Attentat en Tunisie : bilan d'une journée sanglante

Les balles ont commencé à fuser sur les coups de midi ce vendredi. Alors qu'ils profitaient du soleil sur la plage de Sousse en Tunisie, des touristes ont été attaqués par deux terroristes armés de kalachnikovs et de grenades. Sans qu'ils n'aient eu le temps de comprendre ce qui se passait, certains ont été abattus à bout portant, alors que d'autres ont couru s'abriter dans les hôtels ou dans la mer. "Il était environ midi, je bronzais sur la plage, quand on a entendu comme des détonations, raconte une touriste. On a d'abord pensé que c'était des pétards. Personne n'a réagi. Puis, il y a eu une deuxième fusillade. Là tout le monde a paniqué et s'est mis à courir".

Selon le porte-parole du ministère de l’intérieur Mohamed Ali Laroui, l'arme de guerre aurait été cachée dans le pied d'un parasol. Au total, 37 morts sont à déplorer, l'un des deux terroristes a été tué, l'autre blessé. C'est un coup dur pour la Tunisie, qui se remettait à peine de l'attentat au Musée du Bardo le 18 mars dernier.  Selon un communiqué de l'Elysée, les présidents Hollande et Essebsi "ont exprimé leur solidarité face au terrorisme et leur intention de poursuivre et intensifier leur coopération dans la lutte contre ce fléau" lors d'un entretien téléphonique. Car rappelons le, la France a elle aussi été marquée par un attentat d'une extrême barbarie.

Vers 16 heures, le Ministère de l'Intérieur indique que l'un des deux terroristes est "un étudiant" inconnu de ses services. Certains voyagistes rapatrient leurs clients, la compagnie aérienne Jetair fait faire demi-tour à l'un de ses avions qui se rendait en Tunisie et suspend tous ses vols jusqu'au 29 juin. Les Tunisiens partagent leur consternation sur les réseaux sociaux et le gouvernement tunisien se rend au chevet des victimes. En effet, les ministres de l'Intérieur, de la Santé et du tourisme se sont rendus en urgence à l'hôpital Salhoul, où près de 20 victimes étaient prises en charge. Selon un témoin "la plage était couverte de cadavres, les blessés étaient traumatisés".

Vers 19 heures 30, le Président de la République Béji Caïd Essebsi a déclaré : "Nous prendrons des mesures, certes, douloureuses mais qui sont désormais nécessaires".