Pascal Quignard : une voix qui s’entend au fond de l’âme<!-- --> | Atlantico.fr
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Pascal Quignard publie "L'amour la mer" aux éditions Gallimard.
Pascal Quignard publie "L'amour la mer" aux éditions Gallimard.
©Francesca Mantovani / DR / Gallimard

Atlantico Litterati

Pascal Quignard  vient de publier « L’amour la mer » (Gallimard-2022), un roman comme on en lit peu, et  qui  reçoit un accueil triomphal (voir « repères »). Quant à son essai « L’homme aux trois lettres » (Grasset-2020) -méditation sur la nécessité de la littérature- il est publié demain chez Folio. 2022 ? L’année Quignard.

Annick Geille

Annick Geille

Annick GEILLE est écrivain, critique littéraire et journaliste. Auteure de onze romans, dont "Un amour de Sagan" -publié jusqu’en Chine- autofiction qui relate  sa vie entre Françoise Sagan et  Bernard Frank, elle publia un essai sur  les métamorphoses des hommes après  le féminisme : « Le Nouvel Homme » (Lattès). Sélectionnée Goncourt et distinguée par le prix du Premier Roman pour « Portrait d’un amour coupable » (Grasset), elle obtint ensuite le "Prix Alfred Née" de l'Académie française pour « Une femme amoureuse » (Grasset/Le Livre de Poche).

Elle fonda et dirigea  vingt années durant divers hebdomadaires et mensuels pour le groupe « Hachette- Filipacchi- Media » - tels le mensuel Playboy-France, l’hebdomadaire Pariscope  et «  F Magazine, »- mensuel féministe racheté au groupe Servan-Schreiber, qu’Annick Geille reformula et dirigea cinq ans, aux côtés  de Robert Doisneau, qui réalisait toutes les photos. Après avoir travaillé trois ans au Figaro- Littéraire aux côtés d’Angelo Rinaldi, de l’Académie Française, elle dirigea "La Sélection des meilleurs livres de la période" pour le « Magazine des Livres », qui devint  Le Salon Littéraire en ligne-, tout en rédigeant chaque mois une critique littéraire pour le mensuel -papier "Service Littéraire".

Annick Geille  remet  depuis quelques années à Atlantico -premier quotidien en ligne de France-une chronique vouée à  la littérature et à ceux qui la font : «  Litterati ».

Voir la bio »

Repères

L’œuvre de Pascal Quignard est considérée comme l'une des plus importantes de la littérature française.

Distingué par le prix de la langue française,  Pascal Quignard a été consacré par le Grand prix du roman de la Ville de Paris,  le Grand prix du Roman de l’Académie française,  le prix de la fondation Prince Pierre de Monaco pour l’ensemble de son œuvre, le prix Goncourt, le prix Jean Giono, entre autres lauriers.

(cf. Wikipédia)

Alors que l’un de ses meilleurs essais : « L’homme aux trois lettres »  (Grasset), est publié  ce printemps chez Folio, sonnouveauroman :« L’amour La mer » (Gallimard) reçoit un accueil triomphal.

Par exemple  et entre autres :

« Pascal Quignard revient à la forme du roman en reprenant ses thèmes de prédilection qu’il n’a cessé d’explorer depuis « La Leçon de musique », en 1987, tissant, à travers variations, ornements, contrepoints et sarabandes, un de ses tout meilleurs récits. Un de ses plus beaux portraits de femme.
Il donne dans « L’amour la mer » le meilleur de lui-même. »

Thierry Clermont, Le Figaro Littéraire

« Un roman éblouissant, qui, sur fond d’un XVIIe siècle vibrant de fureur et de musique, nous conte l’histoire d’amour qui lia une jeune instrumentiste scandinave, au musicien Hatten, maître du théorbe. »

Nathalie Crom/ Télérama

« Que reste-t-il de l’amour quand l’amour, à l’évidence, n’est plus ? Tellement de choses qu’il est impossible de les énumérer. Tout un monde. Continue le mouvement qui l’initia. N’a pas de fin l’essentiel. »

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« Ravivant une passion légendaire, Pascal Quignard, au sommet de son art, explore les mystères de l’amour et de la création »

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« Les galops des chevaux qui emportent loin, mais désarçonnent souvent, quand ils ne se jettent pas, ainsi Josepha, la jument de la princesse Sibylla von Württemberg, dans un ravin. Les cours européennes, de Vienne ou Stuttgart, ces havres de musiciens graves. Et la grandeur effacée de Sainte-Colombe, pinçant les sept cordes de sa viole sur la rive de la Bièvre, loin de Versailles où il s’abstint d’aller jouer, et que Pascal Quignard fait mourir dans les rouleaux de la mer du Nord, son corps s’échouant sur la plage d’Ostende. « La musique, ce sanglot de mort. » Triste, ce roman, et si beau. »

Jérôme Garcin (L’Obs)

« L’amour la mer est un roman où, comme son titre l’indique, il est question d’amour et de mer ; on y joue beaucoup, de la musique et des cartes, on y vit, on lit, on s’y perd, on s’aime, on s’y dissimule et on plonge très passionnément. »

Marie Richeux, France Culture

L’homme aux trois lettres ( Grasset/Folio)

https://atlantico.fr/article/decryptage/la-litterature-et-le-roi-des-siecles-pascal-quignard-annick-geille

« L’amour La mer », roman / Gallimard / 2022

Comme l’art en général,  telle la mer toujours recommencée,  tout grand amour est sans fin, constate Pascal Quignard  dans  « L’amour La mer » (Gallimard). Les amants  d’hier,  aujourd’hui séparés,  vivent une sorte d’éternité amoureuse,  tels ces marins ressentant roulis et tangage une fois débarqués. « L’amour est bien plus que la prédation si animale, si attentive, si curieuse, si avide, d’un corps que l’on ne connaît pas », précise l’auteur avec une émotion  rappelant celle qui fit de « Vie secrète » (Folio) le bréviaire  de tous les amants aimant  la littérature. Nous avons beau vivre  dans « L’amour La mer » les débuts et la fin d’une passion, il ne s’agit pas d’un roman d’amour, mais d’une fiction exaltant les splendeurs de la vie et sa tragédie, puisque tout finit dans la mort ou les séparations. Splendeurs et misères  d’une humanité photographiée dans ses relations à l’art et à l’amour, une humanité mise en scène en un XVIIème siècle exprimé par une science parfaite de l’époque plus un rythme  et une sémantique évoquant la musique baroque -les amants sont musiciens -,  chaque séquence retraçant  mine de rien  les lumières ou  un détail  d‘une peinture de Poussin ou de La Tour. Comme si Pascal Quignard- très inspiré- avait voulu par ce beau  texte sombre exprimer les splendeurs et misères du XVIIème ainsi que celles de nos vies. Le tout avec cette érudition qui caractérise Quignard, érudition que voile  une certaine bonhommie, l’auteur ne souhaitant pas nous distraire de l’intrigue. Et parvenant à cette narration -rêveuse quoique nerveuse en mêlant des personnes ayant existé - tel Monsieur de Sainte-Colombe, maître de la viole de gambe (cf. « Tous les matins du monde ») et certains protagonistes de ses fictions antérieures . Le tout créant une sorte de bible du sentiment humain  ET non humain (ce qui nous lie- ou pas- aux objets du monde pas seulement  dans le sentiment amoureux, mais par toutes les formes d’attachements. « Larmes » ( Grasset /2018 /Folio)excellait déjà à exprimer ces liens mystérieux avec les végétaux et  animaux, ce que Quignard sait évoquer comme aucun autre écrivain ne pourrait le faire . Sans pathos ni apitoiement  mais avec une sorte de réserve  pudique et une poésie qui est le fait des très grands. (cf. les cygnes d’Ossip Mandelstam, par exemple). Par son art poétique, Quignard  révèle subtilement ces « solidarités mystérieuses » nous attachant à d’autres objets du monde-  et ce jusqu’à la pierre « au bord du chemin » ( « L’écrivain véritable sait ce que ressent la pierre au bord du chemin », affirmait Flaubert selon la légende).Parmi tous les  textes de Pascal Quignard, « L’amour La mer » semble le plus généreux, le plus grave d’entre eux sur ce chapitre, comme si l’auteur approfondissait encore ces «  solidarités mystérieuses » composant son œuvre et, au final, composant aussice que nous appelons la vie. Notre vie n’étant que la somme de ces expériences d’amours ou de désamours que Pascal Quignard parvient à exprimer comme personne ne l’avait fait avant lui . « On joue beaucoup dans le nouveau roman de Pascal Quignard, dont les héros sont des virtuoses de la période baroque, pinçant les cordes des luths, des violes et des théorbes. Jeux de résonances, jeux d’ombres et de lumière. La vie elle-même n’est-elle pas le plus mystérieux des jeux de hasard, chacun prenant le risque d’y trouver la beauté et l’amour, de s’y brûler les ailes, en équilibre au bord du précipice qu’est la mort ? » ( Marie Chaudey/La Vie) « Qu’est-ce qu’un littéraire ? Celui pour qui les mots défaillent, bondissent, fuient, perdent sens. Ils tremblent toujours un peu sous la forme étrange qu’ils finissent pourtant par habiter. Ils ne disent ni ne cachent : ils font signe sans repos »,confie de son côté Pascal Quignard  (cf.« La barque silencieuse »/ Folio). Ces mots – une cathédrale de mots- rappelant les  « flux de conscience » de Virginia Woolf vont - et -viennent ; le conscient, l’inconscient et les souvenirs font le reste.

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« De Oostende à Margate, durant les années 1650, Thullyn et Hatten s’aimèrent. Ils longeaient la jetée pour aller à la mer. Ils admiraient les embarcations amarrées côte à côte le long du quai de bois », dit  encore Pascal Quignard.Pour l’auteur de « Tous les matins du monde »,  et des « Ombres errantes » ( prix Goncourt 2005), -et il le prouve sur 400 pages- celui qui  a aimé (vraiment)  aimera toujours. Mais à sa façon, ou plutôt à la façon du Requiem de Mozart, à la façon de cette jument aux grands yeux qui se jette par désespoir dans le vide, car les animaux souffrent, les animaux éprouvent, les animaux ont une âme, rappelle Pascal Quignard –frère d’âme de François d’Assise. « Oiseaux mes frères, vous devez beaucoup louer et aimer votre créateur... Il a fait de vous ses plus nobles créatures ».

Qu’est-ce qu’aimer ? On rougit de poser la question la plus éculée de tous les temps. Il faut du génie pour oser la poser, c’est ce que fait Pascal Quignard, nous offrant  une réponse à la mesure de son œuvre. Aimer, c’est comprendre, comprendre c’est aimer. L’amour fait le reste( et le  reste est littérature). «  L’amour La mer » est le roman le plus accompli de Pascal Quignard parce qu’il dépasse la rêverie, la vie, la mort, et qu’il les survole en quelque sorte pour mieux plonger dans la vague, et les profondeurs de la passion dépassée soudain par la séparation– la mort, les ruptures –  , puisque tout finit, tout s’abîme, se délite, se brise, se fendille chaque jour un peu plus. « Sans solitude, sans épreuve du temps, sans passion du silence, sans excitation et rétention de tout le corps, sans titubation dans la peur, sans errance dans quelque chose d'ombreux et d'invisible, sans mémoire de l'animalité, sans mélancolie, sans esseulement dans la mélancolie, il n'y a pas de joie »,  répond Pascal Quignard. Que reste-t-il de l’amour quand  sa petite (ou grande) musique n’est plus ? Tout. « Dans les cantates de Bach on sent le fond de désespoir présent quoique mathématiquement transposé(…). C’est ce désespoir, au fond traversé, qui donne à la joie sa gravité. Une telle transmutation n’est possible que par l’intervention de la pulsion de vie, Eros, qui insuffle le rythme et la part de beauté et de plaisirque l’art sauvegarde. Ainsi donc, créer n’est point dépourvu de danger car ce domptage de Thanatos, cette mise en figure de la mort, connaît bien des ratés»

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(Philippe Lekeuche/« Création/sublimation »).

Hatten- le personnage de Quignard- est passionné par la musique et passionnément épris de Hulling ;  par ses penchants pour l’art,  son adoration consciente ou inconsciente de la nature et de tous les objets du monde- Hatten semble un double de Pascal Quignard.  « Il faut peut-être dans la musique, comme il le faut dans l’amour (…)quelque chose qui rêve encore dans le sommeil du désir. Quelque chose qui attend au fond du corps. » Au faîte de son art, Pascal Quignard nous offre les clefs de notre  humanité. Son roman 2022 est réconfortant d’intelligence et de tact, de justesse et de douceur aimante en ces temps de chairs déchiquetés et de barbarie. Les meilleurs moments de ce grand livre s’attachent précisément à peindre par la musique des mots, leur précision, le rythme et la couleur des pages, ce que l’amour de l’autre et le désir de l’art ajoutent comme grandeurs et noblesse à notre condition. L’art de l’amour et l’amour de l’art. Tel  est le « pitch » du roman 2022 de notre meilleur contemporain .Aucun marketing chez Quignard, qui a reçu un accueil triomphal de la critique :  la beauté partout s’impose.

Thullyn -la femme aimée par Hatten-« était une joueuse de viole qui était renommée dans l’Europe du Nord». Ce couple mythique nous rappelle quelqu’un mais comme dans toutes les grandes œuvres, la vie imite l’art.« C’est ce qu’elle aima spontanément dans la personne de Hatten : il était damné. Il ne croyait plus en Dieu. Il avait quitté Dieu pour la musique ».

Telle la mer éternellement recommencée, un amour assez fort ne disparait jamais même quand il finit :« Que reste-t-il de l’amour quand l’amour, à l’évidence, n’est plus ? Tellement de choses qu’il est impossible de les énumérer. Tout un monde continue le mouvement qui l’initia. N’a pas de fin l’essentiel. » ;  les amants s’aiment éternellement comme la mer ne disparait jamais de l’horizon  de celui qui la chérit «  Homme libre toujours tu chériras la mer »  nous dit pour toujours Charles Baudelaire . « L’amour, la mer » : deux forces vitales, planétaires, pour toujours et à jamais recommencées, pour toujours et à jamais logées dans nos imaginaires. Si l’amour mourait  par la séparation (mort, rupture) il ne s’agirait pas d’amour,  affirme Quignard. Sans doute une  « illusion comique», un mirage. En sa noblesse et sa force, en ses mystères et dangers, l’art subsiste chez  l’artiste et même  chez l’amateur d’art.Quignard précise  :« Tout homme, toute femme qui assigne une fin à l’amour, n’aime pas. Tout être humain ou animal qui fixe un but à l’amour , n’aime pas ».

« L’amour La mer », « L’homme aux trois lettres » :  un éloge  de l’attachement au sens le plus noble du terme et  une célébration extrêmement subtile de l’art littéraire. « La littérature aime une voix qui ne sonne plus dans l’espace mais qui s’entend au fond de l’âme », conclut Pascal Quignard dans son essai : « L’homme aux trois lettres ».Et comme chaque fois,son lecteur grandit.

Annick GEILLE

Extraits « L’amour la mer »

« J’ai toujours été là »

« Alors, il s’élance. Car il suffit d’un sourire pour s’élancer. Il monte, il gravit, il court sur les marches. Quand ils se touchent les mains, au même moment, des larmes humectent le bord de leurs yeux. Quatre grands-parents, deux joueurs,  une seule partie, mille larmes, telle est l’étreinte en chaque étreinte. Maintenant les larmes coulent sur leurs joues sans qu’ils les essuient. Elles coulent, elles coulent. Elle ruissellent. Une seule et unique partie perdue, perdue, toujours perdue. Toujours tellement perdue puisqu’elle n’a qu’une porte qui s’ouvre sur la mort. Il n’y a plus qu’une marche qui les sépare, puisque tel est le désir. C’est une marche, une simple marche, elle est si difficile à gravir. Il a saisi ses mains. Elle penche son visage vers lui. Elle tend les lèvres. Il dit :

-Je vous cherchais.

Elle dit :

-Moi je vous attendais. Je n’étais pas si difficile à trouver. J’ai toujours été là. 

Il la prend dans ses bras doucement. Il la serre contre lui. Ils se serrent l’un contre l’autre si fort».  

« Ils ont un regard immense, comme les animaux »

« Ces enfants comptent parmi les plus beaux : ils ont un regard immense, comme les animaux, un regard que toute la nature envahit mais point le monde. Un regard où n’affleure pas le langage articulé par les groupes et suivant lequel les sexes ou les genres ou le classes ou les nations ou les règnes s’affrontent dès que la bouche s’ouvre. »

Un regard comme l’humanité n’en possède pas

«  Josepha (une jument. NDLR) n’était pas belle. Sa robe était grise. Une épaisse raie blanche lui courait sur le dos. C’est sa tête qui était sublime, pleine d’une sorte d’élan. Un poitrail magnifique. Elle était ombrageuse, susceptible, mais Sybille adorait  son regard. C’était un regard incroyable, un regard comme l’humanité n’en possède pas. De yeux si profonds. Et une profondeur si simple. Elle était bouleversante  quand elle levait son visage vers sa maîtresse et qu’elle l’implorait pour sortir en forêt. »

« Rien n’a dit au revoir »

« Ô petit oiseau si menu, si modeste, tout brun, brun comme l’amande d’une faine, brun comme l’argile des mousses, perdu dans le noir, aux paupières ourlées de blanc, aux yeux tout noirs, invisible, au ras du sol, dans les brindilles. Vingt-quatre  . grammes. Au chant si puissant, si pur, qui transperce la nuit. La musique ce sanglot de mort.

 Il y a un plaisir fou à demeurer à genoux auprès de celle qu’on aime. Il y a presque de la joie à pleurer dans l’étoffe de sa jupe, à se blottir au plus près de son odeur. C’est un reste d’enfance.

Rien n’a dit au revoir.

 Et subitement, j’ai été seul ».

« Il ne lui dit pas un mot non plus  après qu’elle eût joué ».

« La musique resta plongée dans le chagrin qu’elle est. Ils jouèrent l’un pour l’autre, mais l’un après l’autre. Elle avait au centre de son âme un père mort. Ils n’avaient aucun père dans ses jours. 

Thullin calait sa viole entre ses jambes et ses yeux e fermaient devant l’auditoire. Elle faisait silence. Elle avançait son bras.

Quand on l’écoutait interpréter un air, on s’envolait,  on montait encore à grandes brassées d’archet, son   sein s’élevait en même temps que son épaule, puis le vol entraînait l’âme dans un monde invisible. »

Copyright Pascal Quignard / L’amour La mer / Gallimard

Copyright Pascal Quignard : « L’homme aux trois lettres » (Folio) / 9 euros

 « L’amour La mer » (Gallimard) 400 pages / 22 euros

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