Sur le banc des accusés
WikiLeaks : coupable "d'espionnage", le soldat Manning risque plus de 100 ans de prison
La taupe qui a transmis plusieurs milliers de documents secrets américains au site WikiLeaks a, en revanche, été reconnue non coupable de "collusion avec l'ennemi".
Coupable "d’espionnage", mais pas de "collusion avec l'ennemi". C’est le verdict rendu mardi par un tribunal martial américain contre Bradley Manning, le soldat qui a transmis quelque 700 000 documents confidentiels à WikiLeaks. Le jeune militaire, âgé de 25 ans, risque jusqu'à 136 ans de prison après avoir été reconnu coupable de 20 des 22 charges dont il était accusé, en particulier sept condamnations pour violations de la loi sur l’espionnage de 1917, précise l'AFP. Il avait plaidé coupable de dix de ces charges.
Manning risquait la prison à vie sans remise de peine possible s'il avait été reconnu coupable d'avoir aidé l'ennemi, en l'occurrence Al-Qaïda, en transmettant ces documents au site de Julian Assange. Le Monde rappelle qu'il a transmis "environ 250 000 câbles diplomatiques américains, des dizaines de milliers de rapports militaires sur les guerres en Irak et en Afghanistan, ainsi que des documents relatifs aux détenus de la prison américaine de Guantanamo à Cuba".
Sur Twitter, WikiLeaks a estimé que ce verdict illustre un "dangereux extrémisme, en matière de sécurité nationale, de l'administration Obama" et parle de "nouveau précédent très grave en matière de divulgation d'informations à la presse".
Manning faces 136 years on the charges he has been convicted of today. Dangerous national security extremism from the Obama administration.
— WikiLeaks (@wikileaks) July 30, 2013
L'avocat de Manning avait demandé l'acquittement, soutenant que le jeune homme, un être fragilisé par ses troubles d'identité sexuelle, n'était pas un traître, mais quelqu'un de "jeune, naïf et bien intentionné", qui a été choqué par ce qu'il a vu en Irak. L'accusation l'avait au contraire dépeint comme un être égoïste et téméraire, qui savait bien qu'en transmettant des documents à WikiLeaks, ils seraient consultés par les ennemis des Etats-Unis.
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