Pourquoi les rapports entre établissements publics et confessionnels ne sont pas aussi simples que peuvent le laisser penser les discours officiels <!-- --> | Atlantico.fr
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"Toutes les demandes du genre de la surveillance uniquement assurée par des hommes etc., me semblent inaudibles pour le gouvernement."
"Toutes les demandes du genre de la surveillance uniquement assurée par des hommes etc., me semblent inaudibles pour le gouvernement."
©Reuters

Frictions

Une proviseur de lycée de Seine-Saint-Denis témoigne des rapports compliqués qu'entretiennent les établissements publics et confessionnels. En raison du climat actuel, elle a choisi l'anonymat.

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Atlantico : En tant que proviseur avez-vous déjà été confrontée à des rapports conflictuels avec un établissement confessionnel ?

Madame le proviseur :  Celam’est arrivé avec une école juive alors que je préparais l’examen du brevet il y a près de 10 ans. C’est toujours assez compliqué car ce genre d’écoles demande à ce que l’on respecte leur loi à l’intérieur même d’un établissement public.

Je leur ai demandé d’amener leur propre personnel pour surveiller la classe et de tout organiser. En tant que centre d’examen, je me suis contentée de coordonner le tout. J’ai par contre refusé que les filles ne prennent pas leurs pauses en même temps que les garçons etc

Un arrangement pourrait-il permettre de maintenir l’égalité de traitement des élèves ?

Pour éviter les passe-droits, il faut tout simplement les mélanger à tout le monde et toutes les demandes du genre de la surveillance uniquement assurée par des hommes etc., me semblent inaudibles pour le gouvernement.

S’ils sont candidats libres, ils passent leurs épreuves avec les autres candidats libres et là on peut imaginer qu’ils paient leurs tributs à la surveillance et au secrétariat. Cela dit, il est clair que cela remettrait en cause l’égalité de traitement…La demande concernant l'absence de femme dans les centres d'examen est également contraire à l'égalité de traitement. En effet, par exemple si cela se passe dans mon centre d’examen, il est bien certain que personne ne m’empêchera de passer dans cette salle comme dans les autres pour vérifier que tout va bien. De toute façon, il faudra bien que ces gamins finissent par connaitre ce qu’est la mixité sexuelle. Quand ils sont dans la rue, ils voient des femmes non ? Eh bien voilà. 

Existe-t-il actuellement davantage de tensions entre l’Education nationale et les écoles confessionnelles ?

Non, je ne crois pas qu’il y en ait plus qu’avant, il y en a toujours eu la preuve est que l’histoire dont je parlais précédemment remonte à près de 10 ans. Ces écoles veulent des traitements particuliers et nous, l’Education nationale, ne le voulons pas. Tout cela est un non-débat car en l'état actuel des choses, l’Etat ne peut concéder à des arrangements sans remettre en cause un principe profond.

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