Vous connaissiez "aide-toi et le ciel t’aidera", pour les psychologues, c’est plutôt "aide les autres et la chimie de ton cerveau t’aidera"<!-- --> | Atlantico.fr
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Sans forcément tout rapporter au "don de soi", se consacrer à "l'autre" implique une part d'abnégation pour "se mettre au service de plus fragiles, des plus nécessiteux", tout en mettant entre parenthèses ses propres problématiques.
Sans forcément tout rapporter au "don de soi", se consacrer à "l'autre" implique une part d'abnégation pour "se mettre au service de plus fragiles, des plus nécessiteux", tout en mettant entre parenthèses ses propres problématiques.
©Wikipédia commons

Remède anti-stress

Quelle est la meilleure chose à faire pour soi-même lors d’une journée stressante ? Le résultat d’une étude de l'Université de Yale datant de juillet suggère que nous devrions considérer faire plus pour autrui.

Pascal  Vesproumis

Pascal Vesproumis

Pascal Vesproumis est spécialiste en Médecine générale, addictologue, hypnothérapeute, conférencier en hypnose  DIU du TDAH à tous les âges, membre de la SFA (Société française d'alcoologie) — CSAPA Addictions France à Evry (en format hybride). Son cabinet médical est basé à Epagny. Pascal Vesproumis est Président de l’ ACCH-formations à l’hypnose.

 

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Atlantico : D'après une récente étude de l'université de Yale, les actes altruistes feraient diminuer le stress, et traduiraient donc une certaine forme d’égoïsme. Etes-vous d'accord avec cette analyse ? Si oui, pourquoi ? Si non, pourquoi ?

Pascal Vesproumis : Le psychologue-anthropologue social David Rand et ses collaborateurs de l'université de Yale soulignent dans leurs travaux sur l'altruisme son influence sur la réputation des personnes qui le pratiquent. Ce bénéfice secondaire correspond à l'image positive qui accompagne celui ou celle qui se consacre à l'autre de manière bienveillante, sans rechercher en première intention de récompense en retour. Sans forcément tout rapporter au "don de soi", se consacrer à "l'autre" implique une part d'abnégation pour "se mettre au service de plus fragiles, des plus nécessiteux", tout en mettant entre parenthèses ses propres problématiques. Dans votre question, vous évoquez l'effet anxiolytique d'un comportement altruiste. Comme je viens de l'évoquer, l'altruisme implique un regard qui se détourne de notre problématique pour s'intéresser à celle des autres. En ce sens, nos pensées ainsi investies dans un autre contexte retrouvent plus de fluidité, permettant d'agir en faveur de celui qui reçoit de l'aide mais autorisant probablement aussi l'apaisement de notre propre stress. Le plaisir en retour nourrit peut-être la notion d'égoïsme évoqué dans l'étude ; "agir consciemment pour l'autre dans l'attente inconsciente et hédoniste de plaisir".

Plus concrètement, quels actes altruistes pouvons-nous faire au quotidien pour diminuer notre stress ?

Pour moi, l'aspect essentiel demeure cette possibilité d'écoute et de présence à l'autre qui libère de nombreux conflits chez les patients, les amis, la famille, les collègues etc. L'altruisme se retrouve heureusement dans des actes naturels et bienveillants de la vie quotidienne : dans l'associatif dans les clubs services, dans la vie de la famille avec le regard d'une mère ou d'un père sur un enfant inquiet etc....

Quels autres moyens conseilleriez-vous pour faire diminuer le stress au quotidien ?

Le stress ne se combat pas forcément. Il s'implique naturellement dans notre vie et nous évite des mises en danger. Il nous permet de réagir en facilitant l'action (en empêchant un enfant de traverser la route lorsqu'il n'a pas vu un véhicule approcher), en évitant les confrontations violentes (favorisant une autocensure dans nos comportements). L'écoute des autres implique une écoute en miroir bénéfique et surtout un positionnement nouveau en-dehors de notre camisole psychique. L'hypnose, la méditation, le yoga, la psychologie et les prises en charge psycho-comportementales aident à cette mise à distance et au décentrage libérateur de nos problématiques angoissantes.

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