Un curé qui chante et qui danse ! Ça donne envie d’être catholique…<!-- --> | Atlantico.fr
Atlantico, c'est qui, c'est quoi ?
Newsletter
Décryptages
Pépites
Dossiers
Rendez-vous
Atlantico-Light
Vidéos
Podcasts
Tribunes
Un curé qui chante et qui danse ! Ça donne envie d’être catholique…
©Capture d'écran

Jésus Christ Superstar

Mais finalement, pas besoin d'être catholique pour aimer nos églises. Elles sont la France.

Benoît Rayski

Benoît Rayski

Benoît Rayski est historien, écrivain et journaliste. Il vient de publier Le gauchisme, maladie sénile du communisme avec Atlantico Editions et Eyrolles E-books.

Il est également l'auteur de Là où vont les cigognes (Ramsay), L'affiche rouge (Denoël), ou encore de L'homme que vous aimez haïr (Grasset) qui dénonce l' "anti-sarkozysme primaire" ambiant.

Il a travaillé comme journaliste pour France Soir, L'Événement du jeudi, Le Matin de Paris ou Globe.

Voir la bio »

Regardez la vidéo du père Michel-Marie Zanotti-Sorkine. Il chante, il danse. C’est gentiment kitsch à la façon de “aimez-vous les uns les autres”. Un peu désuet. Mais pas plus qu’un “Notre père” ou qu’un “Je vous salue Marie”. En plus ce curé porte la soutane à l’heure où la plupart de ses collègues imitent le style d’un clergymen anglicans tristes et coincés. Dans sa vidéo le père Zanotti-Sorkine embrasse tout le monde. Des enfants, des filles plutôt jolies. Et on est en droit de le soupçonner d’avoir un faible pour les femmes. Et pas seulement pour la Vierge Marie dont il parle si bien dans ses prêches.

Le père Zanotti-Sorkine a ses fans. Des dizaines de milliers de vues sur Youtube. Beaucoup, beaucoup moins que des prédicateurs musulmans haineux, bêtes et pas beaux. C’est que le catholicisme avec sa toute petite bèche artisanale a beaucoup de mal à rivaliser avec l’énorme rouleau compresseur de l’Islam. Mais si un jour nos églises se remplissent un peu ce sera grâce à des hommes comme ce curé chantant. Car le père Zanotti-Sorkine n’est pas réductible à son mignon et naïf spectacle de showbiz religieux.

Ecoutez son prêche sur le mal avec cette citation de Baudelaire : “La plus grande ruse du démon est de faire croire qu’il n’existe pas”. Comment croire en Dieu sans croire à l'existence de Satan ? Et le père Zanotti-Sorkine le nomme avec la précision et la fougue qu’on met à combattre un ennemi. C’est Satan pas l’homme qui a enfoncé une couronne d’épines sur le front du Christ… C’est Satan, portant la casquette d’un SS, qui a séparé les enfants de leurs mères pour les mettre dans un four crématoire… C’est Satan qui a envoyé des millions d’êtres humains au goulag... C’est Satan qui, le sourire aux lèvres, actionne sa ceinture d’explosifs dans un bus pour tuer 40 innocents...

Le père Zanotti-Sorkine a été touché non pas par la grâce mais par la colère que lui inspire le monde devenu chaos et mensonge. Son verbe est enflammé : il brûle d’une passion que s’interdisent les prélats de l’Eglise. Ces derniers ont tordu l'enseignement du Christ pour le faire correspondre à la bondieuserie du vivre ensemble, qui émane de la cité du Vatican. Ils disent “rendez à l’Islam ce qui est à l’Islam” et quand on égorge un prêtre ils s'empressent aussitôt de proclamer la nécessité de tendre l’autre joue.

Rien de tel chez le père Zanotti-Sorkine. Lui est un homme libre. Il chante joliment. Mais il tonne à la manière d’un Bossuet. Il est le catholicisme dans ce qu’il a de plus beau. Car point n’est besoin d’être catholique pour être remué au plus profond de soi même par un Ave Maria de Schubert ou de Gounod, par un Requiem de Mozart ou de Verdi. Pas plus qu’il est nécessaire d’être baptisé pour admirer le Mont St Michel, Rocamadour et pour penser que la terre de France a inscrit pour l’éternité des milliers d'églises dans son paysage.

Pour revenir à la vidéo, on imagine assez bien un candidat à la présidence de la République se joignant à la dans du père Zanotti-Sorkine. Il y en a un en effet qui osé se proclamer chrétien. Il a chèrement payé cette outrance. Il s’est fait insulter, trainer dans la boue, sa référence chrétienne étant perçue comme une intolérable agression contre la religion musulmane. Depuis il se tient tranquille et n’a pas renouvelé sa profession de foi. Mais nous tous, nous qui sommes libres parce que plus anonymes qui nous empêche de le faire ?

En raison de débordements, nous avons fait le choix de suspendre les commentaires des articles d'Atlantico.fr.

Mais n'hésitez pas à partager cet article avec vos proches par mail, messagerie, SMS ou sur les réseaux sociaux afin de continuer le débat !