Guerre en Ukraine : Marianna Vishegirskaya, une des victimes des bombardements à Marioupol, a-t-elle été manipulée par les médias russes ?<!-- --> | Atlantico.fr
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L'influenceuse ukrainienne Marianna Vishegirskaya est revenue dans une vidéo sur le bombardement de la maternité de Marioupol.
L'influenceuse ukrainienne Marianna Vishegirskaya est revenue dans une vidéo sur le bombardement de la maternité de Marioupol.
©Capture d'écran Youtube / DR

Maternité ciblée

L'influenceuse ukrainienne Marianna Vishegirskaya a minimisé dans une vidéo le bombardement de la maternité de Marioupol.

Marianna Vishegirskaya, la jeune femme ukrainienne qui est devenue le symbole de la frappe contre une maternité le 9 mars en Ukraine, est réapparue sur une chaîne YouTube d'un blogueur russe, selon des informations du Figaro. Dans cet entregistrement vidéo, cette jeune femme rejette la version ukrainienne.

Marianna Vishegirskaya est officiellement réapparue le 2 avril sur une vidéo pro-russe d'une trentaine de minutes.

Trois semaines après le bombardement russe sur la maternité de Marioupol, cette Ukrainienne qui a donné naissance à son enfant est interrogée par le blogueur russe Denis Seleznev. 

Le jour du drame à Marioupol, la jeune femme avait été photographiée par l'agence Associaced Press (AP). Le cliché avait rapidement fait le tour du monde. Marianna était devenue l'un des symboles de la guerre en Ukraine. 

Dans cette vidéo aux côtés du blogueur russe, elle a en réalité un discours totalement différent. Marianna Vishegirskaya s'exprime en russe. Elle raconte son quotidien au sein de la ville de Marioupol et son arrivée à la maternité, le 6 mars. Elle évoque alors son déplacement d'un bâtiment à l'autre, du fait de la présence de soldats ukrainiens. 

Le blogueur lui demande ensuite de retracer sa journée du 9 mars, le jour de la catastrophe. Elle précise que des soldats ukrainiens étaient dans l'un des bâtiments. Elle indique qu'il n'y aurait pas eu de frappes aériennes et elle indique que les journalistes de l'agence de presse AP l'auraient filmée contre son gré.

Suite à ces accusations, Associated Press a publié un article pour réfuter les accusations de la jeune femme. AP précise que les récits de témoins oculaires et les vidéos des journalistes de l'agence AP à Marioupol fournissent des preuves d'une frappe aérienne, "notamment le bruit d'un avion avant l'explosion, un cratère à l'extérieur de l'hôpital d'une profondeur d'au moins deux étages et des entretiens avec un officier de police et un soldat présents sur les lieux qui ont tous deux qualifié l'attaque de 'frappe aérienne".

Au sujet des affirmations de Marianna Vishegirskaya qui déclarait ne pas vouloir être filmée, "les enregistrements des interactions des journalistes d'AP avec elle contredisent cette affirmation", selon AP. "Pendant les échanges avec les journalistes, Mme Vishegirskaya sait qu'elle est filmée et ne fait aucun signe indiquant qu'elle ne souhaite pas être filmée. Les journalistes d'AP ont également déclaré que ni elle ni son mari n'ont jamais indiqué qu'ils ne souhaitaient pas être filmés ou interviewés lorsqu'ils ont parlé avec le couple le 11 mars, le lendemain de son accouchement", selon les précisions de l'agence de presse.

Dans la dernière partie de la vidéo, la jeune femme s'adresse directement au président ukrainien Volodymyr Zelensky, à la demande du blogueur russe : 

"Cher président de l'Ukraine (...), vous nous aviez promis que l'armée ukrainienne pourrait nous protéger, mais finalement la ville s'est transformée en cage. Plus personne ne peut en sortir. (...) La majorité de la ville n'existe plus, sans parler de toute une partie de la population. Les habitants sont en train de mourir, des soldats des deux côtés, aussi. Les gens ont perdu espoir, l'espoir qu'ils pourraient survivre et s'en sortir (...) S'il vous plaît, il faut essayer de se mettre d'accord, de trouver des compromis, parce que c'est devenu insupportable. C'est douloureux de voir tout ça, et, là-bas, on vit dans la peur. Il faut essayer de trouver une solution à ce problème".

Cet entretien a été repartagé par un compte du gouvernement russe à Genève, mais aussi sur le compte Telegram de la jeune femme.

Sur Twitter, l'inquiétude est grande vis-à-vis de cette vidéo. Marianna Vishegirskaya pourrait se trouver désormais entre les mains des Russes et pourrait avoir été emmenée en Russie en violation de l'accord d'évacuation.

Le Figaro

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