UberEATS : la foodtech française n’a pas attendu l’Américain pour redonner de l’appétit à la livraison à domicile <!-- --> | Atlantico.fr
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Uber a annoncé le lancement mercredi 14 octobre de son service UberEATS.
Uber a annoncé le lancement mercredi 14 octobre de son service UberEATS.
©Pixabay

A table !

Uber annonce le lancement ce mercredi 14 octobre de son service UberEATS. L'entreprise, déjà populaire pour son offre de transport, promet de vous livrer à domicile des plats de chefs en moins de 10 minutes. A l'instar de la compagnie américaine, une poignée d'entrepreneurs français surfent sur la tendance du "manger sain" livré au pas de votre porte.

Julien Gagliardi

Julien Gagliardi

Julien Gagliardi est journaliste pour Atlantico. Il couvre l’actualité des entrepreneurs et des start-up.

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A partir de ce mercredi, Uber, déjà bien connu pour ses services de transport, propose dans certains quartiers de Paris, la livraison de votre déjeuner à domicile ou au bureau en 10 minutes chrono avec son service UberEATS. Après New York, Seattle, Toronto ou Barcelone, la plateforme américaine s’attaque au marché parisien en livrant chaque midi des plats issus de restaurants partenaires. Prix de l’addition, "entre 8 et 12 euros" précise l’entreprise. Les plats seront livrés par "des chauffeurs dédiés dans des véhicule propres rémunérés à la course". De quoi changer du traditionnel sandwich et autres plats industriels qui foisonnent à l’entrée de la plupart des supermarchés des quartiers d’affaires. Uber annonce d’ailleurs qu’en cas de succès, il étendra progressivement le service à l’ensemble de la capitale.

Si la demande existe déjà aux Etats-Unis, les entrepreneurs français n'ont pas attendu l'Américain pour surfer sur cette vague du "bon petit plat" livré en un temps un record pour une somme modique. Ces derniers se sont emparés de concepts déjà existants dans les pays anglo-saxons comme Munchery, Sprig ou SpoonRocket. Au total, ces start-up de la "foodtech" ont levé en un an et demi 1,75 milliard de dollars, d'après une étude du cabinet américan CB Insight, confirmant l'engoument des investisseurs pour cette tendance.

"Il y a d’un côté une génération qui est de plus en plus consciente de l’importance de l’alimentation. Les gens font de plus en plus attention à leur bien être physique et mental, l’alimentation y participe évidemment. De l’autre côté, une partie de la population, notre cible, n’arrive pas à trouver le temps de bien s’alimenter et ne veut pas pour autant se passer de ces objectifs de bien être", analyse Patrick Asadghi, le fondateur de FoodChéri, un service de livraison de diners à domicile.

Cet ancien de La Fourchette propose depuis le printemps un plat préparé par le chef maison, livré "en moins de 20 minutes". "On veut être la cantine virtuel de l’actif urbain qui se retrouve chaque soir devant un frigo vide. Notre offre se veut une alternative à la pizza ou au surgelé du soir". Même recette chez Nestor. Lancée également au printemps, la start-up vise une clientèle de bureau en quête d’un déjeuner économique et qualitatif. "Notre service permet la livraison d’un menu concocté par nos chefs, pour la plupart issue de grandes écoles gastronomiques". Nous assurons une livraisons en 20 minutes" détaille Sixte de Vauplane, cofondateur du service pour le moment disponnible dans le 8ème arrondissement de Paris.

Ces deux start-up ne sont pas les seules à œuvrer sur cette tendance de marché qui s'adresse aux parisiens overbookés en quête d’un repas "comme à la maison". Comme PopChef et bien d’autres, ces entreprises sont en passe de réussir leur pari en s’appuyant sur les trois caractéristiques des pionniers étrangers du secteur.

Le premier, c’est l’argument du prix. Pour livrer un plat ou un menu gastro pour une dizaine d'euros, ces jeunes pousses disposent de leur propre cuisine. En internalisant toute la chaine de valeur, les start-up demeurent plus compétitives que des services plus anciens comme Deliveroo ou AlloResto, dont le panier moyen frôle les 25 euros. "Notre concurrent c’est plutôt Picard ou Monoprix, la livraison rapide en moins" explique le fondateur de FoodChéri.

Deuxième caractéristique de cette tendance, la notion d’équilibre alimentaire. "Nos clients apprécient le fait que nos produits soient frais, préparés chaque matin", affirme le dirigeant de Nestor. "Avant notre service, ces clients optaient pour un plat préparé de grande surface ou un sandwich", effectivement moins bon pour l’organisme.

Dernier ingrédient de la recette du succès, c’est évidemment la technologie du mobile, permettant, comme pour UberEATS, de localiser via des algorithmes le serveur le plus près de vous. "En fonction de votre localisation et du plat voulu, notre logiciel envoi directement l’info au serveur qui a les repas sur lui. Le système envoie un SMS au client permettant d’indiquer qui vous livre et dans combien de temps" explique Patrick Asdaghi. Une sorte de chauffeur Uber géolocalisable, avec des repas dans son coffre !

Si les deux start-up affirment livrer "plusieurs milliers de repas" par mois, c’est surtout la croissance du modèle qui rend optimistes ces chefs d’entreprises de la foodtech française. "La pénétration de l’internet sur le marché de la restauration est encore très faible. Si on couple cela avec la technologie qui arrive rendant ces modèles duplicables, nous avons toutes les raisons d’être confiants", estime le patron de FoodChéri, dont le modèle a suscité l’appétit des financiers. Le 17 septembre dernier, la start-up levait 1 millions d’euros auprès de trois fonds d’investissements.

L’arrivée d’UberEATS devrait donc, comme pour d’autres secteurs, stimuler le marché et conquérir de nouveaux cadres urbains débordés, prêts à abandonner le traditionnel menu Sushi pour un petit plat fait maison sans bouger de son salon... ou de son open space.

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