En 2016, Alexandre Benalla a menacé des policiers en se faisant passer pour le chauffeur de Bernard Cazeneuve

L'affaire Benalla vous manquait ? Voici donc de nouvelles informations, dévoilées par Le Monde vendredi soir. Selon le quotidien, bien avant l'affaire de la manifestation du 1er-mai à la Contrescarpe, l'ancien conseiller d'Emmanuel Macron avait fait parler de lui. 

Le Monde explique que les magistrats viennent de mettre la main sur des mains courantes rédigées par plusieurs policiers après une scène s'étant déroulée le 21 septembre 2016. A l'époque, Alexandre Benalla commence tout juste à graviter autour du mouvement En marche!, tout juste créé, mais n'y exerce encore aucune fonction importante. 

Ce 21 septembre 2016, donc, au milieu de la nuit, quatre agents de police se rendent dans un immeuble d'Issy-les-Moulineaux (Hauts-de-Seine), suite à des appels téléphoniques de voisins qui font état de cris et de violence. "Sommes requis pour nous rendre à l’adresse précitée pour une jeune femme qui serait séquestrée à domicile, que son conjoint serait violent et qu’il la maintiendrait de force à domicile", note l’un des agents.

A l'entrée de l'appartement, Alexandre Benalla manifeste devant les policiers "un énervement palpable, et adopte un "comportement agressif". Les policiers notent que sa conjointe "souhaite nous parler, mais le monsieur lui demande de ne pas nous parler". Pour faire partir les policiers, Alexandre Benalla se présente comme "un fonctionnaire de police" et brandit "une carte professionnelle comportant une ligne tricolore bleu-blanc-rouge". Sauf que le sous-brigadier présent sur place constate qu'il ne s'agit pas d'une carte de police. Alexandre Benalla prétend alors être un ancien policier et le chauffeur du ministre de l’intérieur de l’époque, Bernard Cazeneuve. "Deux affirmations parfaitement erronées", écrit le Monde. "C’est vraiment un margoulin", a expliqué au journal un proche de l’ancien premier ministre.

A plusieurs reprises, Alexandre Benalla aurait menacé les policiers de les faire renvoyer grâce à des relations qu'il aurait avec le directeur de cabinet du premier ministre de l'époque, Manuel Valls. Le sous-brigadier entre dans son jeu et lui demande de le contacter, chose qu'Alexandre Benalla n'a évidemment pas fait.

Sa conjointe explique alors qu'il s'agit d'un "différend de couple" et, après une visite de l'appartement, les fonctionnaires de police finissent par s'en aller.

Le lendemain, rebelote. Après un nouvel appel, une autre équipe se rend sur place et roisent dans le hall une femme qui s’en va avec une valise. A l’étage, les policiers rencontrent Alexandre Benalle : "M. Benalla faisant preuve de mauvaise foi et de suffisance, quittons les lieux après nous être assurés qu’il soit bien seul dans son appartement", écrivent-ils.