Voilà comment LFI fait voler en éclat la notion de racisme / sexisme / homophobie / antisémitisme… ordinaires<!-- --> | Atlantico.fr
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Des affiches en faveur de Jean-Luc Mélenchon lors de la campagne des législatives de 2022.
Des affiches en faveur de Jean-Luc Mélenchon lors de la campagne des législatives de 2022.
©PASCAL GUYOT / AFP

Discriminations

Le pire des diverses discriminations se cache dans leur banalité. Il serait heureux que la notion d’ordinaire ne soit pas écrasée et méprisée.

Virginie Martin

Virginie Martin

Virginie Martin est Docteure en sciences politiques, habilitée à Diriger des Recherches en sciences de gestion, politiste, professeure à KEDGE Business School, co-responsable du comité scientifique de la Revue Politique et Parlementaire.

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Des années que nous battons pour faire entendre que le sexisme ou le racisme pouvaient être ordinaires… que tout ne se finissait pas au tribunal, sous forme de plainte et de procédure.

Des années pour faire entendre que les discriminations étaient rarement explicites, qu’il est rare que l’on dise à une femme, les yeux dans les yeux, qu’on va payer moins cher son travail, car elle est une femme… si c’était si simple, plainte serait déposée et la condamnation prendrait quelques secondes. 

C’est pour cela, que des sociologues et politologues – dont je suis – se sont battus pour expliquer que le pire des diverses discriminations se cache dans leur banalité. 

Des années pour décortiquer, prouver que c’était dans le quotidien qu’était l’essentiel des discriminations.

Ce sont ces micro-agressions, ces phrases pernicieuses largement expliquées et décortiquées par ces militantes et chercheuses comme Maboula Soumahoro sur « l’identité noire » ou Nacira Guenif sur l’image du « garçon arabe ».  

Ce sont ces petits mots parfois bienveillants ou moins gentils qui vous assignent à résidence identitaire : « pas trop difficile de gérer les enfants avec ton travail ? » d’un collègue « prévenant » ; « tu es d’où ? », éternelle question quand on est racisé en France … les exemples sont infinis, faciles à imaginer. Et l’on constate rapidement que les auteurs ou autrices de ces SHARV ordinaires (Sexisme, Homophobie, antisémitisme, Racisme, Validisme, …) ne se rendent pas toujours compte de ce qu’ils font. C’est ce que montre Maboula Soumahoro, aucune personne dans ces attitudes ne se sent fautive. Jamais. La conscience n’est pas là…

Il nous a été nécessaire de conscientiser ces racisme / sexisme… ordinaires… pour les révéler. 

Il serait heureux que, sous prétexte d’une argumentation de campagne électorale, la notion d’ordinaire ne soit pas écrasée et méprisée. 

Alors, non, ce n’est pas parce que il n’y pas plainte, tribunal et avocats qu’il n’y pas antisémitisme… nous sommes juste devant une situation d’antisémitisme ordinaire.

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