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Pêcheurs pirates : ces bateaux qui continuent à piller les mers en toute impunité
©FILES / AFP

Mauvaise pêche

12 à 28% des poissons pêchés le sont illégalement

Solène Leroux

Solène Leroux

Solène Leroux est journaliste pour Le Marin.

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Atlantico : Quelle est la proportion de la pêche illégale dans le monde ?

Solène Leroux : La WWF estime de 12 à 28 % la pêche illégale dans le monde, ce qui par rapport à la pêche légale est énorme.

Quelle est la situation en France et en Europe ?

Dans toute l'Union Européenne, les pêcheries sont très réglementées, c'est pour cette raison que l'UE ne connait quasiment pas le problème sur son territoire. Cependant l'application de la réglementation européenne est appliquée avec plus ou moins de zèle selon les pays. Les pêcheurs français estiment par exemple que l'Espagne est trop laxiste, d'ailleurs un projet européen est en cours pour harmoniser les règles dans l'ensemble des pays membres.   

Quelles sont les mers / océans les plus touchées ?

L'Océan Indien et l'Asie du Sud Est, les côtes africaines également. Dans les pays en voie de développement il n'y a quasiment pas de moyens contre la pêche illégale. Toutefois il y a assez peu de chances que des produits issus de la pêche pirate se retrouvent dans votre assiette, les contrôles Européen sont très stricts. Le manque à gagner est immense pour les pêcheurs légaux, mais n'oublions pas que la pêche pirate va de pair avec la misère sociale. Les marins de ces bateaux sont parfois réduits à l'état de quasi esclaves, sous payés et surexploités. Ajoutez à cela la pollution environnemental des navires pirates, généralement obsolètes, et la surexploitation des stocks de poissons. Les pêcheurs ont intérêt à ce qu'il y est du contrôle et de la surveillance. Pour l'anecdote les pêcheurs de coquilles St Jacques, de la baie de St Brieuc, financent eux-mêmes des surveillances aériennes pour s'assurer que tout le monde joue le jeu.   

Comment lutter efficacement contre le phénomène ?

En France les bateaux de pêche sont équipés de systèmes de géolocalisation, les positions des bateaux de plus de 12 mètres sont suivies, on peut donc surveiller en temps réel s'ils vont dans des zones interdites de pêche. Il y a aussi des contrôles en mer par des patrouilleurs, et sur les côtes par la gendarmerie maritime. Également il y a des centres de contrôle de la pêche comme à Étel, qui croisent les différentes informations pour surveiller les pêcheurs. Enfin beaucoup de contrôles à terre, certains poissons ne peuvent être débarqués que dans certains ports, les pêcheurs sont aussi soumis à des déclarations sur leur "butin". A l'international, l'UE qui est le premier marché au monde des produits de la mer, passe des accords de pêche avec certains pays. Si lesdits pays ne respectent pas les quotas, font de la pêche pirate, ou ne contrôlent pas assez, l'UE menace d'interdire l'importation de leurs marchandises sur son territoire, un moyen de pression plutôt efficace.  A savoir que les USA font la même chose. L'UE aide aussi des pays à s'équiper pour mieux quadriller les mers (patrouilleurs, surveillance satellite…), enfin des ONG se sont emparées de la question et agissent de leur côté.

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