Rigueur : quand le budget de la Défense va être réduit à peau de chagrin<!-- --> | Atlantico.fr
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Le budget de la Défense devrait être réduit à la baisse pour les prochaines années
Le budget de la Défense devrait être réduit à la baisse pour les prochaines années
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La Défense française doit s'attendre à de nouvelles coupes budgétaires, soulevant la crainte, pour une armée qui s'illustre au Mali, de ne plus pouvoir accomplir certaines de ses missions.

Une "apocalypse", un "tsunami" budgétaire... Le monde militaire s'affole. Le budget de la Défense et les effectifs de l'armée devraient être revu à la baisse pour les prochaines années et ce dans des proportions drastiques. En effet les conclusions du nouveau Livre blanc prévoient des réductions de masse qui pourraient réduire l'influence de la France sur la scène internationale. Dès lors, les milieux militaires et industriels s'inquiètent et s'interrogent sur de telles mesures.

"La patrie est en danger !" : Jean-Louis Carrère, le président socialiste de la commission de la défense du Sénat, a sonné la mobilisation pour défendre le budget des armées. Pour la première fois, l'élu PS a évoqué publiquement mercredi les hypothèses budgétaires envisagées avant la publication du Livre blanc, dont les conclusions, plusieurs fois repoussées, sont attendues "courant avril". Le constat est brutal, le message simple : "le passage d'un effort de défense de 1,56% (du PIB) en 2011, à 1,1% en 2025, tel qu'il est envisagé", ne permettrait plus de maintenir le rôle de la France au niveau qui est le sien aujourd'hui, s'alarme-t-il au nom de la quasi-totalité des groupes politiques du Sénat, droite et gauche confondues.

Le Livre blanc fixera les nouvelles priorités stratégiques de la France, mais c'est la Loi de programmation militaire (LPM) - qui devrait être présentée avant l'été pour en tirer les conséquences budgétaires - qui inquiète les milieux de la défense. Le budget défense s'élève aujourd'hui à 31,5 milliards d'euros, mais l'endettement massif de la France oblige le gouvernement à couper dans les dépenses pour rétablir les comptes publics. La croissance en berne complique encore la situation. Plusieurs options sont en cours d'arbitrage : dans un premier cas, la défense participerait à l'effort général à la même hauteur que les autres ministères. Elle limiterait donc la casse.

Mais l'hypothèse d'un budget ramené à 1,1% du PIB, sous la pression de Bercy, se traduirait automatiquement par la suppression de dizaines de milliers d'emplois dans les armées, des dissolutions de régiments et l'arrêt ou le report de quelques uns des plus importants programmes d'armement. "On ne craint pas trop pour les effectifs. Le gouvernement n'a pas envie de remettre quelques dizaines de milliers de chômeurs sur le marché du travail. Mais on craint beaucoup sur les équipements", assure le général Vincent Desportes, ancien responsable de l'Ecole de guerre.

Le débat se cristallise autour du seuil de 1,5% du PIB qu'experts et militaires jugent indispensable de maintenir pour préserver l'outil de défense. Pour rappel, en 1981, la France consacrait 3% de son PIB à sa défense et encore 1,55% en 2012. Un budget ramené autour de 1,2% en 2020 compromettrait la capacité des armées à conduire avec la même efficacité une opération comme celle en cours au Mali.

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