Prison : la justice révoque le placement sous bracelet électronique des époux Balkany<!-- --> | Atlantico.fr
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La justice a ordonné l’incarcération des époux Balkany pour d’innombrables manquements à leurs obligations judiciaires.
La justice a ordonné l’incarcération des époux Balkany pour d’innombrables manquements à leurs obligations judiciaires.
©STEPHANE DE SAKUTIN / AFP

Incarcération

L'institution judiciaire n'a fait preuve d'aucune mansuétude vis-à-vis d’Isabelle et de Patrick Balkany, face aux manquements du couple durant leur incarcération à domicile. A l'annonce du verdict, Isabelle Balkany a fait une tentative de suicide.

La cour d'appel de Rouen a confirmé, ce jeudi, la révocation du placement sous bracelet électronique des époux Balkany, infligée par un juge d'Évreux le 17 décembre dernier.

Isabelle Balkany et Patrick Balkany vont donc devoir effectuer un séjour en prison. Le 4 mars 2020, la cour d'appel de Paris avait allégé la peine de Patrick Balkany pour fraude fiscale à trois ans au lieu de quatre, sans le renvoyer derrière les barreaux en raison de son état de santé.

Son épouse avait écopé de la même peine, mais bénéficiait d'une peine immédiatement aménageable d'un an, compte tenu de son âge, du fait qu'elle soit primo-délinquante et des risques de suicide.

L’avocat d’Isabelle Balkany, Pierre-Olivier Sur, ancien bâtonnier de Paris a confirmé qu'à l'annonce du verdict, Isabelle Balkany a fait une tentative de suicide, vraisemblablement aux médicaments.

L'institution judiciaire n'a pas apprécié que le couple soit à l’origine d’une centaine « d'incidents », notamment en faisant sonner leurs bracelets pour cause de retards. Ils étaient en effet soumis à six heures d'assignation à résidence consécutives et devaient respecter des horaires d'entrée et de sortie stricte.

La justice estime qu'Isabelle Balkany n'a pas suffisamment honoré sa dette fiscale alors même qu'elle continue de maintenir un train de vie élevé en vivant au Moulin de Giverny.

Dans ses réquisitions, le parquet d'Evreux avait estimé en substance que « même si les manquements étaient mineurs, cela ne suffisait pas pour éviter la révocation du bracelet ».

Selon Pierre-Olivier Sur, il convient « de poser la question de l'opportunité, de la nécessité, du caractère proportionné, de l'emprisonnement d'une femme âgée de 75 ans dont l'état de santé physique et psychologique est extrêmement dégradé, et qui a déjà tout perdu, en termes de patrimoine, de réputation et d'honneur, du fait d'une procédure pénale extraordinairement médiatisée qui aura duré près de dix ans ».

Le parquet général peut décider d'attendre le délai de pourvoi en cassation (5 jours) avant l’incarcération. Un éventuel pourvoi ne permettrait pas au couple d'échapper à la prison. La cour peut aussi remettre les époux Balkany sous bracelets électroniques.

Le couple a été condamné fin 2019 pour avoir caché 13 millions d'euros au fisc entre 2007 et 2014. Dans ce second volet, leur peine de prison ferme sans incarcération immédiate, pour blanchiment aggravé, est alourdie en appel le 27 mai 2020. La Cour de cassation les a depuis reconnus coupables mais la cour d'appel de Paris doit réexaminer le 9 février le quantum des peines.

Sur BFM, Patrick Balkany a évoqué « une honte », déplorant la décision du jour, et annonçant une plainte contre les juges pour « mise en danger de la vie d’autrui » :

« Isabelle avait dit qu’elle n’irait pas en prison, qu’elle se supprimerait. Elle a avalé une boîte de je-ne-sais-quoi. Le Samu l’emmène à l’hôpital. Elle va encore être entre la vie et la mort. J’en ai assez de ces juges. Quant à moi, j’ai failli crever en prison. Le professeur a dit que si j’y étais resté 24 heures de plus, j’étais mort. On me renvoie crever en prison. Je préfère crever chez moi ! ».

C’est désormais au parquet de faire appliquer la décision de la cour d’appel de Rouen.

Marianne

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