Pourquoi il essentiel de faire des projets... même s'il est difficile d'y renoncer (parfois)<!-- --> | Atlantico.fr
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Des salariés travaillent au siège d'une entreprise de consulting et de communication, à Paris, le 9 février 2016.
Des salariés travaillent au siège d'une entreprise de consulting et de communication, à Paris, le 9 février 2016.
©LIONEL BONAVENTURE / AFP

Auto-coaching

Etes-vous prêts à sortir de votre zone de confort, à redessiner vos limites pour réaliser vos rêves, vos projets ?

Olivia Phelip

Olivia Phélip

Olivia Phélip est rédactrice en chef de Viabooks.fr et coach professionnel. 

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Entre le présent et le futur, il n'existe pas seulement une différence de temporalité, mais une distinction entre le certain et le probable. Ce que l'on fait maintenant est une action déjà lancée ; ce que l'on pense faire demain est un projet.

Le certain et le probable

Cela devrait être simple, donc. Cependant, ce projet qui n'est pas certain a déjà inscrit une trace dans notre cerveau. Lorsqu'on se projette, on pose un levier vers une presque-réalité. Celle-ci n'est pas sûre, elle est dans le meilleur des cas « probable. » Pourtant, cette presque-réalité nous pousse à y croire, à mobiliser une énergie pour la voir émerger. Que se passe-t-il si le projet est annulé ? Un choc et une déception. Le cerveau doit refaire le chemin dans l'autre sens et se « désengager » de sa visualisation initiale.Vulgairement, cela s'appelle être rattrapé par le réel. Le projet n'aura été qu'un rêve. Et renoncer a toujours un coût. Ce processus relève de l'échec de la mise en œuvre. Il faut faire une sorte de deuil de ce qui aurait pu être et qui n'a pas été.

Faut-il alors renoncer à « prendre le risque » d'un projet, de peur d'être déçu ? Non, bien sûr. Car, le risque serait alors de devenir un acteur passif qui subirait ... ce que les autres auraient projeté ! Comment alors optimiser les chances de succès de ses projets ?

Première règle : accepter le risque et les vertus de l'échec

Aucun projet, même le plus excellent, n'occultera une prise de risque. Une prise de conscience essentielle avant de démarrer. Les coachs disent toujours aux grands sportifs : « Pour gagner tu dois visualiser le succès, mais aussi savoir échouer et apprendre de tes erreurs ». La bonne résistance au risque est conditionnée par la résilience à l'échec. Sans cette confiance, comment pouvoir imaginer un autre avenir ?

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Auto-coaching : pourquoi ou pourquoi pas ?

Exemple : le cas de Loïc. Ingénieur dans une entreprise de Telecom, il a très mal vécu que son projet d'application qu'il a présenté à des investisseurs n'ait pas été jugé convaincant. Il a dû l'abandonner. Il savait qu'il n'était sûr de rien, mais pourtant il avait déjà tout imaginé et n'avait jamais envisagé que cela ne «marche » pas. En coaching, il vient pour retrouver une motivation. Après quelques séances, il réalise qu'il ne supportait pas l'idée d'avoir connu un refus, qu'il ressentait comme un échec personnel. Il a revu son projet dont il a convenu qu'il était imparfait et a compris comment il devrait la prochaine fois intégrer un certain nombre de paramètres. Il a pu repartir vers d'autres idées avec plus de maturité.

>Exercice d'auto-coaching. Comment je réagis face aux limites ? Comment ai-je vécu les échecs (grands ou petits) de ma vie ?

Deuxième règle : croire en la force de son projet

Il y a quelque chose d'incroyable dans le cerveau humain : cette capacité à projeter et décliner une idée, même la plus folle et ensuite par la force de sa conviction, lui donner vie. Contrairement à ce que l'on pense, le degré de réussite d' une idée ne réside pas toujours dans sa vraisemblance. Mais, plutôt dans la puissance de son évidence. Historiquement, de grandes réalisations se sont lancées sur la base de projets hautement improbables. Le plus spectaculaire dans l'Histoire récente est certainement celle du débarquement en Normandie lors de la Seconde Guerre Mondiale. Le D-day comportait tant de risques... Et pourtant ce projet fou est devenu réalité. Par la force de conviction de ceux qui l'ont conçu et de tous ceux qui ont voulu y croire ensemble. Croire en son idée, y croire coûte que coûte, même au prix de la contradiction, visualiser sa mise en œuvre dans les moindres détails sont les indispensables alliés du projet.

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On achève bien les candidats : sommes-nous entrés dans l'ère du recrutement mis en scène comme dans un jeu télévisé ?

Le cas d'Agnès. Après la naissance de son deuxième enfant, elle a voulu créer son entreprise et se lancer dans une de ses passions : la cuisine. Tout son entourage a tenté de l'en dissuader. Elle a failli abandonner. C'est ainsi qu'elle est venue en coaching pour y voir plus clair. Mise à l'épreuve sur sa motivation et sur les moyens concrets qu'elle allait mettre en œuvre, elle a finalement été convaincue par sa propre idée, a retravaillé son business-plan et a lancé son projet de plats livrés à domicile. Son projet, soutenu par une intense motivation, est ainsi devenu réalité. Et il est un succès aujourd'hui.

>Exercice d'auto-coaching. Ai-je confiance en moi ? Pourquoi mon projet est meilleur que celui des autres ? Qu'est-ce que je suis prêt(e) à faire pour le mettre en œuvre ?Suis-je légitime pour l'incarner ?

Troisième règle : se relier aux autres

Aucun projet ne peut devenir réel s'il ne rencontre une nécessité, un besoin. C'est peut-être là la dimension la plus délicate. Car concevoir un projet se fait souvent dans la solitude. Et chacun a tendance à penser que tout le monde raisonne comme lui. Alors que c'est l'inverse. Il est probable que les autres ne voient pas la chose de la même manière. Chercher des conseils, passer l'épreuve de la démonstration auprès d'un cercle choisi aide à démarrer un premier diagnostic au contact avec les autres. Au-delà de la démonstration, il est important de savoir avec qui le projet pourra se développer. Car une idée, aussi formidable soit-elle, ne pourra émerger si elle est déployée par une personne isolée dans son garage. Les compétences utiles au succès sont toujours multiples. Un projet naît seul, il se développe à plusieurs.

>Exercice d'auto-coaching. Comment je me situe par rapport aux autres en général ? Comment se passe mon travail en équipe ? Est-ce que je sais faire confiance et déléguer ? Quels sont mes alliés et mes éventuels partenaires ?

Quatrième règle : épouser le mouvement

Les Chinois ne connaissent pas de mot pour définir le présent. Ils possèdent deux locutions : l'une qui se rapporte à notre « passé », qui pourrait se traduire par « le temps qui s'en va » et l'autre qui se rapproche du mot « futur , qui se traduit par « le temps qui s'en vient ». Au milieu, rien. Car le présent voudrait dire que quelque chose est figé. Or, selon les Chinois, tout est mouvement. Dans l'idée du projet, il est intéressant de s'inspirer de la philosophie chinoise. Le projet est bien porté par un souffle et une énergie « qui va vers ». Mais ce n'est pas parce que ce souffle existe qu'il va exister. Il va peut-être se diluer dans le courant général, car une autre énergie plus forte viendra à son encontre. Le plus important est de continuer à nager dans le courant, de ne pas se laisser engloutir par lui, de surnager. Et peut-être, qui sait, un autre projet émergera de cette rencontre des vagues ? Épouser le mouvement de manière souple et agile, selon le mot à la mode, permettra de saisir les meilleures opportunités, au croisement du projet et du réel.

>Exercice d'auto-coaching. Comment je gère les incertitudes? Comment je réagis lorsque mon emploi du temps est bousculé ? Comment je m'adapte au changement ? Suis-je prêt à faire évoluer mon projet ?

Olivia Phélip

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