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Corée du Nord : un ancien garde de goulags témoigne des horreurs commises contre les prisonniers
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Glaçant

Ahn Myong-Chol, réfugié en Corée du Sud, est l'un des témoins auditionnés par la Commission d'enquête de l'ONU, qui a dénoncé des "crimes contre l'humanité" en Corée du Nord et a appelé la communauté internationale à réagir.

"Échappant à leurs maîtres, les chiens se sont jetés sur des enfants qui revenaient de l'école du camp. Ils en ont tué immédiatement trois, les deux autres respiraient à peine et ont été enterrés vivants par les gardes". Ce jeudi, Ahn Myong-Chol, qui a été garde pendant huit ans dans les camps de prisonniers de Corée du Nord, a témoigné à Genève lors d’une conférence des défenseurs des droits de l’homme. Cette dernière a eu lieu alors que le Conseil des droits de l'homme des Nations unies s'apprête à examiner un rapport sur les violations de ces droits par Pyongyang.

Ahn, réfugié en Corée du Sud, est l'un des témoins auditionnés par la Commission d'enquête de l'ONU, qui a dénoncé dans ce rapport diffusé la semaine dernière des "crimes contre l'humanité" et a appelé la communauté internationale à réagir. Selon la Commission, "des centaines de milliers de prisonniers politiques ont péri dans des camps pendant les 50 dernières années", "graduellement éliminés par des famines délibérées, le travail forcé, les exécutions, la torture, les viols".

"Les gens dans les camps ne sont pas traités comme des humains... ils sont comme des mouches que l'on peut écraser", a affirmé Ahn. "Tous les jours, il en mourait de faim, d'épuisement, par accident", a raconté ce fils d'un cadre local, choisi à 18 ans pour devenir gardien parce qu'il était issu d'une famille de cadres. Après avoir subi un lavage de cerveau en bonne et due forme, il a été envoyé dans un camp à Pyongyang. "Nous étions encouragés à tuer ceux qui essayaient de s'échapper. "Nous avions le droit de les tuer, et si nous ramenions le corps, nous pouvions être récompensés par l'envoi à l'université", explique-t-il, affirmant que certains gardes faisaient exprès de faire sortir des prisonniers du camp pour les tuer ensuite et obtenir cette récompense.

En 1994, de retour chez lui pendant une permission, Ahn a découvert que son père s’était suicidé après avoir critiqué des dirigeants. Sa mère et son sa sœur avaient ensuite été arrêtées. Craignant pour sa propre vie, Ahn a alors fui la Corée du Nord. Il y a trois ans, il a rejoint l'ONG "Libérez le goulag nord-coréen". 

Lu sur Le Point

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