« On vous voit » : le mouvement qui surveille de près les atteintes à la laïcité des candidats aux régionales (et qui en a déjà fait tomber plus d’un)<!-- --> | Atlantico.fr
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Un citoyen s'apprête à voter dans le cadre des élections.
Un citoyen s'apprête à voter dans le cadre des élections.
©Grant HINDSLEY / AFP

Complaisance avec l’islamisme 

Dans le cadre de la campagne des élections régionales, le collectif On Vous Voit s’est intéressé aux atteintes à la laïcité et à la complaisance de certains membres de la classe politique envers l'islamisme et l'indigénisme.

2eme DB73

2eme DB73

2emeDB73 est passionné par la politique, très attaché à la laïcité et à l'universalisme républicain, il participe au débat politique et citoyen via les réseaux sociaux, qui permettent de toucher un public très vaste et de sensibilités très différentes. Il intervient avec On Vous Voit sur un angle mort, très peu traité médiatiquement, celui de la complaisance de certains politiques avec l'islamisme et l'indigénisme. Il intervient ici sous pseudonyme.

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Avec votre collectif « On vous voit », vous avez observé les complaisances des candidats aux régionales et notamment avec certains milieux islamistes et extrémistes. Quels sont les candidats qui ont retenu votre attention ?  Quels sont les points que vous avez notés et qui posaient problème ?

2emeDB73 : On a retenu à ce stade, et ce n’est qu’un début, Clémentine Autain de la France Insoumise, Julien Bayou pour les écologistes et aussi un candidat totalement méconnu qui s’appelle Abdelaziz Hafidi qui était un candidat du mouvement Génération.s présent sur une liste EELV-LFI-Génération.s.

On est toujours dans la même logique de complaisance avec l’islamisme ou avec la mouvance indigéniste. On retrouve des points communs entre les trois candidats. Il y en a un qui est beaucoup plus excessif et qui a posé des problèmes car il semblait être purement islamiste, donc nous sommes sur un degré supérieur par rapport aux deux autres.  Le point est une liaison et une complaisance plus ou moins fortes avec des tendances extrémistes. On retrouve chez Clémentine Autain et Julien Bayou une certaine tendance commune qui se manifeste par l’organisation de combat, par la participation à des luttes communes avec les islamistes et les indigénistes. On va retrouver ces candidats dans une perspective historique et proches d’actions qui sont menées par le CCIF (le Comité Contre l’Islamophobie en France) qui a été dissous récemment pour islamisme et le parti des Indigènes de la République qui lui représente la mouvance décoloniale.

Clémentine Autain a notamment signé l’appel constitutif de création du PIR (parti des indigènes de la République) qui est un parti très controversé qui a été accusé de racisme, d’antisémitisme. Pour certains, la compromission remonte même à loin.

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Jouaient-ils un rôle de soutien envers le CCIF par exemple ?

Pour les deux premiers candidats, on ne va pas forcément parler de soutien. En fait, il s’agit d’une ligne qui joue sur les ambiguïtés, qui témoigne d’incohérence idéologique mais qui ne se traduisent pas par un soutien direct, plein et massif. C’est là où il y a une vraie différence avec le troisième candidat dont je vous ai parlé qui lui soutient clairement le CCIF et ne s’en cache pas.

C’est plutôt en réalité l’idée de s’engager dans des combats communs avec la signature de pétition qui vont se mobiliser sur une cause particulière. Par exemple Julien Bayou qui va signer une pétition à laquelle participe le PIR et le CCIF qui appellent à arrêter la « chasse aux mamans voilées ». Ce terme peut déjà un peu choquer parce que dans une République on peut ne pas être d’accord avec l’idée d’interdire le voile aux accompagnatrices scolaires, de là à dire que l’Etat français organise une chasse, c’est déjà quand même problématique. En plus, au travers de cet appel, vous avez un discours qui est véhiculé qui dit qu’il faut arrêter d’interdire le voile aux mamans. Ca encore pourquoi pas. Il est possible d’en débattre. Ils indiquent également que l’Etat français vient en fait rogner la liberté des musulmans et est islamophobe et raciste parce qu’il a prévu la loi de 2004 sur le port des signes religieux à l’école ainsi que la loi de 2010 interdisant la burqa.

A l’occasion d’un sujet qui peut tout à fait mériter le débat, on rentre dans une rhétorique beaucoup plus contestable qui vient remettre en cause la laïcité à la française qui fait l’objet d’un consensus assez large sur la loi de 2004 et de 2010. Elles sont parfaitement régulières. Elles ont fait l’objet d’un consensus politique entre la droite et la gauche.

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 On se retrouve à s’aligner avec des organisations problématiques parce qu’elles ont un agenda qui va très loin dans le combat contre la République, contre sa laïcité... Ils ne partagent pas leurs idées mais il y a un flirt peut être par cynisme, par calcul, par envie de s’allier entre personnes radicales qui ont des combats communs, des sujets communs à mettre en avant.  C’est ce flirt qui nous interpelle et qu’on souhaite toujours mettre en avant, toujours mettre en perspective.

Au-delà des régionales, s’agit-il de cas isolés ou est-ce que l’on retrouve ce type d’opinions et de complaisances dans des partis comme La France Insoumise ou EELV ?

Pour nous notre constat, nous ne sommes pas sur un cas isolé. La question se traduit sur un rapprochement et une complaisance, une indulgence, il peut y avoir différents qualificatifs sur la façon d’apprécier les choses mais cela touche LFI et EELV d’une manière assez globale. On l’a vu notamment pour nous et pour beaucoup d’observateurs. Un des tournants a été la marche du 10 novembre 2019 qui appelait à lutter contre l’islamophobie à laquelle se sont ralliés de nombreux représentants de LFI et EELV. Il y a eu une assez large participation parlementaire. Julien Bayou y était. Ils ont signé en masse la pétition. Et à cette occasion, ils se sont là aussi affichés avec des islamistes vraiment purs et durs qui avaient un agenda politique clair, qui venaient dénoncer une islamophobie d’Etat, un racisme, qui venaient combattre la loi de 2004 et de 2010 dont je vous ai parlé, qui n’évoquaient même pas l’existence du terrorisme islamiste et qui ne le condamnaient pas. Vous avez eu cette convergence qui était une vraie rupture. Jean-Luc Mélenchon qui est vraiment un digne héritier de la ligne laïque avec tout cet héritage de la gauche républicaine française très marquée et même un peu anti-cléricale qui avait contesté l’existence même du terme islamophobie en disant que cela empêchait le débat, qu’il était contre et qu’il ne fallait pas l’utiliser et qui s’y ait rallié en 2019. C’est comme un signe de cette évolution.

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Les cas de complaisance touchent tous les partis et pas seulement EELV et LFI. À gauche, qui est la plus touchée, on trouve une complaisance politique, qui voit les musulmans comme les nouveaux damnés de la terre, et qu'il faut défendre et protéger même dans leur frange extrémiste, à savoir les islamistes. Au Centre et à droite, on est plus dans un clientélisme électoral consistant cyniquement à chercher à capter des voix auprès d'islamistes quand officiellement on prétend les combattre.

Est-ce qu’il n’y a pas une tentative d’infiltration de l’islam politique dans les partis traditionnels ?

C’est toute la difficulté dans notre examen, pour l’instant nous essayons d’identifier des cas précis. Nous essayons de mettre en avant des incohérences idéologiques. Il y a ensuite toute la difficulté qui est l’analyse et la perspective. On a des idées, on y réfléchit. Il n’est pas particulièrement simple de tout cibler, de tout cerner. D’une part, il y a ce côté complaisance, alliance contre nature mais vous avez aussi effectivement des tentatives d’entrisme.

Certains se disent je vais utiliser les partis traditionnels pour pouvoir faire avancer mes idées. On a pu assister à ces phénomènes d’entrisme qui sont de culture assez classique de l’extrême gauche. On pouvait avoir de l’entrisme par les trotskistes auparavant. Et là, vous pouvez avoir des Frères musulmans qui peuvent être tentés de pratiquer cet entrisme pour pouvoir faire avancer leur cause.  

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