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Pourquoi le matraquage fiscal va continuer à freiner la reprise de la croissance
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Edito

L'Insee se risque ainsi à prévoir un peu plus de deux cent mille créations d’emplois cette année, grâce à une croissance qui pourrait s’élever jusqu'à 1,6 % du produit intérieur brut. Une embellie pointe le bout de son nez et le retournement pourrait enfin se produire sur la fameuse courbe du chômage avec trois ans de retard.

Michel Garibal

Michel Garibal

Michel Garibal , journaliste, a fait une grande partie de sa carrière à la radio, sur France Inter, et dans la presse écrite, aux Échos et au Figaro Magazine.

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Une éclaircie se fait jour sur le plan  de la conjoncture économique. Les Français se remettent à consommer, grâce aux avantages procurés par l’absence d’inflation, les taux d’intérêt très bas, des salaires plus dynamiques dans  le privé. La prime  à l’embauche de deux mille euros dans les PME commence à faire sentir ses effets ainsi que  le crédit d’impôt aux entreprises qui se remettent à investir. L’Insee se risque ainsi à prévoir un peu plus de deux cent mille créations d’emplois cette année, grâce à une croissance qui pourrait s’élever jusqu’à 1,6 % du produit intérieur brut. Bref, une embellie pointe le bout de son nez et le retournement pourrait enfin se produire sur la fameuse courbe du chômage avec trois ans de retard.

Toutefois, des points noirs subsistent, qui sont autant de sources d’inquiétude pour l’avenir. Ainsi, l’amélioration sur le front de l’emploi se produit surtout dans le secteur des services, alors que l’industrie continue de perdre des salariés.C’est une situation tragique, car la désindustrialisation de la France a déjà atteint un point de non retour ; c’est un faire savoir qui disparaît, alors que nos partenaires ne cessent  de prendre de l’avance sur nous. La traduction est immédiate sur le plan du commerce extérieur qui se dégrade à vue d’œil : les exportations baissent régulièrement, en raison d’une concurrence étrangère plus âpre et aussi à la suite de l’embargo soviétique qui pénalise en particulier nos produits agricoles. A l’inverse,  les importations enregistrent un coup de fouet lié aux débuts de la  reprise économique et malgré l’avantage dont le pays a bénéficié avec la chute des cours du pétrole et des matières premières.

Responsable principal du retard pris par la France : le véritable matraquage fiscal opéré depuis le début du quinquennat de François Hollande, qui a particulièrement affecté l’impôt sur le revenu  des classes moyennes avec les modifications intervenues sur le quotient familial, les complémentaires santé et aussi la hausse de la TVA. Depuis 2014, le chef de l’Etat a décrété une pause, mais elle ne suffit pas à inverser la tendance. Car l’ampleur des mesures édictées au début de la période se diffuse au fil des ans et continue de faire sentir ses effets dépressifs sur l’économie. D’autant que le gouvernement est tenté régulièrement de créer de nouvelles taxes qui viennent grever le pouvoir d’achat des ménage ou ont tendance à vouloir remettre en cause une partie des concessions fiscales accordées aux entreprises. De plus, les perspectives sont moins favorables , avec une tendance au ralentissement de l’expansion enregistrée dans la plupart des grands pays, ainsi que chez les émergents, alors que la reprise des cours du pétrole tend  à réduire l’avantage dont bénéficiaient depuis un an les consommateurs.  Si l’on veut maintenir le rythme actuel de croissance , il faudrait en réalité pouvoir envisager une baisse de la pression fiscale. Car  le tour de vis des années récentes s’analyse comme un prélèvement de 0,7% du PIB rien  que pour l’année 2015 affirme l’Insee. C’est dire que sans cette ponction, l’économie pourrait allègrement progresser à un rythme annuel de deux pour cent, qui serait prometteur sur le front de l’emploi. Mais ce n’est pas en distribuant de l’argent uniquement à ceux qui crient le plus fort pour protéger des rentes de situation qu’on résoudra une partie des problèmes. Il faudrait instaurer un comportement rationnel avec des objectifs clairs notamment  pour favoriser les investissements et renoncer à la politique de gribouille actuelle qui n’aboutit qu’à creuser les déficits.   

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