Environnement, IVG, culture, frontières, sécurité... : Emmanuel Macron détaille ses objectifs et sa vision de l'Europe<!-- --> | Atlantico.fr
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Le président français Emmanuel Macron s'exprime au Parlement européen pour présenter le programme de la présidence française de l'UE, à Strasbourg, le 19 janvier 2022.
Le président français Emmanuel Macron s'exprime au Parlement européen pour présenter le programme de la présidence française de l'UE, à Strasbourg, le 19 janvier 2022.
©BERTRAND GUAY / POOL / AFP

PFUE

Le chef de l'Etat a prononcé le discours d'ouverture de la Présidence française de l'Union européenne depuis la ville de Strasbourg en ce mercredi 19 janvier. Emmanuel Macron souhaite notamment intégrer « la protection de l'environnement » et « le droit à l'avortement » dans la Charte des droits fondamentaux.

Emmanuel Macron a prononcé un discours depuis le Parlement européen. Devant les eurodéputés, il a présenté les objectifs de la Présidence française de l'Union européenne. Alors que les eurodéputés viennent d'élire Roberta Metsola, une présidente opposée à l'IVG, Emmanuel Macron s'est officiellement démarqué. Il souhaite que le droit à l'avortement et la protection de l'environnement soient intégrés dans la Charte des droits fondamentaux de l'Union européenne.

Selon Emmanuel Macron, il faut « actualiser cette charte pour être plus explicite sur la reconnaissance du droit à l'avortement ou sur la protection de l'environnement ».  L’avortement relève de la compétence des Etats et Malte est le seul des 27 où il est complètement interdit. Roberta Metsola s’est cependant engagée à défendre les positions officielles du Parlement, y compris sur le droit à l’avortement.

Pour « refonder notre Europe », le chef de l’Etat français a dressé les grands chantiers à venir et établi trois promesses : la démocratie, le progrès et la paix.

Depuis son élection en 2017, Emmanuel Macron se pose en chef de file des pro-Européens face aux « nationalistes » et « populistes ». Dans son discours, il a affirmé que « ni le retour au nationalisme, ni la dissolution de nos identités ne seront les réponses à ce monde qui advient », marqué par « le retour du tragique de l’Histoire ». La priorité est de défendre l’État de droit, qui « est notre trésor » et « il s’agit partout de reconvaincre les peuples qui sont éloignés ».

La présidence française de l'Union doit être celle de « la promotion des valeurs européennes », désormais « fragilisées » à force d'être « considérées comme des acquis ». Le président de la République a ciblé sans les nommer les politiques les plus autoritaires du continent.

Emmanuel Macron a appelé au « combat pour l'Etat de droit», louant au passage « la gestion de la pandémie par les démocraties », bien plus « protectrice que celle des régimes autoritaires ».

Emmanuel Macron souhaite que l’Europe construise « un nouvel ordre de sécurité » avec l’OTAN face à la Russie, plaidant pour « un dialogue franc et exigeant » avec Moscou :

« Ces prochaines semaines doivent nous conduire à faire aboutir une proposition européenne bâtissant un nouvel ordre de sécurité et de stabilité. Nous devons le construire entre Européens, puis le partager avec nos alliés dans le cadre de l’Otan, puis ensuite le proposer à la négociation à la Russie. (…) La sécurité de notre continent nécessite un réarmement stratégique de notre Europe comme puissance de paix et d’équilibre, en particulier dans le dialogue avec la Russie ».

Des mesures ont aussi été annoncées sur l’économie. « Je souhaite que cette présidence française (...) pose des actes forts » sur le travail, après avoir plaidé pour des « emplois de qualité, qualifiés, mieux rémunérés, avec des salaires minimums décents pour tous ». Emmanuel Macron souhaite également « réduire les inégalités salariales entre femmes et hommes » et « lutter contre toutes les discriminations ». Ces mesures figureront dans des textes prévus pour les prochaines semaines.

Le président a aussi nommé deux grands défis du siècle : le défi climatique et le défi numérique. Pour le premier, des « propositions fortes » faites par la commission européenne doivent être mises en œuvre «dans les prochaines semaines», puis elles seront «déployées au niveau national».

Un « sommet pour les océans » est aussi prévu en février pour défendre la biodiversité et la « grande puissance maritime » qu'est l'Europe. « Nous avons à passer de l'intention aux actes », selon le chef de l'Etat.

Emmanuel Macron veut bâtir « un véritable marché unique du numérique » en investissant dans des « technologies nouvelles », des « secteurs nouveaux » et en « consolidant » le continent. Deux textes sont attendus pour faire émerger « un nouveau modèle numérique européen » et « protéger économiquement les acteurs du numérique ».

Le dirigeant français souhaite aussi « retrouver la maîtrise des frontières et de notre espace » en réformant l'espace Schengen. Il a l’intention d’« acter d'un accueil partagé solidaire entre les États membres ». Le chef de l’Etat souhaite « construire, au fond, une politique plus efficace mais respectueuse de nos principes pour lutter contre l'immigration irrégulière ».

Ce semestre doit permettre d’adopter la « boussole stratégique », la définition de la « doctrine de sécurité propre en complémentaire avec l'OTAN », et une véritable « stratégie en matière d'industrie, de défense et d'indépendance technologique », afin de retrouver « une Europe puissance d'avenir ».

Emmanuel Macron a rappelé « le grand doute européen » survenu après le référendum de 2005, et souligné l'importance de refaire de l'Europe « une puissance d'avenir », en opposition au « nationalisme » et à la « dissolution de nos identités » :

« Notre capacité à inventer un rêve possible, à le rendre tangible, à le rendre utile à nos concitoyens est la clé de notre succès ».

Emmanuel Macron a donc dévoilé ses projets et ses objectifs lors du traditionnel discours marquant le lancement de la présidence tournante de l'Union Européenne, que la France exercera jusqu'au 30 juin.

Après le discours d’Emmanuel Macron devant le Parlement européen, les réactions de ses opposants ont été vives, notamment de la part de Jordan Bardella et de Yannick Jadot.

Le Figaro

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