La thérapie de choc grecque, en trois minutes<!-- --> | Atlantico.fr
Atlantico, c'est qui, c'est quoi ?
Newsletter
Décryptages
Pépites
Dossiers
Rendez-vous
Atlantico-Light
Vidéos
Podcasts
Economie
La thérapie de choc grecque,
en trois minutes
©

Bonnes feuilles

La Grèce est malade, et il faut la soigner. Pour les tenants de thèse néolibérale, la seule manière de la sauver est de lui administrer une "thérapie de choc". Pour comprendre cette théorie économique, il ne vous faudra pas plus de trois minutes. C'est en tout cas le pari de l'ouvrage de Donald Marron, dont Atlantico publie les bonnes feuilles. Episode 1/2.

Donald Marron

Donald Marron

Donald Marron est professeur d'économie au Georgetown Public Policy Institute et dirige l'Urban Brookings tax Policy Center.

Il est l'auteur de 3 minutes pour comprendre les 50 plus grandes théories économiques (Le Courrier du livre, mai 2011).

3 minutes pour comprendre les 50 plus grandes théories économiques

Voir la bio »

Condensé en 3 secondes

La meilleure façon de rétablir une économie chancelante est de trancher dans le vif.

Réflexion en 3 minutes

Est-il vraiment souhaitable – et même possible – de changer une économie gérée par l’État en l’orientant vers le marché du jour au lendemain ? Certains critiques préfèrent les transformations graduelles et montrent la Chine en exemple. D’autres disent que, même si la Bolivie et la Pologne ont réussi, cela pourrait ne pas marcher partout. Pour libéraliser, un pays a besoin d’une économie restructurée et d’un cadre de lois et de règles qui ne poussent pas en quelques heures. Quand ce cadre est absent, comme c’était le cas en Russie postsoviétique, la réforme peut mener à l’instauration d’une kleptocratie plutôt qu’à une économie de marché opérationnelle.

« L’inflation est comme un tigre et vous n’avez qu’une balle ; si vous ne l’atteignez pas d’un seul tir, c’est lui qui vous tue. » Gonzalo Sánchez de Lozada

Théorie en 30 secondes

Quand un pays est en crise économique, certains pensent que le meilleur moyen d’y remédier est d’agir d’un seul coup – par une méthode appelée « thérapie de choc ».

Pour une économie contrôlée par le gouvernement et qui souffre de pénurie de nourriture et d’hyperinflation chronique par exemple, la solution est dans le changement radical : il faut évincer le gouvernement le plus vite possible, même si c’est douloureux à court terme.

Si les pays se libéralisent – c’est-à-dire s’ils baissent les prix et le contrôle des devises, éliminent les subventions d’État, ouvrent leurs frontières au marché, trouvent de nouvelles sources de revenus pour combler les trous dans leur budget et privatisent les affaires publiques, les marchés peuvent travailler correctement, les marchandises apparaissent aux rayons des magasins et l’inflation ralentit ou s’inverse.

Comme le dit Jeffrey Sachs, architecte clé de la thérapie de choc, on ne peut pas franchir un abîme en deux enjambées. L’Allemagne a utilisé ce système entre 1947 et 1948, quand le gouvernement a subitement cessé subventions et contrôle des prix. Les marchandises sont réapparues, la pauvreté a reculé et l’économie de marché s’est rapidement développée.

Le terme « thérapie de choc » a été adopté quand il a sauvé l’économie bolivienne en 1985. Cela a marché également en Pologne, dont l’économie a largement rattrapé celle de l’Europe de l’Ouest à la suite de sa thérapie de choc de 1990. Cependant, la manœuvre peut aussi échouer : en Russie postsoviétique, la privatisation a mené à une corruption massive quand les particuliers ont saisi l’occasion de s’approprier les sociétés lucratives de gaz et de pétrole.

______________________________________

Extraits de 3 minutes pour comprendre les 50 plus grandes théories économiques de Donald Marron (Le Courrier du Livre, mai 2011)

En raison de débordements, nous avons fait le choix de suspendre les commentaires des articles d'Atlantico.fr.

Mais n'hésitez pas à partager cet article avec vos proches par mail, messagerie, SMS ou sur les réseaux sociaux afin de continuer le débat !