Procès du Carlton de Lille : DSK face à un quitte ou double vertigineux<!-- --> | Atlantico.fr
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DSK sera la principale attraction de ce procès
DSK sera la principale attraction de ce procès
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Morale ou pénale, telle est la question

L’ancien directeur général du FMI est jugé à Lille à partir du lundi 2 février pour proxénétisme aggravé. L’issue du procès peut sembler incertaine. Le Parquet avait requis un non-lieu, estimant que DSK n’était pas un proxénète. Les juges ont pensé le contraire.

Gilles Gaetner

Gilles Gaetner

Journaliste à l’Express pendant 25 ans, après être passé par Les Echos et Le Point, Gilles Gaetner est un spécialiste des affaires politico-financières. Il a consacré un ouvrage remarqué au président de la République, Les 100 jours de Macron (Fauves –Editions). Il est également l’auteur d’une quinzaine de livres parmi lesquels L’Argent facile, dictionnaire de la corruption en France (Stock), Le roman d’un séducteur, les secrets de Roland Dumas (Jean-Claude Lattès), La République des imposteurs (L’Archipel), Pilleurs d’Afrique (Editions du Cerf).

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  • L’affaire démarre le 2 février 2011, lorsque la PJ apprend que Serge Kojfer, chargé des relations publiques du Carlton de Lille chercherait des prostituées pour le compte de ses clients
  • A la suite de l’information judiciaire ouverte pour proxénétisme aggravé fin mars 2011, les enquêteurs découvrent en octobre,  que deux patrons, dont l’un proche de Strauss-Kahn, règlent les notes d’hôtel et les prestations variées au lieu et place du patron de FMI
  • A en croire les témoignages des prostituées, les soirées libertines se déroulaient souvent dans un climat de violence. Mais les dames ne se plaignaient pas. "Nous sommes payées pour cela", diront au moins deux d’entre elles
  • Dominique Strauss-Kahn a toujours affirmé avoir ignoré que les femmes rencontrées au cours des soirées étaient des prostituées. L’un de ses avocats Me Richard Malka répètera lors des audiences que, au cours de l’instruction, on a confondu morale et droit pénal.
  • L’issue du procès peut sembler incertaine. Le Parquet avait requis un non-lieu, estimant que DSK n’était pas un proxénète. Les juges ont pensé le contraire. A leurs yeux, grâce aussi à la démonstration de la Fondation Scelles, partie civile, Dominique Strauss-Kahn a été "le pivot central et principal bénéficiaire" des rencontres sexuelles

C’est un véritable chemin de croix qui attend Dominique Strauss-Kahn devant le Tribunal correctionnel de Lille à partir du lundi 2 février. Le procès est destiné à durer un mois. Un mois au cours duquel les trois juges du Tribunal devront disséquer les pratiques sexuelles, bref, la vie intime de l’ancien directeur général du FMI. Pour ce dernier, déjà secoué par l’affaire Banon où il avait échappé à des poursuites pour cause de prescription et l’affaire du Sofitel de New-York où il bénéficiera d’un non-lieu pour "un acte inapproprié" commis à l’encontre de la désormais célèbre Nafissatou Diallo, c’est une nouvelle épreuve qui s’annonce… Avec, in fine, la question à laquelle devra répondre le Tribunal : Dominique Strauss-Kahn s’est-il rendu coupable de proxénétisme aggravé en bande organisée entre 2009 et 2011, tant à Paris qu’ à Washington ? Le procureur de Lille, Frédéric Fèvre a déjà répondu : la réponse est non. Aucune infraction pénale ne peut être reprochée à l’ancien ministre de l’Economie de Lionel Jospin.

Un point de vue que ne partagent pas les trois juges d’instruction qui ont renvoyé DSK devant la justice. Ce dernier ne pouvait ignorer avoir affaire  à des prostituées, comme l’attestent les témoignages de ces dames et les SMS échangés par celui-ci avec un de ses proches. De même, Strauss-Kahn savait que les notes d’hôtels où se déroulaient les soirées "libertines" étaient  réglées par deux chefs d’entreprise dont l’un était un de ses amis. Dans leur démonstration, les juges ont été aidés par la partie civile, la Fondation Scelles, fondée par un humaniste, Jean Scelles, décédé en 1996, se revendiquant de l’héritage du Sillon de Marc Sangnier. Cette Fondation qui a pour objet de lutter contre le proxénétisme et l’exploitation sexuelle est actuellement présidée par un haut magistrat, Yves Charpenel  parfaitement rompu au droit pénal. Et pour cause : ancien directeur des affaires criminelles et des grâces, il est aujourd’hui premier avocat général à la Cour de Cassation. Il est vraisemblable aussi que les conclusions très argumentées déposées par l’avocat  de la partie civile, Me David  Lépidi– ne laisseront pas indifférent le Tribunal correctionnel de Lille…

Pendant un mois donc, le Tribunal, outre Dominique Strauss-Kahn, verra défiler toute une brochette de personnages. Des plus interlopes, en passant par les plus conventionnels. Dans la première catégorie, citons Dominique Alderweireld, propriétaire de plusieurs bordels en Belgique. Connu sous le surnom de "Dodo la Saumure", il est soupçonné d’avoir envoyé à Lille, à Paris et à New-York plusieurs femmes pour le bon plaisir de DSK et d’autres de ses amis. Présente également, son épouse Béatrice Legrain, gérante de club, surnommée "Béa"… Citons encore René Kojfer, ex-chargé des relations publiques de l’hôtel Carlton… Et dont l’une des missions était de mettre en contact de jeunes femmes avec des hommes, contre rétribution. A ses côtés, dans la  catégorie insoupçonnable, sera présent, David Roquet, patron de l’entreprise locale de travaux publics, Eiffage. Généreux, c’est lui qui réglait  chambres d’hôtels et prestations diverses. Présent aussi, un autre mécène, Fabrice Paszkowski, patron d’une entreprise de matériel médical. Un grand copain de DSK. Avec lui, il échangeait de nombreux SMS. Qui d’autre ? Un ténor du barreau de Lille, Emmanuel Riglaire. Et encore, un policier de haut rang, Jean-Christophe Lagarde, patron de la sûreté urbaine de Lille. Proche du PS, consulté pour les questions de sécurité par DSK, il a fait une escapade à New-York et a participé aux agapes parisiennes et américaines… Son supérieur hiérarchique, Jean-Claude Menault, directeur de la sécurité publique du Nord, s’est également déplacé à Washington avec Lagarde pour rejoindre DSK. Lui aussi avait été convié à une soirée libertine… Mais sentant que tout ce petit monde faisait autre chose que de parler de sécurité, il avait préféré partir. Placé en garde à vue sans être mis en examen, puis mis à la retraite d’office en novembre 2011, son audition comme témoin sera évidemment très intéressante.

Nous sommes le 2 février 2011. A la suite d’une information anonyme, la PJ du Nord apprend que le chargé des relations publiques de l’hôtel Carlton, à ses heures perdues, se livre à une activité apparemment peu orthodoxe : il met en rapport des femmes avec les clients de l’hôtel en échange de rémunération. Un nom revient du côté des enquêteurs : celui de Dominique Alderweireld, connu sous le sobriquet de Dodo La Saumure. En quelques semaines, l’enquête de la PJ a plutôt bien avancé. Le 26 mars 2011, le parquet de Lille ouvre une information judiciaire contre X pour proxénétisme aggravé. Trois juges d’instruction sont désignés, Stéphanie Ausbert, Mathieu Vignau et Ida Chafaï. Des écoutes judiciaires sont diligentées. Elles vont donner une consistance certaine au dossier des magistrats. C’est ainsi qu’ils apprendront que Dominique Strauss-Kahn, le directeur général du FMI  a participé à Paris, Bruxelles et Washington  à des soirées libertines. Ou qualifiées telles, pour le moment. 

La suite va montrer,  aux yeux des trois juges, que l’on passe assez vite, au cours de ces années 2009-2011,  du libertinage à des pratiques moinsconsenties. A L’Aventure, restaurant à la mode situé à deux pas de l’Etoile, ce qui s’y passe, au sous-sol, en soirée, ne ressemble en rien à du libertinage. Béatrice Legrain, alias "Béa", compagne de Dodo la Saumure le dira crûment aux juges : "J’ai été bousculée par DSK dans les toilettes de l’établissement. Il s’est jeté sur moi en me disant : "C’est toi que je veux"… A  l’hôtel Murano, situé dans le IV ème arrondissement de Paris, là encore, DSK a pris, semble-t-il quelques libertés… avec le libertinage. Mounia R, parfaitement consciente d’être présente pour une prestation, confirmera aux juges qu’elle avait subi, sans égard, une sodomie de la part de l’ancien directeur général du FMI… Avant de préciser : "Je n’ai pas osé lui dire d’arrêter car j’avais été payée." Sandrine V, alias Jade, participante à une soirée à l’hôtel Amigo à Bruxelles, a, également eu droit à une sodomie imposée par l’ancien ministre. Elle évoque sa relation avec ce dernier : "Dans une relation sexuelle tarifée, il y a un dominant et un dominé. Celui qui est payé n’est pas acteur de ce qui se passe […] Il n’était même pas question d’envisager de lui dire non. On s’efforce alors de s’oublier. On  attend que ça se passe." Elle termine : "Dominique Strauss-Kahn nous renvoie là  où il nous estime depuis le début, c’est-à-dire à l’état de poussière."  Cette même Jade, dira à propos d’une soirée en septembre 2009, au Tantra en Belgique où était présent DSK : "C’était une véritable boucherie qui n’avait rien à voir avec des soirées échangistes comme je les avais fréquentées. Là, il y avait des amas de corps sur des matelas, des jambes partout […] Je suis restée au bar.  Je n’ai même pas vu Dominique Strauss-Kahn car il était au milieu de tout cela."

Enfin, il y a eu les soirées organisées dans un appartement avenue d’Iéna, à Paris XVI ème mis à disposition par un ami de Strauss-Kahn. C’est là que Jean-Christophe Lagarde, à l’époque directeur de la sûreté urbaine de Lille se rendait. Tout comme le chef d’entreprise Fabrice Paszkowski, patron d’une entreprise de matériel médical et militant socialiste. Aux yeux des juges, DSK en mettant cet appartement à la disposition de Marion et d’Estelle deux prostituées, et leur permettant – via Paszkowski- d’être rémunérées à hauteur 500 à 1000 euros par soirée, a accompli un acte matériel de proxénétisme. Sacrément sympa, Paszkowski ! Selon l’instruction, il apparait comme le grand manitou des soirées qu’il organise pour le compte de son copain Dominique. Témoin, les SMS échangés entre ce dernier et Fabrice. Florilège : le 21 avril 2009, DSK à Fabrice : "J’emmène une petite faire les boîtes de Vienne (Autriche) le jeudi 14 mai. Ca te dit de venir avec une demoiselle ?"  Le 13 juin 2009, DSK propose une virée en Espagne à Fabrice : "Veux-tu (peux-tu) venir découvrir une magnifique boîte coquine à Madrid avec moi (et du matériel) ?  Le 3 juillet 2009, DSK à Fabrice : "Tu n’as pas un chauffeur qui voudrait se faire un peu de sous en descendant un couple de Lille demain soir et en le ramenant dans la nuit ?" Le 7 septembre 2009, DSK, à propos d’une soirée en Belgique : "C’était une super soirée. On est partis vers 3 heures et restés jusqu’à 6 heures avec Jade. Merci et à bientôt."

Puis au début 2010, on délaisse la Belgique et Paris pour Washington. Le 7 janvier, par SMS, Dominique Strauss-Kahn s’enquiert de savoir quand son ami Fabrice arrive dans la capitale américaine et surtout avec qui il vient. Suit un second message : "Et en dehors de la délégation, des copines ?" Le 23 janvier, nouvel échange, avec un projet, semble-t-il, de nouveau voyage à Washington. Mais l’une des jeunes femmes n’est pas très chaude pour partir, si l’on en croit le SMS de Fabrice : "[…] Pour la petite nouvelle, elle a envie de te voir, mais en France dans un premier temps."  Le 31 juillet 2010, c’est reparti : on reparle de plaisir ! DSK à Fabrice : "Est-ce que dans les filles de Bruxelles, il y en avait une qui s’appelait Sandrine ?" Et ainsi de suite… Des filles. Encore des filles à proposer à l’impétueux directeur général du FMI.

Le 21 février 2011, le fidèle Fabrice envoie ce SMS à Dominique : "J’ai de très belles nouvelles choses pour mon déplacement à DC [District of Columbia où se situe Washington]. Je pars à Courchevel  pour tester ce mercredi.  Tu repars quand ?" Trois mois plus tard, début mai 2011  Dominique Strauss-Kahn doit participer à une soirée à Washington. Voici ce qu’il écrit à Fabrice : "Tu viens accompagné  à Washington ? Je la connais ?" C’est le dernier SMS échangé  entre les deux amis… Car le dimanche 15 mai, survient une déflagration ahurissante qui secoue la France et le monde entier : les chaînes de télévision transmettent en boucle, tôt le matin, un homme au visage défait, ravagé, encadré par quatre policiers en costume impeccable. C’est Dominique Strauss-Kahn, arrêté  parce que soupçonné d’avoir commis  un agression sexuelle sur une femme de ménage du Sofitel de New-York, Nafissatou Diallo. Image terrible. DSK s’en tirera, un an plus tard sans qu’aucune charge ne soit retenue contre lui… Mais ce 15 mai 2011, c’était déjà trop tard, l’ancien ministre de l’Economie ne pourra être candidat à la primaire du PS d’octobre pour la désignation du candidat  à la présidentielle de  mai 2012…

Nous n’en sommes pas encore là.  En France, à Lille, au même moment,  se profile une affaire qui va mettre en cause une nouvelle fois Dominique Strauss-Kahn. Après une enquête préliminaire démarrée en janvier 2011 une information judiciaire pour proxénétisme aggravé est  ouverte… Les juges enquêtent au pas de charge. Très vite des noms apparaissent comme ayant participé à des soirées coquines grâce en partie au chargé des relations publiques, devenu pour l’occasion sergent recruteur… De fil en aiguille, on apprend que le pittoresque Dodo la Saumure prête son concours pour la mise en œuvre concrète de tous ses plaisirs terrestres. Enfin, à l’automne, deux noms apparaissent, comme étant les généreux mécènes des jeunes femmes. Ils règlent même les chambres d’hôtel !  Aussi, est- ce sans surprise que Serge Kojfer, puis Fabrice Paszkowski, le copain de DSK et David Roquet, le patron d’Eiffage se retrouvent mis en examen pour proxénétisme aggravé… Cet automne 2011 ne laisse présager rien de folichon pour Dominique Strauss-Kahn : grâce aux fameux SMS échangés avec son pote Fabrice, et aux écoutes téléphoniques entre les différents protagoniste le nom de l’ancien ministre de l’Economie revient  à plusieurs reprises dans la procédure. Un autre nom qui donne un peu plus de piment à cette histoire vient d’apparaître : celui de Jean-Christophe Lagarde, le patron de la sûreté  de Lille qui s’est offert  quelques escapades à Washington pour y retrouver le patron du FMI. Le 21 octobre, il tombe. Mis en examen pour proxénétisme aggravé. L’affaire est suivie au plus haut niveau de l’Etat, où l’on sait que DSK risque prochainement de devoir fournir des explications sur ses parties fines. Effectivement, cela arrive  avec sa première mise en garde à vue le 21 février 2012, suivie d’une seconde, le 24 mars, qui débouche sur sa mise en examen pour proxénétisme aggravé. Un mois plus tard, nouveau pépin pour DSK…  Deux prostituées l’accusent de viol. Ce dernier nie farouchement. Cet épisode se conclue le 2 octobre 2012 par un  classement sans suite, une troisième prostituée ayant confirmé par écrit qu’elle était consentante.

En 2013, avec l’une des dernières mises en examen -celle de Dodo la Saumure- les investigations touchent à leur fin, l’ancien patron du FMI ayant vigoureusement contesté sa mise en examen. Il demande son annulation. En vain. Au printemps 2013, les investigations des juges sont terminées. Vient le temps du réquisitoire définitif du procureur de Lille, Frédéric Fèvre. Favorable à DSK puisqu’il conclue au non-lieu. Voici ce qu’il écrivait : "Il ne peut être déduit avec certitude sauf à procéder par voie d’affirmation et non de démonstration, que Dominique Strauss-Kahn savait ou pouvait se douter que certaines des femmes qui venaient à ces rencontres étaient des prostituées."   Estimant que ce dernier ne pouvait être l’instigateur de ces parties fines, le procureur de Lille concluait : "S’il profitait vraisemblablement de sa position, de sa notoriété, si les hommes autour de lui cherchaient à obtenir en retour un avantage personnel ou de son accession  à la présidence de la République, cela n’en fait pas pour autant un proxénète."  Un mois plus tard, les juges d’instruction rendent leur ordonnance, d’une tout autre teneur : le tribunal pour tout le monde. De Dodo la Saumure en passant par Serge Kojfer, Fabrice Paszkowski, David Roquet, le commissaire Lagarde et Dominique Strauss-Kahn. Sur ce dernier, les juges sont catégoriques : Dominique Strauss-Kahn "a été le pivot central et le principal bénéficiaire" de rencontres sexuelles. Que va-t-il se passer aux audiences ? Suffira- t-il que Fabrice Paszkowski martèle que cette affaire "n’est qu’une histoire de copains qui se sont amusés" pour convaincre le Tribunal ? Ou que DSK campe sur ses positions, à savoir qu’il participait à des soirées exclusivement libertines ? Et que ses avocats, Me Richard Malka et Henri Leclerc répètent que les juges d’instruction ont confondu "morale et droit pénal ?"  Ou qu’encore Serge Kojfer, martèle comme il l’a déjà écrit dans son  livre – Carlton, le dossier X de DSK- Editions Jacob-Duvernet- que cette affaire n’avait qu’un objectif : dévoiler au grand jour les mœurs d’un homme politique de premier plan pour éviter qu’il ne se présente à la présidentielle de 2012… Certes. Mais tout de même, dans l’ordonnance de renvoi, il y a  ces soirées brutales, ces jeunes femmes dont on ne pouvait difficilement ne pas voir qu’elles étaient prostituées, cet appartement à Paris mis à disposition par un ami de DSK, ces SMS échangés entre les deux amis, Fabrice et Dominique… Tout cela ne pourra qu’interroger le tribunal.  Tout au long de ce mois de  février, c’est une partie de quitte ou double qui se profile  pour l’ancien patron du FMI…

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