Jean Tirole : il faut "protéger le salarié plutôt que protéger l'emploi"<!-- --> | Atlantico.fr
Atlantico, c'est qui, c'est quoi ?
Newsletter
Décryptages
Pépites
Dossiers
Rendez-vous
Atlantico-Light
Vidéos
Podcasts
Société
Jean Tirole : il faut "protéger le salarié plutôt que protéger l'emploi"
©Reuters

Propositions

Dans un entretien à l'AFP, le prix Nobel d'économique estime qu'il faut "créer un nouveau CDI qui joue sur la flexibilité et sur la responsabilisation".

Le prix Nobel d'économie Jean Tirole, dans un entretien à l'AFP, estime que la France doit réformer son marché du travail en faisant de la pédagogie. 

"Nos institutions non seulement créent du chômage mais aussi du mal-être. Comme les emplois disponibles sont des CDD, un CDI reste à son emploi même s'il ne le satisfait plus. (...) La France est 129e au monde du point de vue du bien-être au travail. Les gens sont bloqués dans leur emploi; or il est normal dans la vie de changer de travail, mais c'est très difficile en l'absence de créations d'emplois à durée indéterminée", souligne-t-il.

Alors que dans 5-10 ans, "beaucoup d'emplois auront disparu ou auront changé de nature", il observe que "les employeurs sont de plus en plus réticents à créer des emplois de CDI formule actuelle". Il propose donc de "maintenir le CDI actuel pour ceux qui en ont un, mais que tous les nouveaux contrats soient sous le nouveau régime de contrat unique."

Cette idée consiste à créer "un nouveau CDI qui joue sur la flexibilité et sur la responsabilisation", poursuit-il. "On garderait le juge pour des cas d'abus (...), mais la décision économique de savoir si un emploi est justifié économiquement revient au chef d'entreprise. L'entreprise doit être responsabilisée: elle doit payer des indemnités au salarié mais aussi à l'assurance chômage, car un licenciement peut coûter très cher à la société. C'est le principe du pollueur-payeur. Protéger le salarié plutôt que protéger l'emploi." 

"Il faut se forcer à aller au-delà des apparences, protéger les CDI c'est bien, à part qu'il n'y en a plus, donc on aide quelques personnes et on laisse les autres à la porte", regrette l'économiste.

Lu dans L'Expansion

En raison de débordements, nous avons fait le choix de suspendre les commentaires des articles d'Atlantico.fr.

Mais n'hésitez pas à partager cet article avec vos proches par mail, messagerie, SMS ou sur les réseaux sociaux afin de continuer le débat !