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Pouvoir d’achat… ou pouvoir d’acheter ?
©Reuters

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Depuis le début du quinquennat, il est un sujet qui n’a pas manqué de susciter des frustrations et à vrai dire du ressentiment contre le pouvoir actuel : c’est celui du pouvoir d’achat.

Les Citoyens Cincinnatus

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Les Citoyens Cincinnatus est un groupe transpartisan, défendant les valeurs de solidarité, libertés et humanistes.

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Au-delà des maladresses de l’équipe actuelle et de l’objective détérioration du pouvoir d’achat des classes moyennes intermédiaires et des retraités au cours des deux dernières années, il convient cependant de s’interroger sur le concept même de pouvoir d’achat, évoqué depuis des décennies pour justifier des progressions de salaires ou telle mesure fiscale.

 Or, ce concept essentiellement statistique n’a pas de réalité économique et sociale précise. Il revient en France à l’économiste Philippe Herlin, dans son ouvrage « Pouvoir d’achat : le grand mensonge », d’avoir mis en exergue la fragilité des calculs de l’INSEE, source de ressentiment chez nos concitoyens qui face à la détérioration de leurs conditions de vie, s’entendaient rétorquer par les statisticiens que le pouvoir d’achat progressait. En réalité, l’INSEE minimise l’inflation en excluant l’immobilier acheté : en dépit de l’existence de montants de prêts colossaux à l’heure actuelle, les mensualités de remboursement ne viendraient pas détériorer le pouvoir d’achat au prétexte que cela augmente le patrimoine des français. Seuls les loyers sont intégrés aux dépenses immobilières, alors même que 60% des français sont propriétaires et qu’une grande partie du ressenti négatif des ménages est dû à la bulle immobilière en France…Par ailleurs, l’INSEE utilise un déflateur « qualité », en disant par exemple que si les ordinateurs restent au même prix, pour le même prix on a des composants plus puissants, plus de technologie ce qui revient donc à une baisse des prix et une hausse du pouvoir d’achat. On constate aisément que ces raisonnements statisticiens déshumanisants et ineptes ne rendent pas compte de la situation des français. Et les gouvernements n’ont donc pas le bon outil pour gérer les attentes des français.

La véritable météo du train de vie des ménages ne devrait-il pas s’appeler pouvoir d’acheter ?

Le pouvoir d’acheter est basé sur la réalité du quotidien et non sur des produits répertoriés et susceptibles de fausser le résultat. Le pouvoir d’acheter comprendrait deux sortes de produits : les produits / services incompressibles de fonctionnement des ménages (impôts, loyer/prêts immobiliers, mutuelles, Internet et mobile, énergies et déplacements du travail) et les produits de première nécessité notamment alimentaires et santé. Un calcul chaque mois serait effectué sur la variation à la hausse ou à la baisse sur chaque famille de produits, ainsi il serait facile de vérifier si le pouvoir d’acheter est en hausse ou en baisse.

Le pouvoir d’acheter comprendra donc deux indices, l’un basé sur les produits de fonctionnement l’autre sur la consommation.

Ces indices permettront de prendre la température des ménages en en les rapportant aux salaires moyens des ménages. Le pouvoir d’acheter sera donc calculé sur l’augmentation ou la diminution des prix de ces produits / services en utilisant la méthode de quadrillage de l’INSEE qui étudie les variations de prix de différents magasins, grandes surfaces et petits commerces dans des régions différentes : cela permettra d’obtenir des statistiques régionales au-delà de chiffres nationaux qui n’ont aucun sens à l’heure actuelle vu les disparités immobilières. Le calcul comprendra donc deux indices : le premier basé sur les produits / services incompressibles de fonctionnement le second sur les produits inéluctables de première nécessité.

Le pouvoir d’acheter est la seule réalité économique et sociale qui permettrait de prendre le pouls des difficultés au quotidien des ménages français et d’y pallier. 

n.b : liste des produits de première nécessité proposée : Sucre, pain, poudre petit déjeuner, café, thé, lait brique, poudre, maternel, confitures, miel, biscuits sucrés, chocolat, fruits de saison, huile, vinaigre, moutardes, épices, condiments, farine, pâtes, riz et semoule, lentilles, pois secs, crème fraîche, beurre, œufs, fromage, charcuterie, viande, volaille,poisson, légumes de saison, eau, lessive liquide, éponge, liquide vaisselle, assouplissant, nettoyant pour sol, essuie tout, sac poubelle, serpillière, balais, torchon, piles, dentifrice, savon, savon à barbe,lame de rasoir, hygiène intime, papier hygiénique, shampoing, papier aluminium, couches bébé, petits pots bébés.

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