Atlantico Litterati
« Pour l’Ukraine » par Volodymyr Zelensky/Grasset
Le Super- Gentil Zelensky, le Grand- Méchant Poutine, Uncle Joe-le-Yankee et Macron-La-Raison : les rôles sont distribués et la pièce s’appelle « Europe : le retour du tragique ».C’est pourquoi Volodymyr Zelensky publie en France, puis dans le monde entier« Pour l’Ukraine » ( Grasset). Une prose fiévreuse, forcément militante, destinée à galvaniser le peuple Ukrainien et de convaincre les chefs d’état. Précisions.
Atlantico litterati
Antoine Blondin ou « la tristesse farceuse »
« Très vite, il m’apparut que je serais moins un romancier d’aventures que de mésaventures. Un petit penchant pour la tristesse farceuse, un désespoir allègre, m’orientèrent vers cette face cachée du mauvais côté de la vie, où peut affleurer une sorte de bonheur », confie à son lecteur sous le charme ce prosateur exceptionnel qu’est Antoine Blondin (« Ma vie entre des lignes », La Petite Vermillon/La Table Ronde/Mai 2022). Événement littéraire à ne pas manquer : à l’occasion du centenaire de sa naissance, tous les livres d’Antoine Blondin sont disponibles en Poche dans « La Petite Vermillon (La Table Ronde). Épatant. (CAD « admirable, exceptionnel, remarquable, sensationnel » /cf. Larousse).
Atlantico Litterati
Christian Vigouroux : le dédain pour tous
Comme Proust le fit à l’écrit, le peintre et graveur Honoré Daumier moqua par l’image le sentiment de supériorité à l’œuvre dans certains groupes et corporations. « Chacun pour soi-même est, un jour ou l’autre, envouté́ par sa propre conviction d’être incomparable. Même les meilleurs – surtout les meilleurs? – diffusent largement un halo de dédain qui, croient-ils, va les fortifier et les mettre en valeur », précise l’essayiste Christian Vigouroux dans son essai :«La société du dédain »,publié chez Odile Jacob ( couverture Honoré Daumier). Remarquable portrait-robot d’un travers national, dans lequel bien des Français se reconnaîtront : le sentiment d’excellence dans tel ou tel domaine de compétence nous incitant parfois à dédaigner le voisin. A tort, et voici pourquoi.
Atlantico Litterati
Benoît Duteurtre : les vertueux ridicules
Les oukases de la bien-pensance tuent la France de Montaigne et de Voltaire dit Benoît Duteurtre, écrivain, critique musical et producteur sur France-Musique ; l’arrière-petit-fils de René Coty est le seul romancier de ce temps capable de pleurer en douce tout en nous faisant -beaucoup- rire. Précisions.
Atlantico Litterati
David Haziza : la révolution de la chair, ou la vitalité du monde
Le philosophe David Haziza, déjà auteur d’un -beau- texte sur le « Cantique des Cantiques » ( « Talisman sur ton cœur. Sacré parce qu’érotique, érotique parce que sacré » / Éditions du Cerf- 2017 ) publie « Le procès de la chair » ( 2022-Grasset). Troublant.
Atlantico Literrati
Pierre André : le solfège amoureux
« Elle s’appelait Lucia » (Grasset) est un premier roman faisant beaucoup parler. Victor chérit Lucia qui est « partageuse ». La douleur rôde donc d’autant qu’à : « A chaque instant de la rencontre, je découvre dans l'autre un autre moi-même. », notait dans ses « Fragments » l’expert mondial de la tristesse amoureuse : Roland Barthes.
Atlantico Litterati
Pascal Quignard : une voix qui s’entend au fond de l’âme
Pascal Quignard vient de publier « L’amour la mer » (Gallimard-2022), un roman comme on en lit peu, et qui reçoit un accueil triomphal (voir « repères »). Quant à son essai « L’homme aux trois lettres » (Grasset-2020) -méditation sur la nécessité de la littérature- il est publié demain chez Folio. 2022 ? L’année Quignard.
Atlantico Litterati
Dany Laferrière : la force du non
Refuser la violence (quand on le peut), la bêtise, les clichés, la laideur, les destins tracés : sa vie durant depuis l’enfance en Haïti, l’académicien Dany Laferrière a su dire non à ce qui convenait sans doute à certains parmi ses voisins de Port-au-Prince mais pas à lui « cet enfant qui regarde » qu’il était jadis et naguère. « Aujourd'hui à cinquante-six ans, je réponds non à tout. Il m'a fallu plus d'un demi-siècle pour retrouver cette force de caractère que j'avais au début. La force du non. Il faut s'entêter. Se tenir debout derrière son refus. Il n’y a presque rien qui mérite un oui. Trois ou quatre choses au cours d'une vie. Sinon il faut répondre non sans aucune hésitation », précise l’académicien qui publie ces jours-ci « L’enfant qui regarde » (Grasset). Superbe.
Atlantico Litterati
Régis Jauffret : nos vies sont un long fleuve intranquille
Régis Jauffret publie « Microfictions 2022 » (Gallimard). Un recueil de nouvelles ultra-noires, voire « gore ». Ames sensibles s’abstenir. Lecteurs avertis : ne pas passer à côté de cette écriture singulière.
Atlantico Litterati
Olivier Rolin, ou « les sentiments désaffectés »
Olivier Rolin publie « Vider les lieux » ( Gallimard). Le temps est le personnage principal de ce roman nostalgique : contraint et forcé, le narrateur doit déguerpir. Quitter tout ce qu’il aimait. Quid alors de ces livres, lettres, souvenirs enclos en ce lieu qu’il faut -hélas- et contre son gré, abandonner ?
Atlantico Litterati
Eva Ionesco : « chaque instant te dévore un morceau du délice »
Il faut au moins Charles Baudelaire, (« Horloge »/ Les Fleurs du mal) pour dire ET la douleur de l’ex fillette érotiquement exploitée par sa mère ET les affres et délices de l’adolescente délivrée de sa génitrice ; d’où une nouvelle autofiction : «Les Enfants de la nuit » (Grasset). La suite de ce (beau) premier roman qu’est « Innocence » (Grasset).
Atlantico Litterati
Frédéric Vitoux : chagrin(s) d‘amitié
L’académicien Frédéric Vitoux publie « L’Ours et le Philosophe » (Grasset).
Atlantico Litterati
Marie Madeleine : ce disciple ne peut être nommé puisqu’il s’agit d’une femme
La relation entre Jésus de Nazareth et Marie Madeleine a fait naître bien des mythes. Chantal Reynier décrypte l’énigme Marie de Magdala telle qu’elle se présente dans l’Évangile, puis telle qu’elle s’est incarnée dans notre culture, de la peinture à la littérature. Le mystère de cette femme singulière, passionnée, unique en somme, subsiste. Subsiste aussi celui de cette forte relation au Christ. Mère, amie, disciple, âme-sœur ?
Atlantico Litterati
Philippe Sollers, ou l’avènement du Graal intérieur
Philippe Sollers défraie la chronique avec « Graal » (Gallimard). Biblique, magnifique, sulfureux. Il s’agit d’une rêverie éveillée : une soif d’Atlantique, sorte de jubilation textuelle. La mort semble vaincue. Jésus et l’évangéliste Jean circulent librement. Le Verbe triomphe. Le plaisir est bel et bon. Libres comme l’auteur, ces splendeurs textuelles vont enchanter les uns et choquer les autres. Brillant et nécessaire : appel d’air bienvenu en ces temps déprimants. (En librairies et grandes- surfaces le 3 mars).
ATLANTICO LITTERATI
Philippe Besson : « ceux qui meurent à la fin prendront le train »
Avec son vingtième livre « Paris-Briançon » ( Julliard), Philippe Besson s’impose parmi les meilleures ventes de cette « rentrée d’hiver » tout en bénéficiant d’un bon accueil critique. Vendre beaucoup et toucher les « litterati »serait donc possible ? Oui, à condition d’utiliser la bonne recette et des ingrédients dans l’air du temps. Nos angoisses existentielles, l’absurdité d’à peu près tout, sans oublier le hasard précipitant les aléas de la destinée: « le mauvais endroit au mauvais moment ». Dans le genre, parfait.
Atlantico Litterati
Raphaël Gaillard : notre cerveau et l’art
Raphaël Gaillard publie « Un coup de hache dans la tête » chez Grasset
Atlantico Litterati
Jean-Noël Pancrazi à la recherche de l’enfance perdue
Romancier de la mémoire, Jean-Noël Pancrazi-publie une nouvelle autofiction : « Les années manquantes » (Gallimard) ; né à Sétif, non loin d’Alger, rapatrié en France pour cause de guerre d’Algérie, son narrateur de treize ans fut « confié » à des « proches » lointains …Superbe et déchirant.
Atlantico Litterati
Manuel Carcassonne, ou le juif aimant
L’éditeur Manuel Carcassonne fait événement avec son premier livre : « Le Retournement » (Grasset), quête des origines et de sa judéité. Pour élucider quelques mystères de cette destinée, l’auteur choisit le champ amoureux. Superbe.
Atlantico litterati
David Foenkinos, ou la victoire de l’Autre
Avec « Numéro deux », David Foenkinos prouve que l’on peut être un auteur « mainstream » et un écrivain pointu. Cette méditation sur l’échec - quand l’époque exige partout le succès - pose la question du sens. Chacun d’entre nous peut devenir un jour ou l’autre ce « numéro deux » qu’est tout perdant. Subtil et revigorant.