Ces dynasties politiques qui ont ruiné la Grèce <!-- --> | Atlantico.fr
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Papandreou, le fils.
Papandreou, le fils.
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Déclin

Empêtrée dans la crise financière et en faillite, la Grèce doit aujourd'hui tirer un trait sur des décennies de politiques inadaptées, pour espérer sortir la tête de l'eau.

La Grèce, mise sur le banc de l'Europe, en raison de la mauvaise gestion de son déficit budgétaire, de son enlisement dans la crise économique, a été largement pointée du doigt par la communauté internationale. Cependant, rares ont été les voix qui se sont exprimées sur les origines de "cette descente aux enfers".

Pour le quotidien allemand Der Spiegel, la Grèce est avant tout victime de ses dynasties politiques irresponsables qui, faute d'avoir anticipé la crise, auraient largement contribué à la chute du pays. Le quotidien condamne ce qu'il appelle une "démocratie féodale." Autrement dit, la concentration du pouvoir entre les mains d'une élite qui a régné sur le pays au détriment de l'intérêt général. 

En Grèce en effet, le pouvoir est une histoire de famille. Durant les dernières décennies, trois clans se sont hissés au sommet : les Papandréou, les Karamanlis, et les Mitsotakis. L'actuel Premier ministre, Georges Papandréou, a ainsi reçu le pouvoir en héritage. Son père, Andréas, fondateur du parti socialiste PASOK, fut également Premier ministre à deux reprises, entre 1981 et 1996, et avait, pour ainsi dire, un bilan politique mitigé.

Dès son arrivée au pouvoir, Papandréou sénior, a distribué les "faveurs" et a contribué à la naissance d'une société qui "n'encourageait pas le travail" et qui offrait la possibilité de prendre des "retraites précoces". Dans cette Grèce qui ne dispose guère plus "que d'oliviers, de mers et de ciel bleu", cette gestion a porté un premier coup dur à la dette publique du pays. 

Konstantinos Karamanlis, longtemps à la tête parti Nouvelle Démocratie, a asséné le coup fatal. Sous couvert de vouloir réformer le pays en 2004, il n'a réussi qu'à creuser davantage le déficit budgétaire, à coups de manipulations pour le moins douteuses : falsification de données destinées à l'Union Européenne, transfert de fonds, création d'emplois fictifs, etc.    

Ce système gangrené est propice au développement de l'économie parallèle et de la corruption, présentée par Business Insidercomme une spécificité culturelle. Selon le New Yorker, 27,5 % du PIB proviendrait de l'économie souterraine. Quant à la lutte contre la corruption et l'évasion fiscale, pratiques courantes dans les hautes sphères de la société grecque, elle n'en est qu'à ses balbutiements. Très critique, Business Insider précise que même lorsque l'auteur d'un fraude fiscale est condamné, sa traduction en justice peut prendre en moyenne 12 ans. 

Difficile alors de prôner l'optimisme. Selon un sondage publié sur Der Spiegel, 71 % des citoyens ne font pas confiance au gouvernement, tandis que 76 % n'ont qu'une confiance toute relative dans l'opposition. Une méfiance concevable et une désillusion manifeste. 

C'est dans ce contexte, que l'actuel Premier ministre, Georges Papandréou, en véritable "Capitaine Courage" doit redresser la barre. En appliquant les mesures d'austérité qui lui ont été imposées par l'Union Européenne, Athènes est parvenue à réduire de quelques points son déficit budgétaire. Un premier pas, encore hésitant, vers une embellie. 

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