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Pourquoi la France sera rattrapée plus tard par le ralentissement de l'économie mondiale
©SPENCER PLATT / GETTY IMAGES NORTH AMERICA / AFP

Edito

Dans le domaine de l’économie mondiale, la France ne fait jamais comme tout le monde.

Michel Garibal

Michel Garibal

Michel Garibal , journaliste, a fait une grande partie de sa carrière à la radio, sur France Inter, et dans la presse écrite, aux Échos et au Figaro Magazine.

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Elle a tendance à s’adapter moins rapidement aux changements de la conjoncture car la lourdeur de son système bureaucratique joue en quelque sorte un rôle d’amortisseur et de frein. Elle démarre moins vite que ses partenaires, mais elle met aussi plus de temps à ralentir. La situation présente en fournit une parfaite illustration. Alors que le ralentissement de la croissance se fait sentir sensiblement en Europe, où elle devrait revenir aux alentours d’un pour cent cette année, notre pays pourrait connaître un rythme de progression proche des 1,5% pour cent enregistré l’an dernier. Une évolution qui ne devrait pas conduire à lancer des cocoricos sous prétexte que l’on ferait soudain mieux que nos partenaires, parce qu’il s’agira d’un phénomène tout à fait provisoire, mais qui aura l’avantage à court terme de maintenir les créations d’emplois au premier semestre au même niveau que l’an dernier et d’éviter une remontée du chômage sur l’ensemble de l’année.

Par ailleurs la faiblesse des exportations françaises constitue en l’occurrence une sorte de bouclier protecteur, dans la mesure où elle lui évite de subir un choc comparable à celui de l’Allemagne, éprouvée par le ralentissement des Etats-UJnis et de la Chine, où la croissance va tomber à un rythme presque inférieur de moitié à celui de la France. A cela s’ajoutent les mesures d’urgence prises en décembre dernier en faveur du pouvoir d’achat, telles que la réduction des cotisations sociales ou encore la diminution de la taxe d’habitation, sans oublier la prime exceptionnelle de pouvoir d’achat exonérée de l’impôt sur le revenu dont viennent de bénéficier deux millions de personnes. Il en résulterait une amélioration de l’ordre de 1,8% du revenu des ménages, bien supérieure à ce qui avait été consenti l’an dernier, ce qui permet à l’Insee de tabler sur une hausse sensible de la consommation dont les effets ont commencé à se faire sentir dès le premier trimestre. Malheureusement, une partie des dépenses nouvelles s’orientera vers un supplément d’importations, la rigidité du modèle français ne permettant pas de satisfaire la demande par la production intérieure, ce qui creusera encore davantage le déficit de la balance courante. Au fil des mois, ce  sera le tour de nos partenaires d’exporter leur diminution d’activité, de sorte que le coup de fouet enregistré par la France risque d’être sans lendemain, ou plutôt de déboucher dès l’an prochain sur un encéphalogramme plat de la croissance, en faisant resurgir tous les problème liés à la stagnation économique.

Une fois de plus, notre pays aura donné la preuve qu’il réagit au coup par coup dans l’urgence, sans avoir de plan coordonné ni de vision à long terme, tandis que les indispensables réformes continuent de s’enliser dans les grands débats, où la place du Parlement parait bien dérisoire. Emmanuel Macron avait fustigé l’ancien monde dans sa campagne électorale. Mais celui-ci est toujours aussi présent, il éclipse même le nouveau, avec un déficit budgétaire qui retombe dans les errements du passé et dépassera la règle intangible des trois pour cent cette année, et alors qu’il reste une constante dans notre pays, celle de  refuser de vouloir s’attaquer à la dépense publique, contrairement à ce qu’ont accompli nos partenaire européens, faute de quoi la politique économique est condamnée à voguer au fil de l’eau, au risque de multiplier encore les frustrations dans la population.

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