loi Veil.

Au regard de la proximité politique, on remarque que quelle que soit l’époque, les sympathisants de gauche se révèlent plus favorables à un droit extensif à l’avortement que les électeurs de droite, même si l’écart s’est réduit à la faveur d’un mouvement de rattrapage opéré dans l’électorat de droite. Les sympathisants de la majorité giscardienne en 1974 n’étaient favorables qu’à 33 % à cette mesure qui était en revanche déjà soutenue par une nette majorité à gauche : 61 % parmi les électeurs socialistes et 72 % dans l’électorat communiste. Quarante ans plus tard, le rapport de force s’est totalement inversé à droite puisque ce sont désormais 67 % des proches de l’UMP qui adhèrent à une vision extensive du droit à l’IVG (+ 44 points par rapport à 1974). Les électeurs de gauche sont toujours davantage en pointe, avec pas moins de 86 % dans l’électorat socialiste et 87 % dans celui du Front de Gauche, soit des progressions plus limitées (mais la gauche était déjà largement convaincue), respectivement +25 et +15 points. On notera, pour finir, qu’à l’instar de Marine Le Pen, une nette majorité des sympathisants du FN (64 %) est favorable à cette conception ouverte, quand une minorité, 36 %, est en phase avec Jean-Marie Le Pen, qui conformément à la position historique de son parti sur le sujet, a déclaré soutenir la récente décision espagnole de restreindre le droit à l’avortement.

Ifop Collectors N°26, février 2014

1. Avortement et contraception en 1972.

Les données présentées dans ce paragraphe proviennent d’une enquête réalisée par l'Institut Français d'Opinion Publique conduite à la demande du journal France-Soir, auprès d'un échantillon national représentatif de la population française âgée de 15 ans et plus, comportant 2.039 personnes. Les entretiens ont eu lieu du 28 novembre au 4 décembre 1972.

Les problèmes relatifs à la contraception et à l’avortement ont fait l'objet de nombreux et vifs débats en France depuis une dizaine d'années, accusant des prises de position fréquentes et souvent contraires de la part d’instances privées et publiques, particulièrement concernées. Ces problèmes ont fait l'objet de nombreuses études conduites par l'Institut National d'Etudes Démographiques, I.N.E.D. En ce qui concerne les attitudes du public, le lecteur peut se reporter aux deux derniers articles parus dans la revue Population à ce sujet : « Une enquête auprès du public sur la structure familiale et la prévention des naissances », 1967 et « La conjoncture démographique : régulation des naissances, famille et natalité ; une enquête auprès du public », 1968 par A. Girard et E. Zucker.

On sait aussi, en particulier, qu'un changement d'opinion à l'égard de la contraception s'est manifesté entre les années 1960 et les années 1966-1968. Alors qu'au départ l'opinion était partagée en deux tendances égales, les uns pour, les autres contre la libéralisation de la loi de 1920, interdisant toute publicité en la matière, quelques années plus tard, l'ensemble du public est acquis à cette libéralisation. Par contraception, ou toute autre expression analogue, régulation, prévention des naissances, « birth control », les Français entendent d'ailleurs, exclusivement les méthodes récemment découvertes, avec adjuvants mécaniques ou chimiques, le stérilet ou la pilule. Car, pour le reste, Ils pratiquent la contraception depuis deux siècles si efficacement que dès 1830 les générations ne se remplaçaient pas nombre pour nombre.

Concernant l'avortement, l'opinion en arriva vers les années 1966-1968 à un partage des voix, pour ou contre une libéralisation de la loi de 1920 qui le réprime sévèrement. En décembre 1969, d'après une question posée par l’I.F.O.P., 18% et 25% se déclaraient favorables et plutôt favorables à ce que la loi autorise une femme enceinte de moins de trois mois à faire mettre fin à sa grossesse par un médecin, contre 22% et 25% plutôt et très opposés (Revue Sondages, 1970).

Quoi qu'il en soit, la pratique judiciaire des dernières années fait éclater une opposition, entre le texte de la loi et l'évolution des mœurs. Le problème posé et qui n'est pas encore résolu, est de mettre au point une législation susceptible d'accorder les principes, divergents les uns des autres, et l'état des mentalités. Le Parlement s'en préoccupe. Mesurons les réactions du public.

La législation

La législation actuelle sur l'avortement paraît dépassée aux deux tiers environ (65%). Dans ce domaine, l'évolution devrait intervenir dans le sens d'une sévérité moins grande (58% sont de cet avis).

La législation sur la contraception, pourtant profondément réformée dans son principe au moins, par la loi Neuwirth, apparaît, elle aussi, présenter un décalage par rapport à l'évolution des mœurs (62% pensent qu'elle est « en retard »). Dans ces deux domaines, une majorité absolue d'environ six sur dix réclame moins de sévérité.

Par comparaison, la situation concernant la peine de mort est jugée davantage satisfaisante (47%) et les sanctions applicables aux chauffeurs responsables d'accidents mortels, insuffisamment sévères (74%).

En fait, la proposition qui réunit le plus de suffrages (60%) est celle qui conduirait à modifier la loi pour étendre les indications de l'avortement légal dans les éventualités suivantes : cas sociaux, victimes d'un viol et risques d'anomalies pour l'enfant à naître.

Cette position, comme celle des partisans de la liberté totale (26%) ou du maintien du statu quo (10%) sont éclairées par les motivations de l'attitude envers l'avortement :

a) Les partisans d'un élargissement de la loi actuelle se fondent plus souvent sur l'importance qu'il y a à préserver la santé de la femme mais également sur l'aspect moral du problème.

b) Les partisans de la liberté totale invoquent le droit d'avoir ou pas des enfants selon sa volonté, ainsi que les problèmes d'argent que peuvent poser des grossesses non prévues.

c) Ceux qui s'opposent à une modification de la loi actuelle basent leur opinion sur des principes religieux ou moraux.

Les prises de position sont les mêmes chez les hommes et chez les femmes, et quel que soit le nombre d'enfants des personnes interrogées. Mais l'âge fait sentir son effet : plus on est jeune, et plus on se montre favorable à la liberté de l'avortement.

D'autre part, le libéralisme en la matière s'accroît avec le niveau d'instruction, et il est plus fréquent dans les grandes villes, surtout dans l'agglomération parisienne. Enfin, les préférences idéologiques jouent un rôle très net, l'électorat de gauche est pour l'extension de la loi actuelle, et comporte de fortes proportions de partisans de la liberté totale de provoquer l'avortement (38% parmi les électeurs communistes et 32 % parmi les électeurs socialistes).

Sur le plan des principes, ou même de la philosophie, le public est très partagé : un tiers fait commencer l'être humain dès la conception, un tiers entre la conception et la naissance, le plus souvent autour de trois mois, un cinquième à la naissance seulement. Quoi qu'il en soit, s'il faut autoriser l’avortement, celui-ci ne saurait intervenir après trois mois de grossesse.

Avortement et contraception ne sont pas des problèmes distincts. Un des arguments des partisans de la liberté de l'avortement consiste à avancer que la généralisation de la contraception provoquerait une réduction considérable des avortements. Le public à cet égard, fait état d'opinions assez contradictoires à ce sujet. En effet :

- 75 % pensent qu'il est impossible que la contraception soit pratiquée par tout le monde et qu'en conséquence il y aura toujours des avortements. - Mais 68% estiment que si la contraception était très répandue le problème de l'avortement ne se poserait plus.

La majorité (69%), certes, pense aussi que l'information sur la contraception n'est pas assez répandue, et 57% estiment que la contraception n'est pas assez développée.

Cet état de chose est lié aux préjugés (30%) et au manque d'information (60%) mais aussi disent 40% des interviewés, aux risques que présenteraient pour la santé, les produits ou moyens contraceptifs.

En outre, 70% estiment qu'il faut maintenir l'autorisation des parents pour la délivrance des moyens contraceptifs aux mineurs.

D'autre part, dans l'ensemble du public prédomine l'idée que l'avis médical doit avoir un grand poids dans la décision d'un avortement pour raisons sociales, eugéniques ou morales et que l'on ne doit pas faire de différence entre femmes mariées ou non, mineures ou non.

Mais une autre restriction importante intervient. La majorité (50%) souhaite que la liberté de conscience des médecins soit préservée : un médecin choisi par une intéressée pour un avortement doit pouvoir refuser d'intervenir lui-même. Même parmi ceux qui sont pour la liberté de l'avortement, un tiers l'admet (35% dans ce groupe).

Enfin, une personne sur deux estime que les frais encourus par la pratique de la contraception, et même pour l'avortement, devraient être remboursés par la Sécurité sociale.

Sur tous ces points, on ne note pas de divergences entre opinions masculines et opinions féminines. Les plus jeunes, tout en restant partagés, sont plus enclins à aller dans le sens d'une libéralisation ou d'une liberté totale. Niveau d'instruction élevé, résidence dans l'agglomération parisienne, mais aussi préférences politiques pour la gauche et surtout le Parti communiste, agissent dans le même sens.

  1. 2.   Le débat sur la législation sur l’interruption de grossesse en 1974.

A la demande de la Délégation générale à l'information et du Ministère de la Santé, l’I.F.O.P. a procédé à une enquête auprès du public sur l'interruption de grossesse ou l'avortement, en septembre 1974[1] . Les résultats ont été rendus publics par leur diffusion sommaire dans un journal quotidien, le Figaro, numéro du 12 novembre 1974, c'est-à-dire avant le vote de la loi nouvelle par le Parlement. Le lecteur en trouvera l'exposé détaillé dans les pages suivantes.

Il ressort tout d’abord de cette enquête que le public est très sensibilisé à ce problème puisque neuf à dix personnes sur dix en moyenne se prononcent sur toutes les questions posées. Ce problème a été si largement débattu qu'une fraction non négligeable du public, 29%, croit que les dispositions légales ont été changées récemment et que seuls 45% déclarent à juste titre qu’il n'en est rien.

L'incertitude est grande sur le caractère de la législation française par rapport à celle d'autres pays, mais on a tendance à la juger moins libérale qu'en Grande-Bretagne ou en Allemagne de l'Ouest, voire en U.R.S.S., et plus libérale qu'en Espagne ou en Italie.

L'unanimité ne se fait pas pour autoriser l'avortement sur simple demande de la femme, mais tel est l'avis de la tendance dominante, 48%. Les autres souhaiteraient que l'autorisation ne soit accordée que dans des cas précis et en particulier lorsque la poursuite de la grossesse mettrait la vie de la femme en danger.

La liste des cas précis où l'avortement pourrait être autorisé dénote un assez large libéralisme : danger pour la santé physique ou mentale de la femme, risque d'anormalité de l'enfant, incapacité physique ou mentale d'un des parents à élever l'enfant, et aussi grand nombre d'enfants ou ressources limitées du ménage, ou manque de ressources d'une femme seule. Il y a encore une nette majorité s'il s'agit d'une femme qui n'a pas atteint 18 ans.

Ce libéralisme a des limites et l'opinion est partagée s'il s'agit du simple fait que la femme est célibataire, ou que le bonheur du couple risque d'être compromis par la naissance d'un nouvel enfant.

On s'accorde à penser que l'avortement pourrait être autorisé jusqu'à trois mois de grossesse, terme au-delà duquel la majorité, 56% contre 35%, estiment que c'est commettre un crime.

Les deux tiers estiment qu'il faut prévoir des législations nouvelles plus libérales, mais ne souhaitent pas que le problème de l'avortement soit définitivement soustrait à la compétente du législateur. Ils préfèrent, au moins pour une période de cinq ans, que soient abandonnées toutes mesures répressives, pourvu que l’avortement soit pratiqué par un médecin.

Une simple demande de la femme à son médecin devrait suffire aux yeux de 36% mais les autres estiment qu’il faudrait ou l’accord de deux médecins, 19%, ou l’examen d’un dossier soumis à une commission de deux membres, 23% ou encore après un entretien de la femme avec une personne qualifiée appartenant à un organisme social, 8%.

De toute manière, l’accord du conjoint devrait être acquis pour une femme mariée, avec des scores de 73% contre 14% et le consentement du père ou de la mère serait nécessaire pour une célibataire de moins de 18 ans, dans des proportions de 59% contre 25%.

Si l'avortement doit être autorisé, il convient que les frais encourus soient remboursés par la Sécurité sociale, dans les mêmes proportions que la maladie, 63%  ou moins que la maladie 13%.

Quelles pourraient être les conséquences de la législation de l’avortement sur le nombre  d’avortements d’une part et sur le nombre des naissances d’autre part ? Selon les personnes interrogées, le nombre des avortements resterait à peu près stable ou diminuerait seulement un peu, 37% et 20% respectivement.

Quant à la natalité, elle aurait un effet en baisse, importante 14% ou légère 44%, 36% considérant qu’elle ne changerait pas.

Enfin, les efforts accomplis en matière d’information sur la contraception apparaissent encore insuffisants, moins souvent il est vrai qu’on ne l’estimait deux ans plus tôt. On se montre d’ailleurs dans l’ensemble très favorable au développement de l’information dans ce domaine.

L’analyse détaillée des résultats, telle qu’elle figure dans les tableaux qui suivent, suivant les divers groupes démographiques ou socio-culturels de la population, révèle un accord total sur ces questions entre hommes et femmes. L’accord sur une législation de l’avortement est d’autant plus prononcé qu’on atteint des générations plus jeunes. Mais les variables les plus discriminantes, associées d’ailleurs entre elles, sont l’appartenance ou la pratique religieuses et les préférences politiques ou idéologiques. Catholiques pratiquants et partisans de la majorité présidentielle manifestent une réserve beaucoup plus marquée.

  1. 3.         L’avortement en 1976 : enquête auprès des couples de 18 à 40 ans.

Sans qu’il soit possible d’en déduire quelque conclusion que ce soit concernant les effets de la législation de l’avortement sur la natalité, on note d’après les déclarations des femmes mariées de moins de 40 ans, qu’un cinquième d’entre elles environ ne garderaient pas un bébé qu’elles n’auraient pas désiré. Un cinquième également hésiterait à le garder. Le nombre d’enfants déjà nés ne modifie guère les attitudes à ce sujet, au contraire de l’âge et du milieu social. L’avortement serait décidé d’autant plus souvent que les femmes sont moins jeunes et qu’elles appartiennent à des milieux plus favorisés.

Raisons de l’arrêt à deux enfants et mesures de soutien de la natalité

Aux yeux des femmes mariées de moins de 40 ans, les raisons qui empêcheraient les familles de deux enfants d’en souhaiter un troisième sont avant tout de nature matérielle et financière : baisse de niveau de vie, impossibilité pour la mère de travailler, problème du logement. Mais on invoque également l’avenir des enfants, meilleur quand ils sont moins nombreux, ou encore la santé de la mère. D’autres raisons peuvent intervenir, mais semblent avoir moins de poids. Les hommes placent en premier lieu la préoccupation de l’avenir des enfants.

Quant aux mesures les plus efficaces pour décider les couples à avoir plus d’enfants, on pense à des avantages en espèces et à des mesures matérielles, mais aussi à tout ce qui peut faciliter pour les mères l’exercice d’une activité professionnelle : travail à mi-temps et garanties de réemploi pour celles qui se seraient arrêtées momentanément de travailler.

Ces dernières mesures paraissent également importantes aux femmes interrogées dans l’enquête de l’I.N.E.D.



[1]L'enquête a porté sur un échantillon de 824 personnes âgées de 18 ans et plus, interrogées entre le 19 et le 23 septembre 1974.

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