Un rapport d’experts dénonce de probables crimes contre l’humanité commis au Venezuela<!-- --> | Atlantico.fr
Atlantico, c'est qui, c'est quoi ?
Newsletter
Décryptages
Pépites
Dossiers
Rendez-vous
Atlantico-Light
Vidéos
Podcasts
International
Un rapport d’experts dénonce de probables crimes contre l’humanité commis au Venezuela
©Federico PARRA / AFP

Maduro au banc des accusés

Des experts mandatés par l'Organisation des Etats américains ont dévoilé dans un rapport qu'ils disposaient d'éléments de preuves sur de possibles crimes contre l'humanité commis au Venezuela.

Des officiers vénézuéliens du gouvernement du président Nicolas Maduro ont commis des crimes contre l’humanité selon un panel d’experts. Ils exigent que leurs découvertes, publiées dans un rapport accablant, soient intégrées dans le cadre d’une future poursuite devant la Cour Pénale Internationale. 

Luis Almagro, secrétaire général de l’Organisation des Etats américains a indiqué qu’il allait transmettre le rapport de 400 pages et une montagne de preuves accablantes à la Cour pénale internationale. Le panel international, désigné par le secrétaire général de l’Organisation des Etats américains, réunissait l’Argentin Santiago Canton, le Canadien Irwin Cotler et le Costaricain Manuel Ventura. 
Selon Luis Almagro, de très nombreux fonctionnaires gouvernementaux au Venezuela ont clairement utilisé l’État comme un instrument pour terroriser la population. 
« Il existe des motifs raisonnables de croire que des crimes contre l'humanité ont été commis au Venezuela depuis au moins le 12 février 2014 ».
Les autorités au Venezuela ont dénoncé ce rapport évoquant « une grotesque farce médiatique ». Le rapport expose les cas glaçants de 131 meurtres présumés, commis par des forces de sécurité ou des groupes armés pro-gouvernementaux, baptisés les « collectivos ». Ces atrocités se sont déroulées pendant les émeutes et les manifestations de 2014 à 2017. 
Le rapport évoque le cas de 8 292 exécutions hors de tout cadre judiciaire légal depuis 2015. Plus de 12 000 personnes ont été emprisonnées de manière totalement arbitraire depuis les élections présidentielles de 2013, dont  1 300 prisonniers politiques. 
« La généralisation et le ciblage systématique d’opposants au régime ou d’ « ennemis de l’Etat » présumés constitue un crime contre l’humanité. Ces actes, pour lesquels il n’y a aucune base légale, n’ont pas été menés de manière spontanée ou de manière isolée. Ils reflètent au contraire une politique mise en place par le Gouvernement du Venezuela, à travers des actions diligentées depuis le plus haut sommet de l’Etat ». 
Leurs conclusions sont tirées de cinq auditions menées dans les locaux de l’Organisation des Etats américains à la fin de l’année 2017. Près de 26 témoins ont été interrogés. Des documents ont été récoltés grâce aux victimes, des proches des disparus et près de 40 organisations internationales et non-gouvernementales.  
Le président Nicolas Maduro vient de remporter les nouvelles élections. Il entame un second mandat de six ans. 
La procureure générale de la Cour pénale internationale, Fatou Bensouda, a annoncé le lancement d’une enquête préliminaire pour des crimes présumés commis par les forces de sécurité et la police vénézuélienne.  
Le secrétaire général devrait donc inviter les Etats signataires du Traité de Rome à « appeler à l'ouverture d'une enquête sur les crimes contre l'humanité présentés dans ce rapport ». Luis Almagro avait convoqué en septembre ce panel d'experts pour déterminer si le Venezuela pouvait être passible d'accusations de crimes contre l'humanité devant la Cour Pénale Internationale. 
Lu sur le Figaro

En raison de débordements, nous avons fait le choix de suspendre les commentaires des articles d'Atlantico.fr.

Mais n'hésitez pas à partager cet article avec vos proches par mail, messagerie, SMS ou sur les réseaux sociaux afin de continuer le débat !