Comment la Bulgarie, le pays le plus pauvre de l'UE, a secrètement sauvé l'Ukraine en livrant des munitions et du carburant sur le front<!-- --> | Atlantico.fr
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Le président ukrainien Volodymyr Zelensky serre la main de l'ancien Premier ministre bulgare Kiril Petkov après leur conférence de presse à Kiev, le 28 avril 2022.
Le président ukrainien Volodymyr Zelensky serre la main de l'ancien Premier ministre bulgare Kiril Petkov après leur conférence de presse à Kiev, le 28 avril 2022.
©Sergei SUPINSKY / AFP

Livraisons d'armes

Alors que l’Ukraine attend de nouvelles livraisons d’armes des puissances occidentales, la Bulgarie a fourni du carburant et des armes essentielles à Kiev dans le plus grand secret à cause de certaines personnalités politiques pro-Moscou au gouvernement.

Au printemps dernier, l'armée ukrainienne manquait désespérément de carburant et de munitions pour combattre les Russes. La Bulgarie a alors apporté une aide cruciale aux Ukrainiens.

Alors qu’une grande partie de l’élite affiche ses penchants pro-russes, Sofia s'est efforcée au cours de l'invasion de souligner qu'elle n'armait pas l'Ukraine.

Cette communication n'était qu'un écran de fumée en réalité.

D’après des informations de Politico et selon une enquête du quotidien allemand WELT, la Bulgarie a utilisé des intermédiaires pour fournir à Kiev des armes, des munitions et du diesel à un moment critique sur le front il y a quelques mois.

Cette confirmation a été dévoilée lors d’entretiens avec le ministre ukrainien des Affaires étrangères Dmytro Kuleba, l'ancien Premier ministre bulgare Kiril Petkov et son ministre des Finances, Assen Vassilev.

Alors que Kiril Petkov, le Premier ministre bulgare au début de la guerre, tentait d'entraîner le pays dans une trajectoire plus à l'ouest et pro-OTAN, il a dû faire face à une intense réaction de la part de politiciens pro-Kremlin, y compris parmi ses partenaires de la coalition, les socialistes, successeurs de l'ancien parti communiste. Il a même dû licencier son propre ministre de la Défense pour avoir soutenu la vision du Kremlin.

Kiril Petkov a cherché à minimiser toute idée que la Bulgarie, malgré des stocks considérables d'armes de l'ère soviétique, intensifierait son soutien et les livraisons d’armes à l'Ukraine.

Petkov et Vassilev, désormais dans l'opposition, cherchent à revenir au pouvoir lors des prochaines élections. Ils ont brisé le silence sur la véritable ampleur du rôle de la Bulgarie au printemps dernier.

Alors que le Parti socialiste à Sofia qualifiait les livraisons d'armes bulgares aux forces ukrainiennes de « ligne rouge », les responsables de Petkov utilisaient des sociétés intermédiaires en Bulgarie et à l'étranger pour ouvrir des voies d'approvisionnement par voie aérienne et terrestre à travers la Roumanie, la Hongrie, et la Pologne.

« Nous estimons qu'environ un tiers des munitions nécessaires à l'armée ukrainienne au début de la guerre provenaient de Bulgarie », a confié Petkov à WELT.

Le diesel que la Bulgarie fournissait à l'Ukraine était traité à partir de pétrole brut russe dans une raffinerie de la mer Noire, qui appartenait à l'époque à la société russe Lukoil. « La Bulgarie est devenue l'un des plus grands exportateurs de diesel vers l'Ukraine et couvrait parfois 40 % des besoins de l'Ukraine », a précisé l'ancien ministre des Finances Vassilev à WELT.

Alors que certains membres de la coalition bulgare se sont rangés du côté de la Russie, Kiril Petkov a décidé d'être du bon côté de l'histoire et d’aider les Ukrainiens à se défendre contre un ennemi beaucoup plus fort.

Politico

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