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Le roman de Tristane
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Flashback

L'affaire Tristane Banon date. Pourtant ce sont ces accusations d'agressions sexuelles, portées par la jeune écrivaine, qui pourraient achever Dominique Strauss-Kahn.

Yves Derai

Yves Derai

Yves Derai est éditorialiste à Atlantico. Chaque semaine, il écarte les lourds rideaux de velours des palais de la République pour nous en révéler les secrets.

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Ainsi donc, plus encore que l’affaire du Sofitel de New York, c’est peut-être cette vieille histoire d’agression sexuelle à Paris contre Tristane Banon qui a anéanti les ambitions présidentielles de DSK. Cela semble à peine croyable pour qui a eu vent de cet incident revisité depuis huit ans sous différentes formes par la victime présumée.  Sur le plan public, l’écrivaine s’est appropriée l’évènement dès 2006 en le relatant dans un roman à clefs, Trapèziste (Anne Carrière). L’héroïne, Flore Dubreuil, inspirée des turpitudes de l’auteure, est une joliesse qui vole de cocktails people en liaisons sans lendemain. Au fil d’un récit léger révélant les intrigues d’alcôve du microcosme parisien, s’insinue une nouvelle version de l’agression sexuelle présumée. Drôle d’endroit pour livrer une telle rencontre… Puis il y eut en 2007 le fameux récit bipé, au cours de l’émission culturo-mondaine présentée par Thierry Ardisson, 93, Faubourg Saint-Honoré. Pas vraiment le lieu non plus pour confier des faits dramatiques et traumatisants. D’ailleurs, le ton employé par Tristane Banon narrant sa « tentative de viol » sourire aux lèvres n’invitait pas le téléspectateur à l’indignation.

Il y a quelques semaines, on a appris que dans le fameux livre Erreurs avouées (Anne Carrière)pour lequel la journaliste a interviewé Dominique Strauss-Kahn à deux reprises en 2003, qu'elle avait déjà décrit le climat de ses entretiens, évoquant une drague insistante, une ambiance alourdie par les regards et allusions de DSK, mais en aucun cas une agression sexuelle.

Entre 2003 et 2011, la jeune femme a, en outre, raconté en privé son histoire à de nombreuses personnes, journalistes, écrivains, hommes politiques, avocats. J’ai moi-même eu ma part de confidences en 2008, lors d’un déjeuner improvisé pendant un salon du livre. J’ai à l’époque ressenti un étrange malaise face à cette personne que je ne connaissais pas et qui me révélait, après trois minutes de discussion, un moment aussi terrible comme d’autres déclinent dès les premières paroles échangées le meilleur de leur CV.

Depuis huit années, Tristane Banon s’est faite surtout connaître pour avoir été, selon elle, la cible d’un DSK excité et violent, expliquant dans le même temps redouter qu’on la réduise à cela ad vitam aeternam. Durant ces huit années, elle n’a pas voulu porter plainte contre son « bourreau » malgré de multiples conseils de proches l’y incitant. Et voici qu’elle a choisi un moment très particulier pour le traîner en justice : avant cette plainte, Dominique Strauss-Kahn pouvait espérer revenir dans la vie publique française, lavé de ses accusations aux États-Unis.

Du fait de ses multiples déclarations, de celles de sa mère Anne Mansouret qui a longtemps minimisé les faits, et du temps qui a passé, Tristane Banon a beaucoup moins de chance d’obtenir aujourd’hui une condamnation de Dominique Strauss-Kahn que si elle l’avait poursuivi dés 2003. En revanche, force est de constater que la sanction politique est sans appel pour l’ancien directeur du FMI.

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