UE : le budget européen toujours sujet de désaccord<!-- --> | Atlantico.fr
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Merkel, Hollande et Cameron ne sont pas d'accord
Merkel, Hollande et Cameron ne sont pas d'accord
©Reuters

Non, c'est non

Selon des sources européennes, Herman Van Rompuy estimait initialement qu'une nuit de négociation suffirait.

Pour l'Allemagne

La chancelière allemande Angela Merkel a douté ce jeudi après-midi de parvenir à un accord lors du sommet consacré au budget européen, estimant que les positions des Etats membres sont encore "assez éloignées". "Nous ne pouvons dire actuellement s'il y aura un accord. Les positions des uns et des autres sont encore assez éloignées", a déclaré Mme Merkel à son arrivée à Bruxelles.

Pour le Royaume-Uni

Le premier ministre britannique David Cameron a prévenu ce jeudi après-midi qu'il n'y aurait "pas d'accord" sur le budget européen sans coupes supplémentaires. "En novembre, les chiffres présentés étaient vraiment trop élevés. Ils doivent redescendre. Et si ce n'est pas le cas, il n'y aura pas d'accord", a déclaré David Cameron à son arrivée au sommet européen de Bruxelles.

Pour la France

François Hollande a prévenu jeudi en arrivant au sommet européen de Bruxelles que si le compromis pour le budget 2014-2020 de l'UE devait conduire à "oublier l'agriculture et ignorer la croissance", il ne serait "pas d'accord". "Moi, je viens pour chercher un accord. Faut-il encore qu'il soit possible. S'il y en a qui ne sont pas raisonnables, je ferai en sorte de les raisonner, mais jusqu'à un certain point", a-t-il averti.

Des positions antagonistes

Si la France et le Royaume-Uni affichent des positions antagonistes entre budget de croissance pour l'un et coupes supplémentaires pour l'autre, des diplomates estiment que les négociateurs se montreront en réalité plus pragmatiques. "Un accord est probable mais ce sera très difficile", explique une source européenne qui estime que le président du Conseil européen, Herman Van Rompuy, et la chancelière allemande Angela Merkel sont prêts à faire des concessions au Premier ministre britannique David Cameron pour boucler un accord.

Selon une source proche de François Hollande, la France serait cependant aussi prête à accepter quelques milliards de réduction en plus si c'est le prix à payer pour un compromis. Plusieurs fois revue à la baisse, l'enveloppe globale pour la période 2014-2020 s'élèverait maintenant à un peu moins de 960 milliards d'euros de crédits d'engagement, sans le Fonds européen de développement et les instruments hors budget.

Ce montant est a priori trop bas pour Paris et encore trop élevé pour les Britanniques, qui pourraient être tentés de pousser leur avantage si le rapport de force tourne en leur faveur. L'Allemagne, dont la France et le Royaume-Uni revendiquent le soutien, paraît en position d'arbitre et a un intérêt objectif à trouver un compromis.

Sans accord sur le cadre financier 2014-2020, c'est en effet le budget annuel actuel qui serait reconduit et, hormis le Royaume-Uni, qui garderait le "rabais" sur sa contribution arraché en 1984 par Margaret Thatcher, les pays bénéficiant de telles réductions, comme l'Allemagne, perdraient leur "chèque". Le Parlement européen pourrait cependant jouer les trublions en cas d'accord et a d'ores et déjà prévenu qu'il mettrait son veto à des coupes trop draconiennes, ce qui ouvrirait une crise, les gouvernements étant alors obligés de tout reprendre à zéro.

Les députés européens, qui ont dans le passé souvent brandi cette menace sans jamais la mettre à exécution, évoquent cette fois la possibilité d'un vote à bulletins secrets afin de s'affranchir de la pression de leurs gouvernements respectifs ou de leurs groupes politiques.

Selon des sources européennes, Herman Van Rompuy estimait initialement qu'une nuit de négociation suffirait. Mais des diplomates estiment maintenant que les discussions pourraient se prolonger pendant le week-end.


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