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A Moirans, les obsèques sont annulées, la mère du détenu menace : "il va y avoir du grabuge"
©Reuters

Tension maximale

Les réactions des politiques ont été nombreuses. Christiane Taubira, a dénoncé ce mercredi matin sur France 2 : "On ne conteste pas une décision par la violence mais par des voies de droit" a souligné la Garde des Sceaux en dénonçant "une prise d'otage de la société entière".

Malgré l'appel au calme lancé par le maire de Moirans, la tension s'est accentuée ce mercredi matin. En cause, le rejet par la justice de la demande de sortie du détenu pour assister aux funérailles de son frère, a indiqué à l'AFP son avocat. "Je suis révoltée maintenant, il va y avoir du grabuge. Je n'ai plus rien à perdre !", a déclaré Adèle Vinterstein, la mère du prisonnier, en larmes et visiblement à bout. Et de poursuivre : "Si c'est refusé, on va faire ce qu'il faut faire." Elle insiste en menaçant denouveau : "On a des soutiens dans des camps partout en France. Tout le monde va se révolter".

Dans le camp, les gens du voyage assument avoir brûlé des palettes et incendié des carcasses de voiture, mais précisent bien qu'il n'y a pas eu de blessé. Adèle Vinterstein ne s'arrête pas là: "Je n'ai pas fait ce qu'il faut pour mon fils, l'avocat n'a pas fait ce qu'il faut, et maintenant ils l'ont transféré à la prison de Villefranche", dans le Rhône, dit-elle. Au téléphone avec les pompes funèbres, elle tente de décaler les obsèques à jeudi, en vain. Les obsèques se tiendront, comme prévu initialement, ce mercredi après-midi à Moirans (Isère).

Finalement, la mère du jeune homme tué a annoncé qu'elle annulait les obsèques prévues dans l'après-midi à Moirans. "J'annule les obsèques. Je vais faire venir le cercueil de mon fils ici. Et il ne bougera pas tant que mon autre fils ne pourra pas venir", a indiqué Adèle Vinterstein

Franck Longo, directeur de cabinet du maire a déclaré, suite à cette décision : "Des forces de l'ordre seront donc déployées aussi en centre-ville, ce qui n'était pour l'instant pas le cas". Malgré le calme de la nuit, les forces de l'ordre sont "toujours positionnées", a confirmé Franck Longo à l'AFP.

Des gens du voyage sédentarisés à Moirans ont provoqué de très violents incidents mardi après-midi jusqu'en début de soirée. Ils demandaient la sortie de prison de deux d'entre eux afin qu'ils puissent assister, mercredi, aux obsèques d'un proche. L'un des deux est le frère du défunt. Ce dernier a été tué, samedi, dans un accident de la route après un cambriolage. 

Les politiques ont été nombreux à réagir :

La Garde des Sceaux, Christiane Taubira, a dénoncé ce mercredi matin sur France 2 : "On ne conteste pas une décision par la violence mais par des voies de droit" a souligné la Garde des Sceaux en dénonçant "une prise d'otage de la société entière". Et de tweeter :

François Fillon, ancien Premier ministre (Les Républicains) s'est exprimé sur Europe 1 : "Le gouvernement a un problème avec l'autorité. (...) Il n'a pas réagi la dernière fois (au blocage de l'A1 en août), ce qui a sans doute rendu possible les violences d'aujourd'hui. Qu'est-ce que c'est que ce pays où on céderait au chantage de gens qui voudraient obtenir une libération de prison et peser sur les juges? Enfin, on est dans un Etat de droit. (...) Il faut faire preuve de fermeté. Ce sont des événements qui ne se sont pas produits dans le passé."

Hervé Morin, candidat aux élections régionales en Normandie et député UDI de l'Eure, était, lui, sur  iTÉLÉ : "On paye très cher les faiblesses permanentes et récurrentes de l'Etat. Grosso modo, on paye l'autoroute A1 de la fin du mois d'août, l'Etat qui revient sur une décision, l'Etat qui permet à des gens du voyage de saccager l'autoroute A1 et de la bloquer et qui ne réagit pas et quelques mois plus tard, on paye la facture. On a toujours tort d'être faible".

Christian Jacob, chef de file des députés Les Républicains, occupe le terrain et a réagi sur sur Sud Radio et Public Sénat : "C'est le gouvernement qui est en dehors de la République. (...) M. Valls, il tape tous les jours, mais il sonne creux, M. Valls. (...) Il n'y a plus rien qui marche et aujourd'hui il y a un vrai déficit d'autorité (...) Est-ce qu'il est acceptable aujourd'hui qu'une poignée de gens du voyage prennent des villes entières, des villages entiers, d'assaut, bloquent tout? (...) Ce qui est choquant c'est qu'il n'y ait pas d'interpellations, c'est le laisser-faire. (...) Ce qui est en cause, ce n'est pas le préfet, c'est le ministre de l'Intérieur et le Premier ministre qui ne donnent pas d'instruction."

Le Parti Radical de Gauche, via un communiqué : "Les actes inexcusables et inqualifiables de Moirans ne peuvent rester sans une réaction forte et immédiate. Au-delà de l'enquête des forces de l'ordre qui doit obtenir de l'Etat tous les moyens nécessaires pour aboutir dans les plus brefs délais, la réponse de la justice devra permettre de mettre hors d'état de nuire au plus tôt les auteurs des violences. Le Parti Radical de Gauche demande enfin que les habitants de la commune de Moirans soit placés sous protection pour les jours à venir."

Florian Philippot, (Front national), a jugé ce mercredi sur RTL "désastreux" le signal lancé par les violences de gens du voyage, estimant : "nous avons furieusement besoin d'autorité républicaine et d'ordre dans notre pays". Et de poursuivre sur le même ton : "Il y a eu zéro interpellation hier - c'est ce qu'a dit le préfet -, ce qui est absolument scandaleux". Invité de la station de la rue Bayard, il a déclaré : "Moi, j'ai l'impression qu'en France, en réalité, tout le monde a le droit de faire sa loi, les voyous, les islamistes, des gens du voyage qui ne sont pas contents, sauf la République. La seule qui n'a plus le droit de faire sa loi, c'est la République. Je trouve ça absolument désastreux, le signal qui est lancé, parce que les honnêtes Français, ceux qui vont dépasser de 10 km/h la vitesse autorisée, qui vont avoir une semaine de retard pour payer leur taxe d'habitation, ou qui vont avoir 7 euros de découvert bancaire, eux, on ne va pas les louper". Et de continuer sur sa lancée : "Le signal de différence de traitement qui est lancé, il est dramatique, mais il est le fruit d'un laxisme d'État qui s'est développé année après année". Il a conclu : "Tout cela est indigne, mais ça démontre le délitement de l'État et de l'autorité publique dans notre pays", avant de prôner un "besoin d'autorité républicaine et d'ordre dans notre pays".

Lu sur Les Echos

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