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Tout n'est pas si sombre dans le darknet
©Flickr

L'habit ne fait pas le moine (mais un peu quand même)

Le darknet, ces parties d'internet où moteurs de recherche traditionnels ne peuvent pas nous emmener et où pullulent les activités et trafics illégaux, n'est pas aussi sombre qu'on le croit. Pour preuve, plus de la moitié de ces sites cachés n'auraient absolument rien à se reprocher et pourraient tout autant figurer dans l'Internet "classique" que nous connaissons. Mieux, le Darknet a une véritable utilité.

Le darknet n'a pas très bonne réputation. Quand on en entend parler dans les médias, c'est souvent pour les activités de trafic de drogue, d'armes d'organes ou d'esclaves, de sites pédopornographiques et de données bancaires qui s'y développent. En effet, on a connu meilleur CV. Toutefois, ces sites cachés des internautes lambda ne sont pas tous voués à des activités illégales voire immorales, révèle The Atlantic dans un article, bien au contraire. Petite mise au point.

Terrain vague

Avant de poursuivre votre lecture, sachez que le darknet n'est pas une sorte d'univers, ou plutôt d'internet parallèle. Non, le darknet, par définition la partie sombre d'Interne, se trouve bel et bien sur le même Internet que nous arpentons quotidiennement. Simplement, les moteurs de recherches "classiques" que l'on utilise, tels que Google, Firefox ou Safari, ne peuvent pas nous emmener sur ces pages web, car elles sont en quelque sorte cryptées. Lorsque nous allons sur le darknet, notre adresse IP est masquée, ce qui assure l'anonymat des internautes – et le développement des activités illégales. Autre information préalable : il n'existe pas un darknet, mais DES darknets, les deux plus connus étant Freenet ou Tor. Après avoir téléchargé le logiciel qui permet d'accéder à ces domaines, vous êtes ainsi inidentifiable et pouvez donc poster toutes sortes de contenus sans être inquiété.

Une liberté que certains utilisent pour verser dans l'illégalité. Mais pas de quoi faire des généralités, puisque d'autres personnes l'utilisent à bien meilleur escient : des minorités opprimées qui veulent contourner la censure de leur pays, des journalistes d'investigation ou encore des lanceurs d'alerte tels qu'Edward Snowden. Dernière chose : ne pas confondre le darknet avec le deep web, aussi appelé web profond. Celui-ci désigne des contenus non référencés sur internet, simplement parce qu'ils sont inintéressants ou que leur propriétaire a bloqué leur accès. Toutefois, ils demeurent en ligne, sur Internet. Vous avez du mal à suivre ? La vidéo ci-dessous est un excellent récapitulatif.

Anonymat n'est pas synonyme de criminalité

Revenons à nos moutons. Vous l'aurez compris, on trouve toutes sortes de choses sur le darknet : le meilleur comme le pire. Du grave, comme du moins grave. Du tueur à gages, comme du petit recel de comptes Netflix ou bien d'études scientifiques, originellement payantes. Mais on trouve surtout… des sites de ce qu'il y a de plus banal. C'est pour dire : plus de la moitié de ces pages web sont totalement légales. Cette conclusion est le fruit d'une étude effectuée sur près de 400 sites et menée en août 2016 par la société Tertium Labs, spécialisée dans l'analyse de la partie immergée de l'iceberg, version 2.0. Il s'agit pour la plupart de sites miroirs, c’est-à-dire des copies parfaites des sites originaux. On retrouve ainsi la version "dark" de Facebook ou encore celle du média Pro Publica, mais également des forums, peuplés d'internautes qui ne recherchent là qu'à discuter de sujets et d'autres sans se soucier des traces qu'il laisse après chaque passage sur Internet, précise The Atlantic. Évidemment, il y a de nombreux sites pornographiques, comme il y a en a sur l'Internet "classique" (12% des sites internet sont classés X). Pas très classe, mais légal quand même. "Anonymat n'est pas synonyme de criminalité, mais d'un désir de confidentialité", indiquent Clare Gollnick et Emily Wilson, les auteures de l'étude.

En y regardant de plus près, on remarquait que le plus gros de l'échantillon des 400 sites observés (15%) étaient consacrés au trafic de drogue et de médicaments. Alors oui, on se doute bien que les institutions judiciaires ne sont pas totalement impuissantes face à cela, et peuvent d'une manière ou d'une autre finir par mettre la main sur les criminels qui règnent en maîtres sur le darknet. Oui, mais. Une semaine plus tard, les 400 sites étaient revisités, mais 18% d'entre eux avaient fermé, pour sûrement rouvrir à une adresse différente. Une extrême volatilité qui complique ainsi considérablement le travail des enquêteurs.

Toutefois, ne vous y trompez pas. Si le darknet n'est pas tout sombre, ses utilisateurs le sont la plupart du temps. En 2014, une étude révélait que près de 80% des visites sur le darknet concernaient des sites de pornographie infantile. 

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