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Train annulé ? Petit guide des solutions de secours pour ceux qui ne savent pas encore comment rejoindre leur famille pour Noël
©BERTRAND GUAY / AFP

Plan B

La SNCF tente de rassurer ses usagers pour la période des fêtes de fin d'année et afin d'assurer un maximum de trains pour la période de Noël. Quels sont véritablement les droits des usagers face à la grève à la SNCF ? Quelles sont les solutions à utiliser en remplacement d'un train annulé ?

Alain Bonnafous

Alain Bonnafous

Alain Bonnafous est Professeur honoraire à l’Université de Lyon et chercheur au Laboratoire d’Economie des Transports dont il a été le premier directeur. Auteur de nombreuses publications, il a été lauréat du « Jules Dupuit Award » de la World Conference on Transport Research (Lisbonne 2010, décerné tous les trois ans).

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Atlantico.fr : Le ministre des transports ainsi que la SNCF cherchent à rassurer les usagers sur le maintien du nombre de places dans les trains pour le week-end avant Noël. Malgré ces déclarations, nombre d'usagers sont encore de l'incertitude ou n'ont pas encore de solutions pour rentrer chez eux...

Quels sont les droits des usagers dans la situation actuelle face à la SNCF ?

Alain Bonnafous : Le droit le plus clair est un doit à l’information des usagers. La loi de 2007 prescrit que la SNCF a l’obligation d’informer tout voyageur, précisément et de manière fiable, sur le service assuré et surtout que cette information aux usagers doit être délivrée au plus tard vingt-quatre heures avant le début de la perturbation. C’est cela qui implique des règles sur la déclaration préalable de grève des cheminots.

Mais l’on voit bien qu’il n’est pas si facile d'assumer ces obligations pour la SNCF. Si l’on essaie de comprendre le point de vue des usagers, on voit bien que les précisions qui sont données pour les prochains jours laissent de grandes incertitudes pour les retours d’après Noël.

Pour les trains de la vie quotidienne, les TER relèvent de conventions entre la SNCF et les autorités organisatrices qui en assurent la plus grande part du financement. Il peut donc y avoir des différences entre régions selon la rigueur ou le laxisme de l’autorité organisatrice. En général, les abonnés sont relativement protégés du point de vue de ce qu’ils ont payé car une période sans service pour fait de grève se traduit le plus souvent par un prolongement équivalent de la période d’abonnement. Il faut noter que dans de nombreux cas, les directions régionales de la SNCF ont affréter des autocars là où les services étaient bloqués par la grève.

Quels sont les moyens de transports les plus faciles à utiliser en remplacement d'un train annulé ? Comment s'arranger quand on a des enfants ?

S’agissant de ces voyages de fin d’année, le cas le plus fréquent sera traité par l’automobile là ou étaient prévus des voyages en train. Bien évidemment, cette solution ne concerne que ceux qui disposent d’une voiture, la solution de la location de voiture etant d’ores et déjà saturée. Le reste sera partiellement traité par les « cars Macron » et par le covoiturage qui devrait exploser. Mais celui-ci ne concerne qu’une partie des usagers : ceux qui sont seuls ou en couple et plutôt jeunes. En outre, les autocars ne représentent pas une offre infinie, même si une flotte importante est libérée du fait que le ramassage scolaire ne fonctionne plus dans cette période. Au total, il y aura certainement une proportion importante de déplacements annulés.

En remplacement d'un avion ou d'un train, vaut-il mieux viser un covoiturage ou un bus ? 

C’est vraiment une question qui appelle des réponses différentes selon les circonstances. Une famille avec enfants, un couple de personnes âgées ou un étudiant ne se posent pas le problème de la même manière.

La solution de l’autocar est normalement très fiable et apaisante, mais l’offre sera très vite saturée et il est clair que les tarifs vont s’envoler car il ne s’agit pas d’une délégation de service public mais d’une activité commerciale.

Le covoiturage devrait pulvériser ses records, même si l’on sait que des usagers potentiels auront des réticences.

Peut-on conserver ces règles du jeu concernant le droit de grève dans le service public ?

Le coût social de ces grèves, avec à peine plus de 10 % de grévistes à la SNCF, révèle un rapport de force que l’on peut qualifier de pathologique. Un Gouvernement responsable devrait traiter ce problème, mais on se doute que ce ne sera pas le cas dans l’après crise. Ce sujet pourrait être un élément fort du prochain débat présidentiel. Ce sera l’une des conséquences de ces péripéties avec le renforcement des intentions quant à l’ouverture à la concurrence des TER. Les responsables régionaux qui ont d’ores et déjà fait ce choix s’en trouvent renforcés.

Une autre conséquence est la disparition probable et définitive de Fret SNCF qui voit tous ses efforts de redressement ruinés par cette crise, y compris au sens financier du terme. 

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