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Où mènera l’interventionnisme social de Valls ?
©Reuters

Omnipotent pour rien

La technique Valls, c’est, d’une certaine façon, l’anti-démocratie sociale : l’Etat s’occupe de tout, intervient sur tout, au gré de ses caprices et de son bon plaisir. Les résultats sont là : rien ne fonctionne.

Éric Verhaeghe

Éric Verhaeghe

Éric Verhaeghe est le fondateur du cabinet Parménide et président de Triapalio. Il est l'auteur de Faut-il quitter la France ? (Jacob-Duvernet, avril 2012). Son site : www.eric-verhaeghe.fr Il vient de créer un nouveau site : www.lecourrierdesstrateges.fr
 

Diplômé de l'Ena (promotion Copernic) et titulaire d'une maîtrise de philosophie et d'un Dea d'histoire à l'université Paris-I, il est né à Liège en 1968.

 

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Comment Valls a planté l’assurance-chômage

On se souvient qu’en arrivant à Matignon, en 2014, Valls avait affronté la crise des intermittents du spectacle à sa manière. Proche d’une violoniste et talonné par la favorite du Président, il avait jugé que le régime sec décidé par les partenaires sociaux pour le secteur de la Culture était excessif. Illico, il avait procédé à un arrangement de derrière les fagots, en donnant un coup de pouce financier au régime (payé par le contribuable, donc) et en mettant en place une usine à gaz pour les négociations futures.

Patatras ! Malgré une pression forte de la ministre de la Culture, les partenaires sociaux interprofessionnels ont refusé d’entériner l’accord trop généreux négocié entre les professionnels du spectacle (qui, rappelons-le, ont intérêt à racketter les autres professions pour défendre leur situation). Les partenaires interprofessionnels voulaient 185 millions d’économie dont 80 garantis par l’Etat. Le document négocié par les professionnels n’en prévoit même pas la moitié.

Du coup, sans coup férir, Valls a déjà dit qu’il se rallierait aux voeux des professionnels du spectacle. Ou comment déterminer des règles du jeu un jour, et les fouler au pied le lendemain selon son bon plaisir.

Comment Valls va planter la SNCF

Alors que la situation financière de la SNCF pour les 10 prochaines années promet d’être cataclysmique du fait d’un statut trop favorable aux agents, Valls a décidé de continuer à forer droit pour éviter un ralliement circonstanciel des cheminots CFDT au mouvement de protestation contre la loi El-Khomri. Ceux-ci demandaient en effet la préservation de leur régime de repos dit « 19-6 ».

Ce «taquet» dit du «19-6» garantit aux cheminots de ne pas travailler après 19H00 la veille d’un repos hebdomadaire et de ne pas redémarrer la semaine de travail avant 06H00.

Guillaume Pépy, pourtant très lâche avec ses syndicats, exigeaient un effort sur ce point. Ni une ni deux, le ministres des Chemins de Fer, Alain Vidalies, a cédé et imposé à la direction de la SNCF une concession qui casse définitivement l’autorité du président directeur général.

Comment Valls achète les enseignants

Dernière illustration de cette politique du bon plaisir, la rémunération des enseignants. La ministre de l’Education vient d’annoncer un chèque de 500 millions sans contrepartie pour les enseignants du second degré, après un chèque de 300 millions il y a deux mois pour les enseignants du premier degré.

Bref, le système s’effondre et le prince continue à distribuer de l’argent hélicoptère dans les rues.

Cet texte a également été publié sur leblog d'Eric Verhaeghe 

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