Réseaux sociaux et salariés : pour le meilleur et pour le pire...<!-- --> | Atlantico.fr
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Mariages et divorces 2.0

Avec les réseaux sociaux, les salariés sont devenus de véritables e-ambassadeurs pour leur entreprise. Chaque jour, ils échangent statuts, tweets et commentaires. La réputation de l'entreprise est en jeu. Tout est "on", plus rien n'est "off". Décryptage dans "Le média humain : Dangers et opportunités" (Extrait 2)

Laetitia  Puyfaucher Ludovic Boursin

Laetitia Puyfaucher Ludovic Boursin

Laetitia Puyfaucher dirige actuellement les agences de communication WordAppeal et Pelham.

Ludovic Boursin est directeur Général du site simply-city.com.

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Après quelques hésitations, votre entreprise a décidé d’investir les réseaux sociaux. Elle a reconnu l’utilité de tisser un lien privilégié avec la communauté online qui gravite autour de votre marque. Les premiers fans qui viendront à sa rencontre seront alors très certainement ses collaborateurs. Les réseaux sociaux ne posent en effet pas qu’une problématique de communication externe. Votre stratégie de communication doit également tenir compte du fait que les collaborateurs s’expriment eux aussi sur la toile, et peuvent parfois écorner l’e-réputation que vous avez si patiemment construite. Tout comme ils peuvent contribuer à redorer une marque mise à mal sur le Web. Est-il possible et souhaitable de contrôler leur parole ? Comment réagir face à l’attitude insolente d’un salarié sur un réseau social ou un blog ? L’entreprise doit-elle réprimer ce genre de pratique ? Doit-elle, au contraire, encourager la prise de parole de ses collaborateurs sur les médias sociaux ? Pour que chacun y gagne, entreprise et salariés doivent se mettre d’accord et fixer des règles communes pour gérer leur communication.

Virés à cause d'un statut Facebook

Un samedi soir de décembre 2008 : trois salariés d’Alten (Alten est une société française de conseil et d’ingénierie qui emploie 11 300 collaborateurs présents dans 12 pays.) discutent sur Facebook depuis leur domicile respectif. Le premier brocarde sa hiérarchie. Les deux autres renchérissent. Erreur : un quatrième collaborateur, « ami » des trois premiers sur Facebook, transmet leurs propos à la direction des ressources humaines d’Alten… qui licencie peu après les fautifs pour « incitation à la rébellion » et « dénigrement de l’entreprise ». Mésaventure similaire pour deux salariés de Michelin, quelques mois plus tôt : pour avoir malmené leur employeur sur le site copainsdavant.com, ils écopent d’une mise à pied et d’un licenciement, finalement retoqué en départ négocié…

Outre-atlantique les salariés sont prévenus

Aux États-Unis, mère patrie d’Internet, les erreurs de jeunesse se multiplient. La bourde de Kevin Colvin, stagiaire à l’Anglo Irish Bank, fait ainsi le tour de la planète Web. Prétextant une obligation familiale, il s’absente du bureau le 31 octobre 2007. Des photos mises en ligne dévoilent peu après qu’il était en réalité à une soirée Halloween… ce qui lui coûte son poste. Connor Riley, jeune diplômée de Berkeley, est, quant à elle, célèbre pour avoir été licenciée le jour même de son embauche ! Peu emballée par le job décroché chez Cisco, elle s’en plaint sur Twitter, ignorant que l’information, publique, reviendra aussitôt aux oreilles de son recruteur… qui jette aussitôt sa candidature à la poubelle.

Vers un flicage des salariés

Autre exemple, le cas d’une salariée bâloise de la Nationale Suisse : mi-novembre 2008, elle avertit son employeur qu’elle ne vient pas travailler pour cause de migraine. Une semaine après, elle est remerciée. Motif invoqué : elle s’est connectée à Facebook pendant son arrêt, alors qu’elle était censée rester alitée dans le noir. La malade dénonce un complot : fréquemment souffrante, elle s’attendait à être renvoyée. Mais pas dans ces conditions. Elle avait en effet accepté, quelque temps auparavant, une mystérieuse inconnue comme « amie » sur Facebook. Cette dernière – qui avait également contacté ses collègues via le réseau social – s’est volatilisée après son licenciement. Un « mouchard » envoyé par son employeur pour l’espionner ? La Nationale Suisse dément… Le doute persiste.

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Extraits de Médias humains : Dangers et opportunités, de Ludovic Boursin et Laetitia Puyfaucher, Eyrolles (Mai 2011)

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