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Regardez bien cette carte : c’est la France dans sa (vraie) diversité
©Capture d'écran/Youtube

Des goûts et des couleurs…

Non, ce n’est pas l’image d’un pays disparu. Il a juste été enfoui sous les pelletées de terre de ses fossoyeurs.

Benoît Rayski

Benoît Rayski

Benoît Rayski est historien, écrivain et journaliste. Il vient de publier Le gauchisme, maladie sénile du communisme avec Atlantico Editions et Eyrolles E-books.

Il est également l'auteur de Là où vont les cigognes (Ramsay), L'affiche rouge (Denoël), ou encore de L'homme que vous aimez haïr (Grasset) qui dénonce l' "anti-sarkozysme primaire" ambiant.

Il a travaillé comme journaliste pour France Soir, L'Événement du jeudi, Le Matin de Paris ou Globe.

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On peut passer des heures avec un beau livre. On peut rester autant de temps à contempler un tableau qui fascine. Et on peut, sans s’en lasser, écouter une musique qu’on aime. Cette carte est tout ça à la fois : une peinture, une lecture, un chant. Un kaléidoscope aux milles couleurs. Agitez-le : à l’arrivée quels que soient les arrangements de ses éclats lumineux, ce sera toujours la France.

Allez dans le pays rennais. Vous y trouverez la forêt de Paimpont dite de Brocéliande. Là, les miracles sont toujours au rendez-vous : vous y rencontrerez peut-être la fée Viviane ou le beau Lancelot. Puis, au gré de la carte, passez à la Sologne. Là-bas les brumes matinales qui s’étirent des étangs enveloppent les arbres d’une blancheur protectrice. Visitez la maison de Colette. C’est là qu’elle écrivit “Le blé en herbe”, livre initiatique qui vous transportera vers une autre France, bon chic bon genre, à La Baule sur l’Atlantique.

Le Guide des Pays de France, Nord et Sud, de Frédéric Zégierman, aux éditions Fayard (1999)

Alain Fournier est le voisin de Colette. Le village d’Epineuil-les-Fleuriel n’est pas bien loin de la Sologne. C’est là que Le Grand Meaulnes alla à l’école. C’est là qu’il rêva d’un château mystérieux et de la belle Yvonne de Galais. Fournier fût un des premiers et des plus jeunes morts de la guerre de 14/18. Et maintenant, d’un livre à l’autre, il vous faut descendre vers les Alpes-de-Haute-Provence. Mgr Bienvenue et Jean Valjean vous y attendent, ainsi que Victor Hugo. Puis, toujours au hasard de la carte, remontez vers Vézelay. Sa basilique domine la région et d’une façon symbolique la France entière. C’est à Vézelay que Bernard de Clairvaux lança son appel pour la deuxième croisade qui mena les armées chrétiennes aux portes de Damas. Il y a près de la basilique, et aussi vieille qu’elle, une rue aux Juifs. C’est intéressant. Restons dans le sacré et descendons vers le Quercy. Sur un piton rocheux Rocamadour, sa basilique et sa Vierge Noire. Rien que pour ça, on pardonnera au catholicisme tous les crimes de l’Inquisition.

Et puis, juste pour la mélodie des noms : Les Terres Froides, le Saint Affricain, Le Léon, le Pays de Retz où le château du sanglant Gilles de Rais est toujours debout. Tous les noms de cette géographie amoureuse sont aussi anciens que la France. D’autres noms ont récemment surgis et ne figurent pas sur cette carte. La Courneuve, les Minguettes, la Cité des 4000, Trappes, le Mirail. C’est moins joli. Mais ce n’est pas une raison pour les supprimer. Ils ont aussi droit à une place au soleil. Toute leur place. Rien que leur place. Mais pas plus. Il est bon de savoir d’où l’on vient. Et il n’est pas inutile de savoir où l’on est.

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